Le Poin’t and Click est un genre un peu en berne ces dernières années, même si les séries de Telltale avec The Wolf Among us et The Walking dead essayent de mettre cette mécanique au goût du jour avec brio, les tentatives sont peu nombreuses face à l’explosion des FPS et TPS, c’est con, parce que c’est un genre que j’ai adoré étant gosse notamment avec les productions estampillées Lucas Arts, mais je crois que le monde en a marre de se prendre le choux pour ce genre de connerie. Sauf qu’un jour, au détour d’un mitraillage de nouveaux jeux à la rédaction, je décide au pif’ de prendre ce jeu. Mesdames et Messieur je viens de recevoir une anomalie, une nouvelle licence au nom de Murdered : Soul Suspect, et attention sortez le champagne, édité par Square Enix. Une licence originale au contenu assez couillu sur console nouvelle génération proposée par l’éditeur ayant une des pires lignes éditoriales du jeu vidéo moderne ? Oui Messieurs dames, le monde est plein de surprises.
Quand un tueur en série appelé le crieur de morts, habillé comme le dernier des braqueurs d’épicerie bas de fonds et fans de meurtres de femmes et de petite fillette, se met à tuer le Captain Branleur de tout le comté de Salem, on part dans un voyage intersidéral de connerie. Une quête nous menant dans les limbes de la réalité véritable et du monde des morts, un mix détonnant où les apprentis Casper et les habitants lambda de cette petite ville du Massachusetts cohabitent sans que les vivants s’en aperçoivent. Ronan O’Connor, cliché irlandais insupportable de flic bad-boy au grand coeur et attristé de la mort de son épouse depuis quelques années auparavant, se retrouve nez à nez avec son propre cadavre descendu par le Crieur des Morts, le serial-killer qui effraye les 53 habitants de cette ville qui en ferait probablement moins, si on était pas dans la vraie « Next-generation » de console. Notre ami cliché sur patte d’Irlandais se jette alors à la poursuite de son propre meurtrier accompagné d’une apprentie médium qui lui servira de side-kick durant l’aventure.
Murdered : Soul Suspect est un jeu reprenant les codes traditionnels du point’and click tout en utilisant un gampelay beaucoup plus moderne. Sous forme d’un TPS dans un univers 3D a exploré pour chopper le plus d’indices afin de résoudre différents crimes ou énigmes avec le pouvoir de la course de la collectïonite aigüe. Vous l’aurez vite compris au fil de l’aventure, le tueur qu’on recherche n’est qu’un Macguffin passer au second plan pour vous permettre de visiter les limbes entre le monde réel et celui des morts et de vous rendre compte de la pauvreté artistique et du game-design que le studio de Airtight Games vous a pondu. Parce que vous ne jouez pas à un jeu d’enquête pour remuer vos méninges, vous jouez à une ersatz du pauvre de L.A Noire, c’est sur cette forme que se sont décidés les développeurs à construire leur projet, copier les productions de Rockstar Games ou s’en inspirer, beaucoup ont essayé et très peu ont réussi à proposer quelque chose de probant, évidemment, ici le cas n’est pas terrible.
Qui dit enquête, dit que vous allez être amené à farfouiller la ville de Salem pour résoudre les différentes enquêtes que parsèment les différentes zones de la ville, entrecoupée de chargement pour vous dire que vous êtes bien dans une production « Next-gen ». Les recherches d’énigmes sont similaires à la façon de LA Noire, vous farfouiller et dénicher des tonnes d’énigmes et voir à la fin lesquels de ces-dits objets ou brides de souvenirs vous conduiront au dénouement de l’enquête, on a aussi la ficelle de la collectiönite aigüe pour allonger la durée de vie avec les souvenirs de la femme de Ronan, l’histoire de Salem et de tonne et des tonnes de trucs qui servent à appâter le chasseur de succès et de trophées.
Ce jeu est définitivement fait avec la même fainéantise créative que j’avais ressentie en jouant à la précédente création de ce studio. Quantum Conundrum sorti en 2012 sur PC, PS3 et 360 était une daube, en faîtes le jeu n’a eu les louanges des journalistes que par la participation au projet de Kim Swift, la conceptrice du jeu Portal avant que Valve prenne le projet en charge pour l’Orange Box. Le jeu suintait les idées de game-design de Kim, qui sont d’ailleurs très similaire à celle de Portal. L’enrobage graphique était mignon et sympa comme tout, mais l’exécution quant à elle, était classique, sans implication et beaucoup de moments du jeu allait à l’encontre du fun à cause de tonnes d’inepties qui auraient pu être évité si les développeurs ne s’étaient pas seulement contenter de la participation de la game-designer émérite. Murdered : Soul Supspect ne déroge malheureusement pas à ce manque d’approfondissement. On est en face de LA Noire sans implication, sans réflexion et surpassement des développeurs, ni même le budget par ailleurs, mais si ce n’était que ça encore.
