L’attente fut longue depuis l’annonce de Metal Gear Solid V : Ground Zero durant l’été 2012, suivi en fin d’année par Phantom Pain, présenté comme le jeu d’un studio suédois nommé Moby Dick Studio, mais dont la vraie nature fut vite dévoilée. Début 2014, Metal Gear Solid V : Ground Zero, prologue du monstre Metal Gear Solid V : Phantom Pain, considéré à tort comme une démo payante permettait d’introduire la nouvelle philosophie autour du jeu, dont la conclusion devrait servir d’exemple pour les scénaristes de série télé ne sachant pas comment renouveler leurs histoires. 18 mois se sont écoulés entre les deux parties du jeu, une attente insoutenable pour découvrir la suite des aventures de Big Boss après l’attaque de sa base par Skull Face et son équipe XOF. Cette période fut une rude épreuve pour les fans avides de découvrir la suite, retard, problèmes internes et licenciements, l’histoire autour de Phantom Pain est aussi passionnante que le jeu en lui-même.
Et alors ?
Le jeu débute par le réveil de Big Boss, ici nommé Venom, neuf ans après l’accident de Ground Zeroes dans un hôpital de Chypre, qui découvre son état au fil des jours. Un Snake affaiblie, en piteux état, ne pouvant pas bouger, mais dans un hôpital prit d’assaut par une faction militaire. Pendant les première minutes, au rythme très lent, vous traînez ce personnage sur quelques mètres, essayant de s’agripper à ce qu’il trouve. Au bout de quelques minutes Venom réussi enfin à se déplacer et doit faire preuve de discrétion pour ne pas finir avec une balle dans la tête comme ses les autres patients de l'hôpital. Caché et non armé, pendant que l’escouade élimine le personnel et les patients, la situation empire avec l’arrivée de personnages aux puissants pouvoirs. Les séquences sont mises en scène de façon magistrale, le suspense est à son comble et le cœur palpite durant toute cette séquence qui devient de plus en plus impressionnant pour déboucher sur un grand n’importe quoi final. Mais cependant, profitez bien de cette heure de jeu car cela ne se reproduira pas dans le jeu. Après ce savoureux prologue, il est maintenant temps de rentrer dans le vif du sujet. Nous voilà fraîchement débarqué en Afghanistan pour sauver un vieux pote. Venom sur son cheval, se trouve au milieu d’un monde ouvert désertique rempli de rochers, le rapprochement avec Red Dead Redemption saute aux yeux, ce qui n’est pas pour me déplaire. Cette première mission permet de découvrir une grande partie des actions possible sur le terrain, mouvement, armes, utilisation du terrain, utilisation du coéquipier. Très vite, les bases apprises dans Ground Zeroes reviennent, c’est parti pour des dizaines de missions à accomplir. Les différences avec le préquel sont minimes, les mouvements du héros, les graphismes, l’IA des ennemis, le fonctionnement des bases sont similaires, le jeu tourne bien sur le même moteur.
La différence majeure est ce monde ouvert connectant plusieurs avant-postes et bases entre elles. Ici, point de base à la manière des premiers Metal Gear, mais une multitude de bases de tailles modestes se composant de quelques bungalows, tentes et tourelles où vivent au maximum quelques dizaines de gardes. Chacune possède une structure, une taille et des soldats différents. Malgré la répétitivité de l’environnement, je retiendrais un lieu avec un manoir et une cascade fort sympathique apportant un brin de fraîcheur dans ces zones militarisés. Mais l’essentiel n’est pas la carte, en effet celle de GTA V est grande et variée, mais sans activités celle-ci reste vide. Et ici c’est le contraire, des dizaines de missions sont disponibles et la gestion de la base vous fera parcourir plusieurs fois chaque mission pour accomplir des objectifs facultatifs, exfiltration de soldats, de prisonniers, d’armes ou de documents. La structure étant la même sur l’ensemble des missions, ce sera l’équipement et l’approche qui permettront de varier les plaisirs et de s’amuser durant de longues heures. Vous pouvez choisir l’approche directe ou bien l’infiltration. L’offre est variée, vous pouvez faire appel à vos coéquipier pour sniper les soldats, aboyer pour attirer l’attention, ou même laisser votre cheval se soulager sur la route pour faire déraper les véhicules. Voilà le niveau de détail que les développements ont pensé, on peut s'imaginer que les possibilités sont très vastes et c’est le cas avec des frappe aérienne, utilisation de grenades, de cartons, de leurs, de lunettes thermique, etc. La variété d’objets disponibles dans l’inventaire permet de créer des stratégies complexes, permettant de découvrir différents enchaînements et varier les plaisirs.
La sélection des missions et toutes les options sont accessible via un petit apparaît nommé iDroid. Celui-ci permet de choisir sa mission, parmi les 50 missions principales et 160 missions secondaires. Les missions principales servent à faire progresser l’histoire, cependant la structure propre aux jeux en open world devient ici un défaut. Celles-ci sont classique (contrairement à l’introduction du jeu) et ne permettent pas de mettre en avant la complexité du scénario, mais celui-ci est toujours agréable à suivre. Le chapitre 2, plus court, propose quelques missions relevant le niveau, cependant lorsque vous les effectuerez, cela signifiera que le jeu est bientôt fini. Dites également au revoir aux boss et aux combats d’anthologie des précédents épisodes pour vous contenter de soldats surpuissants, mais sans histoires ou mise en scène. Parmi ces 50 missions, lors du chapitre 2, vous aurez la possibilité de refaire des missions déjà effectué avec un niveau de difficulté plus élevé. Konami appelle ça des missions principal, j’aurais plutôt dit choisir son niveau de difficulté. Ce qui passe au final le nombre à moins de 40. Quant aux missions secondaires, celles-ci sont des déclinaisons d’une idée exploitée à outrances, parmi celles-ci une vingtaine vous demandera d’extraire un prisonnier, tandis qu’une quinzaine vous demanderont d’extraire un soldat.
