Megaman Universe : Rebirth ?

Annoncé par Inti Creates au BitSummer, Mighty Gunvolt Burst semblait être le moyen de redorer le blason du Néo Blue Bomber qui avait fait très mauvaise impression à la sortie de son jeu, la faute à une direction artistique douteuse, à un level design pas toujours inspiré et à une sensation de "où est passé l'argent ?" omniprésente. Quid de ce jeu vendu 10€, par les papas de Megaman 9 & 10 et de la saga Zero ? Eh bien, le constat est clair : le jeu est bien mieux maîtrisé, mais bien plus "classique" et beaucoup moins ambitieux.

Crossover avec Beck et Gunvolt de Azure Striker, le jeu vous laisse le choix parmi les deux personnages. De prime abord, le gameplay semble aussi austère qu'un Megaman premier du nom : votre buster, vos 8-bits et votre saut. Mais au fur et à mesure de votre avancée, vous débloquez des éléments vous permettant de personnaliser vos capacités : exit les pouvoirs offerts par les boss, vous devez choper des upgrades en cours de route, que ce soit le aerial dash (yay), les options de trajectoires pour vos tirs (tailles et nombre de boulettes, guidage auto, bouclier, tir en diagonal, en rebond...) ou un charge shot qui vous permet de lier deux slots de personnalisation (exemple : mon shot basique de Volt envoie des boules guidées qui se dissipent en plusieurs petites boulettes ; en charge shot, mon tir se transforme en bouclier à la manière d'un Leaf Shield). Sur ce dernier point, il est important de noter que rien ne vous empêche de lier deux éléments différents : une vague de flamme qui, une fois chargée, se transformera en sphères de glace.

Dès lors, les possibilités deviennent vraiment nombreuses, et contre toute attente, cet aspect du jeu devient presque son plus gros point fort. On sent ainsi l'influence du défunt Megaman Universe, sans pour autant égaler les options d'un Mario Maker (pas de création de niveau). A savoir que vos slots de tirs peuvent être custom à tout moment, on peut ainsi improviser une contre attaque face à un boss un poil coriace.

Transition parfaite, parlons du casting de boss, constitué des 8 Mighty Numbers : de nouveau, les patterns sont maîtrisés mais moins ambitieux que le jeu original, et les férus des Megaman-like, une fois les éléments OP débloqués (coucou le dash <3), rouleront bien vite sur le jeu. Il n'empêche que ce dernier est très agréable, aussi bien au toucher qu'à l'oeil. En effet : arborant un mix de 8 et 16-bits (se rapprochant d'un Blaster Master Zero en somme), on retrouve les niveaux de Mighty n°9 sublimé par une vraie direction artistique et un vrai level design, mais qui, encore une fois, reste très classique et moins ambitieux que les tentatives de Keiji Inafune et son équipe.

Je ne parlerai pas du scénar' qui n'est qu'un prétexte au crossover et à la revisite du monde des Mighty Numbers. Toutefois, avec le boss final, on sent la volonté d'Inti Creates de jouer avec l'humour pop-culture geek actuel (un peu comme l'avait fait Undertale). Pas trop sûr de l'idée, mais c'était déjà plus ou moins l'intention de Mighty N°9 (on se souviendra du trailer du dash qui était "so cool"... :|).

En tout cas, pour 10€, vous auriez tort de vous priver d'un Megaman-like solide, qui ne révolutionne certes pas le genre, mais qui permet de s'amuser avec les possibilités de gameplay et entrevoir un aperçu de ce qu'aurait pu donner Megaman Universe.