Même si le budget ne permettait pas de faire un excellent jeu d’enquête sur fond de thriller paranormal, je veux dire, ce n’est pas une excuse, la cohérence d’un jeu et la réussite des mécaniques de gameplay n’a jamais été une question de pognon. Je sais que faire un jeu c’est complexe et faire un excellent jeu est une prouesse, mais merde, l’idée de base était cool, j’arrive pas à voir d’où le processus de création est parti en couille. Je pense sincèrement que le développement a été un bordel sans nom vers la fin de la production, il y a beaucoup d’indices qui étayent mon propos. On a le manque de finition criant qui sent le rushage à plein nez de la part de la boîte de développement, mais il y a un autre détail qui a son importance.
Les ennemis du jeu sont des démons désignés avec le même modèle que les monstres d’Amnesia, je ne vous mens pas quand ça schlingue la fainéantise créative. Le problème ne vient pas de leur design, mais de l’implantation dans le jeu, ces antagonistes ne servent à rien, ni dans l’histoire, ni dans l’univers, ils sont juste là pour défoncer toute cohérence de rythme dans le jeu. Ah mon humble avis, quand les développeurs avaient fini le jeu, Square Enix leur a dit qu’il manquait des ennemis, car dans le jeu a par les 5 à 6 phases d’infiltration où l’on doit soit tuer ces démons par des QTE du pauvre, ou soit les esquiver, il n’y a que ces moments où on peut mourir. Après cette remarque, les développeurs ont dû implanter à la va-vite ces antagonistes du pauvre pour avoir un semblant de challenge, ce qui se ressent dans le level-design quand on joue par des passages très peu adaptés à l’infiltration.
Je pourrai continuer à le tacler sur encore des tonnes et des tonnes de défauts comme la version française qui est une pluie de cliché trop sérieux ou vous parler de la fin de l’enquête qui part dans un festival de twist avec des tonnes de flashback que même Orson Welles aurait eu une overdose. Mais non, j’ai pris plaisir à jouer à ce jeu, genre vraiment, c’est peut être le seul jeu console de salon de l’année où je ne me suis pas dis « merde il faut que j’y joue pour la critique ». Le pire dans cette histoire, c’est que je ne pourrais pas vous expliquer ni vraiment conseiller le jeu parce que j’ai aimé y jouer malgré que ce soit un naufrage du bon goût. En faîtes, c’est un guilty pleasure, je le trouve fun, je lui trouve plein de fonctionnalités cool, malgré quelles soit superficielles. J’ai bien aimé rentré dans le délire de la pêche aux indices ou de la collectïonnite aigüe sans fond ni vraiment liant scénaristique et enjeu, la pêche aux infos pour de la pêche aux infos et rien d’autre. En définitive, je dois être finalement un joueur excessivement con pour rentrer dans ce délire et de l’apprécier.
Si j’arrive à apprécier le jeu, c’est qu’il a tout de même quelques points positifs. Murdered dans son intégralité est très bancal et superficiel certes, mais je trouve qu’il a le mérite finalement d’essayer quelques trucs orignaux. Déjà le but même de contrôler un fantôme qui se ballade dans une ville en traversant les obstacles et observant le mélange du monde des morts et de la réalité, même si artistiquement c’est laid, je trouve le concept cool. Le gameplay bâtard du jeu qui n’a délibérément pas eu envie de devenir un jeu d’enquête avec des énigmes tordues comme dans les premières heures du Poin’t and click, ou même comme un de ses modèles de survival-horror qu’est Silent Hill 2, mais plutôt comme LA Noire sans pognon, je lui trouve quand même du plaisir. Le gameplay propose quelques subtilités comme lire dans les pensées des protagonistes vivants où même carrément les posséder en les faisant suggérer des indices, ect. Oui cette idée est conne, mais c’est plutôt bien amenée, après la superficialité du soft et sa linéarité casse un peu tout, mais finalement quand on joue au jeu, on sent quelque chose de correct et original entre les mains.
Ce jeu n’est pas un jeu d’enquête, rien dans le gameplay du jeu ne vous fera remuer vos méninges. Vous avez devant vous un jeu qui a voulu devenir un grand cru beaucoup trop vite. L’enrobage reste correct, mais les mécaniques de jeu sont beaucoup trop superficielles pour devenir un simple bon jeu. Le jeu est une bonne surprise de mon côté, une sorte de Guilty pleasure que je ne pourrais vous conseiller formellement, mais le jeu est plutôt couillu pour son idée de base qui est à l’inverse de l’industrie vidéoludique pour console HACHEDAY et puis Square Enix qui se lance dans la vente d’une nouvelle licence, ça mérite le champagne, le toast et les biatchs.
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