Midnight Mutants m’a plutôt agréablement surpris. C’est sans conteste le meilleur jeu des quelques softs de l’Atari 7800 auxquels j’ai joué, dont la ludothèque est malheureusement souvent partagée entre des adaptations vaguement remises au goût du jour des gloires passées de l’Atari 2600 (les remasters/remakes ne datent pas d’hier…) et des portages de moindre qualité de jeux parus sur NES ou Master System, machines de meilleur calibre. Nul doute que si l’Atari 7800 avait eu plus d’exclusivités de cette qualité, elle aurait eu un meilleur destin…
Dans Midnight Mutants, on incarne Jimmy Harkman, venu rendre visite à son grand-père pour la fête d’Halloween, qui découvre avec stupeur que celui-ci est retenu captif dans une citrouille, tandis que le manoir familial et ses environs sont infestés de créatures étranges… Ceci est l’œuvre d’un certain Dr. Evil (originalité, quand tu nous tiens…), revenu d’entre les morts pour accomplir sa vengeance : en 1747, un dénommé Jonathan Harkman, l’ancêtre de Jimmy, l’a fait périr sur le bûcher la nuit d’Halloween… Au fil de ses pérégrinations, Jimmy en apprendra plus sur le passé de sa famille, d’où viennent les créatures et comment s’en débarrasser…notamment par son grand-père, peu avare en explications (et vraisemblablement télépathe, car je rappelle qu’il est toujours en prison…).
On pourrait définir Midnight Mutants comme un proto-survival-horror 2D en vue isométrique, qui dans une moindre mesure rappelle pas mal le premier Resident Evil (qui aurait mangé le premier Metal Gear, car on commence sans aucune arme). L’environnement est relativement ouvert, même s’il faudra bien sûr acquérir certains items, notamment des clés, pour accéder à certaines zones, le bois et les grottes alentours, une crypte, une église, un cimetierre, succédant bien vite au manoir et à son jardin. Comme je suis cool, je vous donne l’emplacement de la première arme, les couteaux : ils sont dans la pièce complètement à gauche du RDC du manoir…
Le bestiaire de Midnight Mutants mélange moults monstres issus de différents folklores horrifiques (principalement occidentaux) tels que les zombis, les spectres, les chauve-souris, les loup-garous, les araignées géantes, ou encore les bonnes vieilles créatures de Frankenstein, dont certains peuvent nous contaminer, ce qui amène la petite originalité du soft : Jimmy n’a pas une mais deux barres de vie, la seconde sanctionnant le degré de pureté du sang, qu’il faut purifier avec de l’eau bénite sous peine de game over pur et simple si elle atteint les 0 %… Pour se défendre, des haches puis une espèce de blaster supplanteront bien vite les faibles couteaux, tandis que des potions régénèrent la barre de vie…même si le but, comme dans de nombreux survival-horrors futurs, sera plutôt d’esquiver les ennemis, ceux-ci repopant en plus à chaque changement d’écran ; et ce n’est pas toujours une sinécure, sachant que le jeu (isométrique, je le rappelle) ne gère pas les directions diagonales…
Graphiquement parlant, Midnight Mutants semble être dans le haut du panier de ce que peut proposer la 7800 (j’avoue que mes connaissances sur elle sont assez limitées) : les différents tableaux sont plutôt détaillés, les environnements sont assez variés, et la fluidité est au rendez-vous. Ce qui retiendra sans doute le plus l’attention des joueurs, malgré leurs animations minimales, ce sont sans doute les trois boss gigantesques du jeu, qui prennent chacun facilement la moitié de l’écran, et qui par ailleurs sont des fucking sacs de PV, demandant pas moins d’une trentaine de coups pour enfin passer l’arme à gauche…
En ce qui concerne l’environnement sonore du jeu, on sent un réel effort de vouloir retranscrire du mieux possible une ambiance fanstastico-horrifique, mais même avec les meilleures intentions du monde, le faible processeur sonore de la 7800 ne produit pas de miracles, et le résultat s’avère tout juste correct… On est loin de ce que peut proposer ses concurrentes directes, et à des années-lumières des consoles de quatrième génération, qui sont pour la plupart déjà sorties…
Midnight Mutants est en définitive un bon jeu, à défaut d’être un grand jeu. Pas facile à prendre en main avec sa vue isométrique sans aucune gestion des diagonales, proposant un challenge de haute volée, sachant qu’on peut très vite se retrouver encerclé par les ennemis, il reste malgré tout une très bonne expérience à tenter pour tout possesseur de la machine. Ou comme moi, sur émulateur…