Je savais à quoi m'attendre pourtant, quand j'ai commencé le premier épisode. Je savais que ça commençait comme un magical girl typique, pour sombrer dans l'horreur psychologique... Mais... putain.
(Attention, je vais tâcher de rester vague, mais peut contenir des indices-spoilers. Peut-être. C'pas comme si des gens me lisaient de toute façon... RICK MEURT DANS L'EPISODE 3 DE BREAKING OF THRONES LALALA.)
Si l'histoire, pour certains, peut être longuette à se lancer, j'y vois moi les bases nécessaires pour introduire cet univers si particulier: les personnages, le contexte, les notions... Rien n'est laissé au hasard, car si un début d'anime (ou de série, en général) peut s'avérer laborieux, ici, tout est calculé: chaque dialogue et moment est écrit de manière intelligente, de mêmes que les habilités de chacune des protagonistes, astucieusement liées à leur passé.
Si j'aime beaucoup chaque retournement de situation, c'est parce qu'ils ne sont absolument pas préparés : en aucun cas on ne remettrait en question des éléments particuliers dans un anime de Magical Girl (qu'est-ce qu'on en a à foutre que Dorémi et sa clique utilisent des bâtons à bille magique putain), c'est justement là où les premières baffes se font sentir. Qu'une protagoniste meurt, okay, mais ça reste relativement "simple" comme baffe. Mais qu'on nous demande clairement de nous questionner sur l'existence même de ces protagonistes, les raisons de leur combat, et le sacrifice qu'elles sont prêtes à faire, c'est pas une baffe, c'est un obus dans ta gueule.
En effet, rien n'est gratuit dans la vie, cet anime l'a bien compris. S'il ne tourne pas en ridicule le genre des Magical Girl (parce que ce n'est clairement pas son but, chacun ses trips après tout !), il remet clairement en question ses fondements: 'suffit pas de croiser la fée/la peluche/le chat/le lapin/le Master Chief/Jack Frost (rayez la mention inutile) du coin pour obtenir des capacités. Non, pour être fort, il faut travailler dur. Alors, pour pouvoir obtenir cette force sans rien glander, il faut y mettre le prix: cette thématique, dans l'anime, est un peu traitée comme "faire un pacte avec le diable", et c'est plutôt malin. Les protagonistes sont en fait des représentations de Eve, innocente, charmée par ce serpent (chat dans ce cas-ci) qui leur propose de bouffer le fruit de la connaissance.
Mais ce n'est pas tout ! Qui dit grand pouvoir, dit grandes respons... ( Hein, quoi, déjà faite ?). Indeed mes chers amis, les antagonistes qu'elles affrontent n'ont rien de féérique, et je ne dévoilerai pas le twist sur ces derniers, parce que quand même, ça reste du gros, du très gros. Mais on sent le poids de cette nouvelle existence sur chacune des Mahou Shoujo, ces lourdes tâches qu'elles ont à accomplir, reposant sur leurs épaules, qui semblent prêtes à craquer à tout moment. Parce que si l'obtention a un coût, l'échec est encore pire.
Le monde des Sorcières (les antagonistes, donc) contraste fortement avec le monde mortel, on sent que les règles changent: ces décors qui empruntent des photos réelles pour forger un univers glauque, mais également pour nous rappeler que c'est notre propre monde qui est dépeint. L'échec n'est pas seulement la mort, non ! L'échec, c'est le tourment absolu: l'exact opposé du pourquoi elles combattaient, une boucle qui s'enchaîne, encore et encore.
Nous ne sommes pas dans un anime de Magical Girl classique. Je dirai même plus: nous ne sommes pas dans un anime classique, bienvenue dans Madoka Magica. Installez vous confortablement, vous n'en ressortirez pas indemne.