Monkey Island 2 : (s)abordage !
Étant un très grand fan de point & click, j'attendais beaucoup de ce Monkey Island 2 : Special Edition LeChuck's Revenge. Oui, j'en attendais beaucoup...
Enfin, quand je dis aimer les point & click, c'était plutôt ce que je pensais avant d'avoir joué à ce Monkey Island 2. LucasArts, firme très réputée dans le domaine du jeu d'aventure, s'est selon moi totalement ratée sur ce portage iPhone d'un jeu pourtant adulé que ce soit dans sa version originale ou dans son remake sur consoles de salon.
Le jeu nous raconte les aventures (ou tout du moins leurs suites) de Guybrush Threepwood, un pirate aimant raconter ses exploits. D'ailleurs, au moment où on le retrouve, il est en train de se vanter de sa victoire sur LeChuck dans le précédent épisode. Voilà un premier défaut, si comme moi vous vous êtes lancé sur le deuxième opus sans jouer au premier, vous êtes spoilé dès les trente premières secondes de jeu : vous savez avant d'acheter le jeu que le gentil va battre le méchant. Où est l'intérêt d'acheter alors le premier Monkey Island, je vous le demande !
Ayant amassé pas mal d'argent, notre malheureux se voit néanmoins déposséder de tous ses biens par une crapule. En arpentant l'île de Scabb, il va apprendre que le dénommé Largo qui l'a dépouillé, contrôle toute l'île et empêche même quelconque bateau d'en sortir afin qu'aucun habitant ne puisse s'échapper, une Allemagne de l'Est à la sauce pirate quoi. Bien entendu, le but premier est de sortir de là car notre vaillant flibustier a décidé de partir à la recherche d'un nouveau trésor. Comme vous le voyez, l'histoire ne casse pas sa jambe de bois à un pirate. Mais bon, ce n'est pas encore le plus grave car le jeu regorge de défauts en tout genre...
Et ça commence par l'aspect graphique ! Bien que LucasArts ait décidé de refaire intégralement l'aspect graphique, ils ont aussi eu la mauvaise idée de laisser aux joueurs de pouvoir accéder à la version originale via un glissé de deux doigts vers le bas. Je crois que ça se passe de commentaire, c'est horriblement moche et le jeu n'a même pas été traduit. Mais la refonte aussi a été ratée, les graphismes n'atteignent pas du tout la beauté des versions Xbox 360 et PS3 qui n'étaient déjà pas irréprochables sur ce point. Une honte tout simplement !
Je n'ose pas vous parler des musiques ultra-discrètes et des bruitages ratés (un tonneau qui tombe fait le bruit d'un tonneau qui tombe, ils auraient pu être un peu plus originaux). Et pour ne pas arranger tout cela, les voix des protagonistes ne bénéficient même pas de doublages français, tout est dans la langue de Shakespeare.
Vous pensiez que le jeu se rattrape sur les contrôles ? Mais pas le moins du monde ! Une barre d'actions diverses et variées est située sur le bas de l'écran. Il faut toucher une action puis l'endroit où on veut la réaliser pour arriver à ses fins, ce qui, il faut le dire, n'est pas très ergonomique comme gameplay. Et le menu qui s'active en mettant son appareil à la verticale n'est pas très bien pensé lui aussi, la réactivité n'étant pas folichonne.
Pour utiliser un objet, il faut ouvrir son inventaire qui apparaît alors dans une fenêtre puis là-aussi choisir ce qu'on veut faire avec cet objet (« Utiliser » ou « Parler avec », telle est la question ?). Pour les dialogues, des réponses nous sont proposées, ce qui est assez frustrant, on aurait aimé pouvoir taper nos propres réponses au clavier.
Bon, c'est pas tout mais il se passe quoi dans notre histoire ? À la fin du premier chapitre, on apprend que le fameux Largo se trouve en fait être un (ancien) sbire de LeChuck. Malheureusement, il s'empare de la barbe encore vivante du pirate démoniaque, que notre héros gardait en trophée, afin de le ressusciter. Autant dire que ça va chauffer ! Ou pas...
Parce qu'il faut le dire, sérieusement, on s'ennuie comme un rat mort dans ce jeu. Elle est où l'action ? Tous les personnages ne font que parler et en plus pour dire des conneries ou raconter des blagues qui ne sont même pas drôles ! Mais où va-t-on sérieusement ? Autant acheter un paquet de Carambar (au caramel de préférence, ça colle), ça coûte moins cher et surtout c'est bon ! Tout le contraire de ce jeu en somme !
Un petit mot sur la durée de vie du jeu pour finir : les « énigmes » sont tellement alambiquées qu'il paraît impossible de finir le jeu sans solution. Mais les gens de LucasArts sont astucieux et proposent d'afficher une aide de plus en plus avancée si l'on secoue son appareil, même si dans certains cas cette aide nous demande d'explorer les environs sans plus de précision.
Mais attention, l'utilisation abusive de cette aide vous octroiera un mauvais rang à chaque fin de chapitre ! Et bien sûr un meilleur dans le cas contraire.
Du coup, on peut dire que cette difficulté, somme toute relative, est à peu près le seul point positif de ce titre et que... Bon je crois que je vais m'arrêter là, j'ai suffisamment dit de bêtises pour aujourd'hui.
Pour conclure :
Monkey Island est bien sûr un excellent point & click qui souligne en plus la folie passagère de certains développeurs de LucasArts. On ne pourra lui reprocher qu'une maniabilité par moment perfectible ainsi qu'une difficulté inhérente à la série et au genre lui-même, du moins pour les non-adeptes...
Vous l'aurez remarqué, ceci est un test totalement loufoque, une vaste blague, tout autant que le jeu dont il parle en fait.
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