18 ans, vous vous rendez compte ? Il a fallu 18 ans pour que l'on puisse enfin l'avoir cette suite à Metroid Fusion, après tout ce temps on n'y croyait plus. Metroid Dread était originalement prévu sur DS mais s'est arrêté en plein développement, si celui-ci est bel et bien confirmé, aucune capture n'a jamais été révélée, on ne saura probablement jamais ce à quoi ressemblait le premier prototype.
Mais ça y est, il est enfin là ! Mais réussira-t-il à tenir ses promesses ? (vous avez vu ma note, vous vous doutez que oui).
Avant toute chose, Metroid Dread est une suite de FUSION, c'est important à retenir, car celui-ci ne tente pas un retour aux sources mais bien de construire sur les bases posées par Fusion.
On y retrouve donc Adam, ces environnements froids ou cet ennemi qui nous pourchassera sans cesse.
Pour commencer, j'aimerais faire un point sur le gameplay, plus nerveux et dynamique que jamais.
Metroid avait déjà un certain dynamisme depuis Super, mais ici il est poussé plus loin que jamais à l'aide de nouvelles aptitudes qui se combinent étonnamment bien avec celles que l'on connaît déjà (téléportation, glissades, saut spatial grappin...).
Oui mais cette nervosité dans le gameplay, comment impacte-elle un Metroidvania ? Je disais dans ma critique de Super Metroid que le genre était particulièrement difficile à réaliser tant il demandait cohérence et équilibre entre level desing, game design et atmosphère. Y changer le moindre élément demande à revoir toute la copie.
C'est effectivement le cas ici, les environnements sont bien plus ouverts permettant une plus grand liberté de mouvement, les zones sont chargées entièrement pour ne pas avoir de temps de chargement entre les portes et le level design tente moins de pièges mais se repose plus sur un placement ingénieux des ennemis à esquiver à l'aide de glissades ou de ripostes bien placées.
Les améliorations cachées sont aussi bien plus dures à obtenir, demandant une parfaite maîtrise des mouvements de Samus plus qu'une exploration minutieuse.
Ce même level-design risque d'en ravir ou de faire grincer les dents à certains, le backtracking a en effet été repensé. Il vous faudra revenir dans les zones précédentes pour y débloquer une section entière et non plus explorer chaque pièce de nouveau.
Ce n'est pas forcément clair dit comme ça, mais partez du principe que si Super Metroid vous forçait à découvrir de nouveaux chemins en explorant chaque pièce, Metroid Dread vous limite plutôt des sections entières d'une grande zone, le tout semble plus (trop ?) évident par moments, et est bien moins grisant mais plaira sans doute au nouveaux venus.
Concernant LA nouveauté du titre, les E.M.M.I, sortes de robots quadripèdes qui vous pourchasseront et dont il est quasiment impossible de survivre, le constat est plus mitigé.
Le problème majeur provient de l'agencement des zones dans lesquelles ils sont présents, bien plus fermées et labyrinthiques, censées limiter nos mouvements pour nous pousser à jouer plus sur la défensive et l'infiltration. Sauf que cette même infiltration ne se limite qu'à une capacité de camouflage, elle-même inutile car les longs corridors nous empêchent d'en faire quoi que ce soit.
On se retrouve alors à opter pour une méthode bien plus simple, foncer tête baissée. Et c'était pour ma part quasiment sans difficulté que j'en venais à bout, dommage, cet ajout sera sans doute plus anecdotique qu'autre chose.
Justement, la difficulté, je la trouve plutôt bien dosée. Bien sûr, il est relativement dur d'évaluer objectivement la difficulté d'un titre, dépendant principalement des aptitudes de chacun, je m'intéresse plutôt à la courbe de difficulté et si le jeu n'est pas frustrant.
Force est de constater que les gros pics se font aux boss, mais dont les patterns sont parfaitement réalisés. On apprend vite à les maîtriser et si les premières morts se feront le plus souvent dans les premières secondes / minutes de l'affrontement, les attaques sont assez bien marquées par un superbe travail d'animation pour nous permettre de réussir le plus souvent avec moins d'une dizaine d'essais. Pas de problème de hitbox ou de commandes, les combats sont nerveux et il sera impossible de rejeter la faute sur le jeu à chaque mort.
Il est aussi intéressant de noter que mes deux plus grosses craintes ne se sont pas réalisées : des environnements trop ressemblants (même si les zones E.M.M.I sont pratiquement toutes les mêmes, il y a une vraie diversité et cohérence dans la direction artistique, plutôt similaire à celle de Fusion) et un Adam trop envahissant (il n'est là que pour le lore et ne donnera aucune indication particulière, si ce n'est quelques sous-entendus ici et là).
Dommage cependant que le scénario soit en deçà, il manque cruellement d'interactions avec Adam pour nous permettre de nous attacher au personnage, ceux qui n'ont pas joué à Fusion risque d'être déçus.
Enfin, ne boudons pas notre plaisir, Metroid Dread est bien la claque attendue et un retour en force des opus 2D de Metroid. En espérant que le jeu ait des ventes et des retours critiques suffisamment satisfaisants pour ne plus avoir à attendre 18 ans le prochain.