Reconnu comme étant l’un des meilleurs créateurs de jeux vidéo de tous les temps pour sa série Metal Gear Solid, initée en 1998 sur Playstation 1, Hideo Kojima n’en demeure pas moins un cas de figure complexe et pas tout à fait à l’épreuve des balles qu’on pourrait lui adresser au sortir de sa cinquième et probable dernière création pour Konami. The Phantom Pain se joue en 1984 au travers du regard de « Big Boss », soldat d’élite lessivé par un coma de 9 années, borgne et porteur d’une prothèse de bras suite à une déflagration meurtrière, et dont le crâne porte encore certains résidus impossibles à extraire. Le nec plus ultra de la gueule cassée technophile fait finalement plutôt peine à voir… Cependant, en véritable John Rambo d’un temps plus moderne, c’est en Afghanistan dans un monde ouvert et envahi par l’union soviétique que l’olibrius se trimballe comme ressuscité sur sa monture, façon Cow-Boy Malboro, slalomant parmi les tanks et les bidasses des camps retranchés, avant de les envoyer au choix devant Hadès ou Morphée.
Pour ceux qui vénèrent encore les aventures des précédents héros de la saga, tous affublés de noms de serpent ridicules (Venom Snake, Solid Snake, Naked Snake, Liquid Snake, etc.), the Phantom pain fait aujourd’hui office d’accomplissement et d’unification de ses adeptes; l’archaïsme de certaines mécaniques de jeux, qu’on peut considérer comme regrettable voire abscon est célébré comme le cadeau du saint père fondateur à ses plus dévoués fans.
Pour les non-initiés perplexes devant tant de gimmicks et de références 8 bits aussi énervantes que tous ces « murs fantômes » infranchissables dans le jeu, Metal Gear Solid V demeure plus que jamais une œuvre difficile d’accès pour toute personne un tant soit peu critique. Surtout à la vue d’une paire d’obus mammaires sur pattes affublée d’un bikini peu à propos, et d’un fusil de franc-tireur. Le pire arrive parfois même aux meilleurs…
Gilles Banneux