Troisième épisode de la série... Peut être celui que j'ai le moins apprécié la première fois que je l'ai fini. En revanche, les fois suivantes c'est celui qui m'a, et de loin, donné le plus d'émotion... Mais bon. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs, et commençons par le commencement, à savoir : où est ce qu'on s'en était arrêté.

On reprend... Bien avant le commencement...

MGS 2 possède une fin assez "WTF !" (comme le reste de la série à vrai dire, mais quand même... La fin du 2 bat des records). Et pour, comme à son habitude, déstabiliser tout le monde, Kojima a décidé de remonter aux origines de la série avec cet épisode, au lieu de proposer la suite direct des évènements du 2. Comme ça la fin du 2 reste toujours aussi mystérieuse. L'action prend donc place durant la guerre froide, avant même la naissance de Solid, Liquid et Solidus. Encore une fois, on n'incarnera évidemment pas Solid Snake... Mais on pourrait croire que c'est lui. Car si notre personnage a pour nom de code Naked Snake, il ressemble furieusement à Solid. Même voix, même visage, même style de combat. Bref tout. C'est donc avec ce nouveau Snake que l'on vivra l'aventure de ce MGS 3 qui quitte les milieux urbains pour aller jouer dehors.

Va jouer dehors au lieu de rester devant ta console !

Avant toute chose, il faut savoir que cet épisode reprend totalement le style des films James Bond, et c'est totalement assumé. On aura donc le droit à un scénario en deux temps : un premier temps assez cours, servant d'introduction, un générique, totalement dans la veine des James Bond sans les femmes nues, puis le corps du film/jeu. On aura même le droit à une Snake Girl à la plastique irréelle : Eve. Bref, bonjour Snake Bond.

Comme je l'ai dit plus haut, fini les milieux urbains. Naked Snake se retrouve dans la jungle. Un simple changement qui bouscule beaucoup de point de gameplay. Car qui dit seul dans la jungle dit tout d'abord survie. Le HUD se voit donc doté pour l'occasion d'une toute nouvelle barre : la barre de fatigue/endurance. Car vivre dans la boue, en compagnie de la faune et la flore local, ça creuse. Snake devra donc se nourrir avec ce qu'il trouvera. Que ce soit des rations, des nouilles instantanés (qu'il fait cuire sans eau... Ou alors il les mange crues) mais surtout tous les animaux que l'on croisera. Que ce soit des rats inoffensif, des crocodile et autres serpents qui seront parfois plus dangereux que les gardes ennemis. Cette nourriture nous permettra donc de régénérer cette barre de fatigue, ce qui aura pour effet sur le gameplay un Snake plus en forme et plus assuré dans ses gestes. Car en étant trop fatigué Snake visera mal et aura d'autres handicap qui peuvent réellement vous pénaliser dans les moments de stress (on retrouvera d'ailleurs ce concept dans le 4). Autre aspect de survie dans le soft : la guérison des blessures. Concept intéressant. Snake peut en effet souffrir de fractures et autres contusions qui ont pour effet de diminuer son endurance maximal, et de le fatiguer bien plus vite que la normal. Et pour éviter de trépasser de nos blessures il faut se soigner. On récupérera donc à travers tout le jeu différents items (compresses, attelles, etc.) pour guérir les bobos de tonton Snake. Fait amusant, à l'instar du temps de parole dans le codec, se soigner dans MGS3 ne prend pas de temps. On peut le faire à n'importe quel moment. Comment ? Le boss me fonce dessus avec son lance flamme ? Attend 30 secondes je dois me passer de la pommade ! L'embêtement de ce système c'est qu'il n'a en fait pas tellement d'impact sur le jeu. Dommage, car ça aurait pu être vraiment sympa. Mais peut-être que ce peu d'effet est volontaire pour que le joueur ne soit pas obligé de passer plus de temps à avancer qu'à se soigner... Qui sait ?

Petit point sur la technique :
Le jeu est superbe pour son temps. Encore une fois la Kojima Team repousse les limites de la machine sur laquelle ils développent. Les musiques et l'ambiance sonore sont elles aussi au rendez-vous et ça ne rend que notre mission survie que plus intéressante. Bref techniquement c'est du tout bon. Mais j'ai envie de dire que c'est plutôt annexe tellement le jeu ne compte pas là-dessus.

Mais rappelons le : à la base Metal Gear est un jeu d'infiltration. La clé pour survivre est de rester caché. Malheureusement, dans les épisodes précédents c'était plus un jeu d'esquive de gardes qu'autre chose. Les murs étant idéal pour sortir d'un champ de vision, on n'a aucun mal à échapper à nos adversaires. Mais dans la jungle, aucun mur ne vous cachera. Il faudra donc miser sur le camouflage dans la nature. Pour cela vous avez un menu à votre disposition pour faire les choix de maquillage et d'habillage que vous souhaitez. Plus votre camouflage correspondra à votre environnement plus vous serez invisible aux yeux des gardes. Un système ingénieux qui peut vous couter cher si vous oubliez de vous changer assez fréquemment. Un système qui vous fait aussi utiliser au maximum les éléments que la nature vous fourni. Nature qui peut parfois se révéler traitresse. Car, pendant que vous attendez dans la boue qu'un soldat s'approche pour l'endormir, vous pouvez sans problème vous faire attaquer par un crocodile qui, non seulement n'est pas loin de vous arracher la jambe, mais qui en plus, révèle votre position... C'est pas super cool et en même temps c'est ce qui fait tout le charme du jeu.

