Après avoir parcouru en long et en large la série, il était temps de retourner sur la conclusion, pour enfin en comprendre les tenants et aboutissants. Conclusion ratée, ou vrai tour de force ?

Forcément, après des versions PS2 lissées, ce passage à un jeu PS3 fait plaisir aux yeux, et il faut reconnaître que c’est absolument incroyable qu’il ait si peu vieilli. Sincèrement, il n’y aurait pas de honte à sortir un tel jeu aujourd’hui, et rien d’étonnant à ce que la technique ait pu faire sensation à l’époque. Le plus impressionnant reste sans doute la transition cinématiques/phases de jeu, et même des années après je n’ai jamais vu un jeu concurrencer une telle bonne idée. Il faut dire que des cinématiques, il y en a beaucoup, il fallait fatalement au moins assurer une fluidité entre les différentes phases.

Ces fameuses cinématiques justement, sont fabuleuses. Entre des doublages grandioses, des plans de caméras dignes du cinéma, ou encore une bande-son superbe, rien n’est laissé au hasard, et au final les nombreuses heures sans toucher la manette passent comme dans du beurre pour peu que l’on connaisse suffisamment le background que pour comprendre les fameuses révélations. Mais revenons plus en profondeur sur chaque acte, et je vais diviser cette critique de la même façon qu’ils sont présentés dans le jeu, vu qu’ils proposent tous des choses très différentes.

Le premier acte, il n’y a rien à faire, je ne l’aime pas. Je cherche encore aujourd’hui la réponse, mais pour le moment cela reste une profonde incompréhension. C’est pourtant celui où l’on joue le plus, et celui qui reste le plus classique par rapport au reste de la saga, mais franchement je m’y ennuie. Un bon tutorial dans un chouette level-design dirons-nous, mais rien qui ne m’ait vraiment marqué l’esprit de façon exceptionnelle.

Le vrai plat de résistance commence en réalité dans le second acte : un level-design qui me parle beaucoup plus, une ambiance très réussie où l’on se retrouve à devoir s’infiltrer en plein milieu d’une bataille, des lieux variés, et même une phase assez originale pour terminer. A côté de ça, on rencontre le premier boss dans une formidable bataille à base de cache-cache, et surtout une bataille qui sait mettre la tension et réveiller le rythme cardiaque. Bref, le plaisir commence à monter.

Malheureusement, le troisième acte fait redescendre ce plaisir de façon choquante. Après une cinématique hyper classe, on se retrouve à faire la phase de filature la plus longue, la plus inutile, et la plus chiante de l’histoire du jeu vidéo. Par pitié, arrêtez avec ces phases … surtout qu’en plus les graphismes sont étonnament très moches sans aucune raison. Vient ensuite une cutscene très longue mais hyper intéressante puisqu’elle résume la série dans son ensemble, en compagnie d’un bien bel invité. Puis on passe à du rail-shooting d’une qualité plastique incroyable, avec des plans de caméras hollywoodien dès qu’on relache la visée. J’en viens à me demander pourquoi ça n’a jamais été imité, tant ça rend ce genre de séquence hyper jolie et digeste. Enfin, un boss sympathique conclut cet acte fort particulier, puisqu’aucune séquence « traditionnelle ».

Une fois les deux premiers actes terminés, le jeu traditionnel était en fait déjà finit. Comme je l’ai dit, le troisième acte n’a que des phases atypiques, et la suite continue dans ce sens. La quatrième partie est ainsi une énorme phase nostalgique et totalement fan-service, aucun intérêt si vous ne connaissez pas la série donc. Gros moment d’ambiance, et c’est également ici qu’on trouvera les plus beaux graphismes de l’ensemble du jeu. A la fin, quelques combats de boss très impressionnants clôturent cet acte qui fera bien plaisir aux connaisseurs de la saga.

Et puis on arrive à la fin, à l’ultime chapitre. Vous ne le savez pas encore, mais c’est pour cet instant que vous avez joué au jeu tout ce temps. La première phase est la meilleure séquence d’infiltration du jeu, suivie d’un boss exceptionnel, avant d’arriver à la grosse partie où les cinématiques s’enchaînent pour enfin donner toutes les révélations que les fans attendaient. Ces-dernières sont peut-être un poil moins surprenantes que d’habitude, mais le côté conclusion est magnifiquement réalisé, on a vraiment cette sensation de finir quelque chose, de voir la fin d’une grande toile.

Au final, que retenir de tout cela ? J’ai eu un peu de mal à autant accrocher à ce MGS4 qu’à ces prédécesseurs, et j’ai du mal à le comprendre. Les graphismes sont supérieurs, la durée de vie également, le gameplay est bien plus dynamique, et la bande-son est au moins du même niveau. Pourtant, non, il y a ce petit truc, cette petite magie qui n’a pas prise. J’ai essayé de comprendre pourquoi, et je crois que la première raison vient du découpage en missions : ne plus être enfermé sur le même endroit, seul, et devant survivre par ses propres moyens (comme MGS2 et 3), ça enlève quelque chose. On se sent moins impliqué, moins stressé, ça donne l’impression que de toute façon un hélico pourrait venir nous chercher à tout moment.

Une autre explication serait liée à cela et serait le manque de cohérence entre les lieux, ce qui casse ce côté découverte/explorateur d’un endroit bien spécifique. On passe du coq à l’âne, et parfois on sent bien que des éléments ont lieu pour remplir le cahier des charges de tout les clins d’oeils à placer pour faire plaisir aux fans. Enfin, dans les autres bémols, je mettrais en avant le côté melting-pot du jeu un peu trop prononcé, qui fait qu’au final les phases d’infiltration traditionnelles sont très peu présentes. Certes, ça permet d’intégrer pas mal de séquences originales, mais toute qualité à son revers.

C’est difficile d’avoir un avis tranché et définitif sur ce quatrième épisode. Son aspect conclusion est tellement poussé que j’ai l’impression de ne pas pouvoir le dissocier des autres, tout est pensé pour être un clin d’œil ou une référence aux autres jeux. Tout est là pour faire tiquer le fan qui attendait la fin depuis des années. Mais quoi qu’il en soit, oui, la conclusion en elle-même est excellente et bien réelle, pas de tromperie là-dessus, il s’agit bien du final d’une des plus grandes saga du jeu vidéo. Et rien que pour ça, difficile de ne pas prendre son pied.
Bunzer

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