Metal Gear Solid V: Ground Zeroes par Iblis
La série à succès de Hideo Kojima revient sur plates-formes HD pour le plus grand plaisir des fans d'infiltrations et de scénarios à rebondissements. Enfin pas totalement, puisque Metal Gear Solid V a été coupé en deux parties distinctes. Si l'opus sous-titré The Phantom Pain constituera le jeu principal, c'est ici son prologue Ground Zeroes qui nous intéresse. Pourquoi un tel prologue ? Vaut-il son prix, même s'il est fortement réduit dès la sortie ? Et surtout, vaut-il le coup ? En fait, tout dépend de vous !
Il est clair que le découpage de Metal Gear Solid V en deux parties distinctes en a fait hurler plus d'un, surtout après une annonce d'environ 2 heures de durée de vie pour ce prologue qu'est Ground Zeroes. Soyons tout de suite clairs, si vous comptez vous procurer ce jeu pour ne faire que la mission principale en rushant comme un malade et en mettant de côté l'infiltration, les quêtes secondaires et autres à-côtés que propose le titre, vous mettrez en effet 2 heures à le finir et votre argent aura été jeté en l'air. Et puis un MGS, ça se savoure pardi ! Avec un Kojima enragé aux commandes, on est sûr de tomber sur du lourd à chaque fois. Bref, on reviendra aux occupations annexes plus tard, toujours est-il qu'à titre d'exemple j'ai aisément dépassé les 15 heures de jeu, et il me reste encore des choses à faire pour atteindre les 100%.
Toujours est-il que Ground Zeroes se déroule environ un an après les événements survenus à la fin de Peace Walker, et Big Boss a appris que la traîtresse Paz, disparue et laissée pour morte suite à son combat contre notre héros borgne, a été retrouvée bien vivante et est prisonnière dans une base militaire américaine au large des côtes cubaines. C'est alors que le jeune Chico, recrue de la Mother Base et fou amoureux de Paz, est parti à sa recherche et s'est évidemment fait capturer. Ainsi, Big Boss doit se rendre au Camp Omega pour récupérer les deux compères qui ont été emprisonnés et torturés pour des raisons que vous découvrirez par vous-mêmes, notamment en accomplissant les objectifs secondaires.
Ground Zeroes fait en fait office de tutoriel géant scénarisé à The Phantom Pain, puisque la série a pris le chemin de l'open-world pour la première fois. Des remaniements du gameplay ont donc été nécessaires pour s'y adapter, mais la prise en main s'avère très aisée, pas d'inquiétude. Naked Snake peut se déplacer sans mal dans toutes les positions et avec une fluidité remarquable, peut marquer les ennemis pour ne pas les perdre de vue dans une si grande map, piloter des véhicules (la conduite est vraiment très basique, et peut encore largement être améliorée pour la suite), tirer en se déplaçant, bondir au sol... Mais il y a également de grosses nouveautés. Un bullet-time (désactivable à volonté) fait son apparition, vous permettant de neutraliser un ennemi qui vous repère.
En effet, ce nouvel opus ne vous propose pas de radar Soliton comme il y en avait auparavant, et seul l'iDroid pourra selon les circonstances vous indiquer où se situent les ennemis par le biais d'un menu (et pourra vous permettre d'appeler votre hélico, écouter de la musique, etc.). Ce bullet-time est donc apprécié d'autant plus qu'une fois repéré, c'est tout le Camp Omega qui sera à vos trousses, et non pas une poignée de soldats. On notera également la disparition du Codec au profit de simples dialogues et conseils avec une pression de la gâchette gauche, mais également l'impossibilité de tapoter au mur afin d'attirer l'attention de l'ennemi. On se dit que c'est dommage, mais au final ça ne gêne pas plus que ça étant donné la richesse de ce nouveau gameplay, qui se verra encore approfondi dans l'opus principal.
Outre la mission principale, Ground Zeroes propose 5 missions secondaires aux objectifs très variés : détruire des canons anti-aériens, récupérer un fameux soldat infiltré en le couvrant du haut de notre hélicoptère, assassiner deux cibles, etc. La cinquième mission varie selon si vous faites le jeu sur une plate-forme de Microsoft ou Sony. Sur Xbox One ou 360, la mission Jamais Vu vous mettra dans la peau de Raiden, héros de Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty et Metal Gear Rising : Revengeance, où il vous faudra détruire une menace extra-terrestre, une mission bien bourrin en somme, à l'image du personnage incarné. En revanche sur PS3 ou PS4, la mission Déjà Vu vous demandera de reproduire une tripotée de scènes tirées du premier opus de Metal Gear Solid. Autant vous dire que votre fibre nostalgique va être mise à l'épreuve !
Bref, ajoutez à cela le fait que la plupart des missions (principales comme secondaires) proposent également des objectifs annexes, et vous aurez largement de quoi faire. En outre, quelques éléments sont à récupérer donc les Patchs XOF et des cassettes permettant de débloquer des musiques et d'en savoir plus sur le background du jeu. Notez également que Ground Zeroes s'illustre artistiquement par deux choses : la première est son thème récurrent, la musique "Here's To You", la seconde le fait que la mission principale entière se déroule en un seul plan-séquence, c'est-à-dire qu'il n'y a aucun changement de plan comme si tout était filmé avec une seule et même caméra, sans coupure de la cinématique d'intro à la frissonnante cinématique de fin. Du grand art qui nous confirme encore une fois que Kojima est un aussi bon réalisateur de jeux que de films, sachant jouer avec nos émotions !
Metal Gear Solid V : Ground Zeroes fait donc office de prologue et tutoriel géant à la bombe que devrait être The Phantom Pain. Il n'en reste pas moins un très bon titre avec son lot de surprises, easter-eggs et cliffhangers en veux-tu en voilà ! Je le conseille largement à tout fan de la série qui se respecte, car il saura se débrouiller afin d'en avoir pour son argent. Cela dit, il est clair que celui qui n'aura envie de faire qu'un rush de la mission principale afin de voir le bout de l'histoire et ne comptant plus y retoucher par la suite, ne devrait pas se le procurer car non seulement il jetterait son argent par les fenêtres, mais en plus ce serait une insulte à la série. Non mais !