Mais finissons en à propos du gameplay. On a toutes les bases des épisodes précédents avec quelques ajouts en exclu qui sont loin d'être de petits gadgets. Ils rajoutent de l'identité au jeu et le rendent vraiment unique au sein de la série.

Mais il n'y a pas que certains rajouts qui sont particulièrement bienvenue. Le point le plus décevant pour moi de MGS2 c'est tous les petits détails qui faisaient du 1 ce qu'il est (même si le 2 regorge de détails à la con, il n'y a pas d'élément que l'on retient au milieu de tout ça). A savoir des combats contre les boss dont on se souvient et certaines excentricités qui surprennent et plaisent (le changement de port de la manette, les écrans noirs...). Et dans MGS3 on retrouve cela. ATTENTION DEBUT DES SPOILS EN PUISSANCE. La première fois que j'ai joué au jeu, arrivé à the End je me suis arrêté. Surement pour aller prendre ma douche, manger, ou un truc du genre. Puis une chose en entrainant une autre, et n'étant pas à fond dans le jeu, les jours ont passé. Quand j'ai redémarré la console je n'ai pas compris pourquoi le jeu reprenait par une cinématique alors que je m'attendais à me farcir le vieux. Sans réfléchir, je me suis dit avoir chargé la mauvaise sauvegarde, je reset donc la console pour charger mon combat et me le faire ce vieux ! Mais re-belote. Là je me dis que je vais voir où cette cinématique se passe dans le jeu car ça m'intrigue. Et je découvre donc avec effarement que le vieux est mort de vieillesse en m'attendant. C'est peut-être la fois où un jeu vidéo m'a autant surpris. Un boss, mort parce qu'on a fait une grosse pause dans la partie. Je me souviens avoir rigolé aux larmes tellement ça m'avais fait marrer que les développeurs aient osé faire ça. Autre point que j'ai apprécié : le moment où Snake perd son œil. Ça peut paraitre totalement bête, mais le champ de vision légèrement réduit lorsque l'on regarde à la première personne, j'ai trouvé que c'était une riche idée. Facile à réaliser, mais tellement mieux pour l'immersion du joueur. Encore un autre point vraiment excellent : le passage avec the Sorrow. Mourir pour ensuite revivre... J'ai mis un certain temps à trouver la solution de ce boss imbattable ! Rien que pour ça ce MGS est mieux que son prédécesseur. Mais ce n'est pas la seule raison. Un des points forts de ce MGS c'est son scénario. Car là où le premier et le deuxième essayait de faire naitre des émotions chez le joueur sans pour autant y arriver (la mort de la soeur d'Otacon m'a autant touché que si elle avait été un robot), le trois réussi parfaitement sa mission... Mais pas du premier coup pour moi.

Car si, aujourd'hui, je ne dirais surement aucun mal du scénario de MGS3, à l'époque, lorsque j'y ai joué pour la première fois, je n'ai pas du tout, mais pas du tout accroché. J'errai dans la forêt en me dirigeant jusqu'à mon prochain objectif sans réellement saisir le pourquoi du comment. Je ne sais pas comment j'en suis venu à le finir, mais une chose est sûre : c'était vraiment une bonne idée de s'accrocher. Car si je n'ai pas aimé le déroulement du jeu, la fin... La fin... C'est simple : j'ai purement et simplement pleuré devant mon écran. Et cette fin m'a tellement bouleversé que j'ai recommencé le jeu juste derrière. Pour voir tout ce que j'avais manqué durant le jeu. Vous dire à quel point je n'avais rien suivi, je n'avais pas fait une seconde le parallèle entre Naked Snake et le futur Big Boss avant que le jeu me le dise. Pourtant, toute personne ayant fait la série devrait comprendre à un moment. Solid est le clone de Big Boss et on joue un mec qui lui ressemble comme deux goûtes d'eau, mais plus vieux... Hum... Mais non. Je n'ai pas percuté tellement j'étais à l'ouest. La première fois, pour une raison que j'ignore j'avais été totalement imperméable à tout le scénario. Mais la fois d'après. Rooo. L'histoire de The Boss. L'histoire de Big Boss. Non seulement elle m'a pris aux tripes, mais en plus c'est aussi un petit message de la Team Kojima aux joueurs que nous sommes : "Vous venez de vous battre pour faire gagner celui qui est le méchant plus tard. Mais en plus vous vous êtes battu contre un allié !". Un gros message pour nous dire que finalement quand on ne sait pas toute l'histoire, il est difficile de porter un jugement. Bon je m'arrête là, car la philo de comptoirs c'est pas mon truc. Mais je me souviens que ça m'avait retourné à un certain point de me rendre compte que le méchant de plus tard (Metal Gear 1 et 2, puis l'incarnation des idéaux des méchants pour la suite) n'était en fait pas totalement un pourri.

En conclusion je me souviens que si j'avais été un peu déçu par le fait que je n'allais pas connaitre la suite de MGS2 en jouant au 3, j'en suis finalement venu à remercier Kojima (par la pensée évidemment) d'avoir fait un épisode sur la genèse de Big Boss. D'autant plus que cet épisode est finalement loin d'être inutile au scénario, comme le révèle MGS4...
Foine
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le 2 déc. 2010

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Foine

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