De prime abord Mushroom 11 inspire confiance avec ses graphismes en 2D très réussis, une ambiance post-apocalyptique séduisante et une idée simple mais dont on croit deviner le potentiel : déplacer un champignon informe (et que j'imagine volontiers très radioactif) à travers les embûches de difficulté croissante des sept niveaux que compte le jeu et qui tous s'achèvent par un boss. L'originalité tient au fait que le déplacement se fait indirectement, en détruisant une partie de notre champignon au moyen d'un pinceau (le clic gauche correspondant à un masque de grande taille et le clic droit à un masque plus précis), celui-ci se régénérant à partir de ses morceaux préservés. La résolution des puzzles suppose généralement d'ancrer le champignon dans des éléments de décors et de le façonner de manière précise, de contrôler précisément son évolution pour esquiver des dangers mortels ou de le scinder pour activer certains mécanismes tandis qu'une autre partie voyage. Le jeu étant plutôt court les niveaux présentent plusieurs défis au-delà de leur simple achèvement : ne pas mourir, contre la montre (qui suppose curieusement de jouer le niveau d'une traite), collecter 50 organismes et découvrir un lieu secret. Le problème c'est que la manipulation du champignon est désespérément imprécise, ruinant la plus grande partie de l'intérêt de Mushroom 11, et que la progression s'avère de fait particulièrement frustrante. A force de répétition on finit par franchir les obstacles, autant par chance qu'en gagnant laborieusement en maîtrise, mais quand ça arrive le plaisir n'y est plus. A réserver aux joueurs acharnés et (très) patients.