Comme beaucoup de jeux les missions sont répétitifs, mais ici cette répétitive fonctionne mieux. En effet, les soldats et prisonniers extraient du terrain rejoindront ensuite la Mother Base, votre centre de commandement et un atout majeur du jeu.
Mais que dis-tu donc ? L’incroyable Mother Base issue de Peace Walker est de retour ? Quelle bonne nouvelle ! En effet, et celle-ci constitue le cœur du jeu puisqu'elle légitime la majorité des missions secondaires et confère une grande rejouabilité au titre.
Similaire en tout point au jeu précédent, Venom et Miller décident de développer une nouvelle base au milieu de l’océan et vont recruter du personnel, développer la base, développer des armes, stocker du matériel, mais cette fois ci point de Metal Gear à développer, mais une bombe nucléaire à développer. Lors de confrontation avec les soldats adverses, vous aurez la possibilité de les capturer grâce à système Fulton permettant d'ex filtrer les soldats, véhicules et même les chèvres. Les soldats se retrouvent ensuite sur votre base ou ils seront attribué à une équipe avec une compétence spécial. Chaque unité permet de développer une compétence, que ce soit les missions de déploiement, l’amélioration d’équipement ou même la défense de base face aux autres joueurs. La limite de recrutement est élevée et vous pouvez avoir plus de 1 000 soldats, faisant sûrement de Venom le plus gros trafiquant d’humain de l’époque. Quant aux animaux, ils seront envoyés sur le zoo de votre base. Tout au long du jeu vous aurez la possibilité d’améliorer votre base, qui vous permettra d’obtenir de meilleures armes et d’envoyer de meilleurs soldats en missions. Cela vous donnera envie de débloquer des nouvelles armes lors de missions ou vous extrairez de nouveaux soldats, un cercle vertueux qui permet de rester pendant de longues heures sur le jeu. Cependant, contrairement à Peace Walker, l'extraction de véhicule n’est pas plus présente sous forme de combat de boss et il ne sera également pas possible de récupérer de pièce IA.
Histoire avec un grand H
L’intrigue est le socle d’un Metal Gear, le supplément d'âme qui rend la saga génialissime. La fin de Peace Walker pouvait déjà servir de lien avec le Metal Gear original. Cependant, Metal Gear Solid V vient compléter cette chronologie, en ajoutant les éléments conduisant aux évènements de Metal Gear et Metal Gear 2. Kojima arrive à inclure et justifier des éléments de gameplay qui dans les années 80 ne nécessitaient pas de justification. Et ça c’est fort. Venom se réveille après 9 ans de coma pour se faire attaquer par une milice. Après avoir réussi à s’échapper de cet hôpital, il rencontre Ocelot, déjà vu dans les autres épisodes de la série qui va l’aider dans son objectif de vengeance à l’encontre de Skull Face.
Au fil de l’aventure, l’histoire s'agrémentera de rencontre et de renversement de situation
qui rendent l’histoire présente à suivre. Le chapitre 1 fait la part belle à l’histoire de Skull Face. L’histoire avance doucement, nous emmènent de mission en mission.
Le Chapitre 2 est quand à lui beaucoup plus court. Donnant une impression d’épilogue, quelque peu décousu et devant conclure les histoires ouvertes dans le Chapitre 1. Niveau jeu, le nombre de mission est plus faible, et ce même avec l’ajout de missions du chapitre 1 avec une difficulté accrue. L’histoire est plus condensé avec des situations qui s'enchaînent plus rapidement, mais qui propose des missions plus variées sur la fin.
Malgré cela il ne faut pas oublier que le jeu n’est pas fini et qu’il sera nécessaire de se rendre sur YouTube pour découvrir la mission 51, concluant une histoire menant à Metal Gear Solid 1 et qui n’aurait pas de sens sans cette mission. En soi, l’histoire racontée dans le jeu est assez survolé. Pour approfondir il faudra écouter les différentes cassettes, correspondant au nouveau codec, pour en apprendre beaucoup plus, comprendre certains points de l’histoire, mais aussi des conversations moins utiles.
Conclusion
Loin d’être parfait, ce nouveau Metal Gear s’affirme comme un jeu d’une forte ampleur. Rempli de qualité, il affiche également quelques défauts. A plusieurs reprises, j’ai fait références à Peace Walker, l’épisode qui, de mon point de vue, a apporté le plus de nouveautés dans la saga. Une grande partie de celles-ci se retrouve dans ce nouvel épisode, que je pourrais décrire comme Peace Walker en HD. C’est un raccourci simple, mais lorsque l’on s’imagine la transposition d’un jeu PSP sur la nouvelle génération de consoles, c’est ce à quoi vous pouvez vous attendre pour un jeu se voulant dans l’air du temps. Mais au-delà de cette comparaison, Metal Gear Solid V est le jeu auquel j’ai le plus joué depuis très longtemps. Les missions ainsi que les objectifs optionnels m’ont donné envie d’en faire la plupart et de refaire celles où certains objectifs ont été oublié ou qu’une mauvaise note m’a été attribué, ou refaire les missions avec des équipements bien supérieur et une connaissance du terrain pour foncer dans le tas.