10 heures de jeu à mon actif
Il y a bientôt deux ans, j'écrivais une critique sur le jeu vidéo Epistory : Typing Chronicles ; un "Journey Like" mélangeant onirisme et dactylographie avec une certaine inventivité, si ce n'est originalité. Et voilà qu'en 2021, le même studio de développement qu'est Fishing Cactus remet ça en présentant Nanotale : Typing Chronicles qui se place comme suite au premier opus, sans pour autant en être une véritable. En effet, si dans le premier jeu, nous incarnions une jeune fille chevauchant un renard dans un monde onirique (et ce mot est à souligner, notamment lorsque vient l'heure du dénouement final), ici, on nous présente un monde merveilleux des plus vrais, du moins qui semble exister à son échelle ; donc, nous pouvons aisément le placer dans la catégorie Fantasy (même si je serais prêt à le glisser dans celle de la Science-Fiction ; les dernières heures du jeu posent quelques questions intéressantes). Et si le premier titre avait su me charmer par sa manière d'être joué et par son histoire (mais également par ses graphismes), qu'en est-il de ce second opus ? Est-il à la hauteur du divertissement proposé par la première chevaucheuse de renard ?
Car dans ce titre, nous incarnons une jeune Archiviste du nom de Rosaline, encore apprentie dans sa vocation et qui se retrouve propulsée dans une aventure dans les différents environnements qu'elle devait étudier. C'est l'âme d'un renard qui vient lui réclamer son aide : guérir les différentes régions qui s'ouvrent désormais à elle.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.
Ainsi, Fishing Cactus reprend les ingrédients de leur précédent jeu pour proposer une nouvelle version. En effet, au niveau de la narration, puisque l'univers est indépendant, présenté comme "réel", nous avons le droit à une meilleure structure et, de ce fait, à une gradation des événements et des enjeux sans cette impression d'être jeté dans un monde inconnu sans savoir vers quoi l'on galope. Donc, pour ce point, nous avons une bonne narration et, quitte à faire, une intrigue intéressante mais qui peine à nous investir - joueur - avant la troisième et dernière étape de l'aventure. Que l'on se le dise, les deux premières parties sont tout bonnement géniales mais n'ont pas forcément la même force, la même tension véhiculée par le dernier chapitre. Et au fil des différents niveaux, comme précédemment indiqué, nous allons devoir trouver l'origine des différents poisons qui rongent les environnements, peuples, faune et flore des zones que l'on explore. Et pour cela, nous contrôlons la jeune Archiviste qui va devoir répertorier ses découvertes et interrogations dans ses calepins ; et en soi - même si cela reste assez secondaire - c'est une belle manière d'aller plus loin que ce que Epistory : Typing Chronicles proposait en faisant du travail d'écriture un besoin logique : nous combattons toujours les monstruosités par le biais de notre clavier et de notre capacité à écrire rapidement les mots qui leur sont attribué (en gardant les pouvoirs déjà présents dans l'opus précédent mais en ajoutant des directions, des manières de lancer (ligne droite, cercle...), offrant de nouvelles perspectives de combat, mais également d'énigmes). Et en plus de l'aspect combat, nous utilisons également notre clavier pour inscrire nos trouvailles dans nos carnets d'Archivistes pour débloquer des observations sur la faune et la flore des différentes régions visitées. Faune et flore qui sont fort sympathiques : des végétaux intéressants, originaux, bien pensés et des créatures - quand il ne s'agit pas des monstres que l'on doit combattre - plutôt mignonnes dans leur manière d'être et d'exister. Ainsi, Nanotale : Typing Chronicles reprend les mêmes éléments que son prédécesseur mais décide de les employer au service de la narration et de l'intrigue, ce qui renforce davantage l'immersion que l'on peut avoir.
Concernant la patte graphique, si j'avais pu être agréablement surpris par la direction artistique de l'opus précédent, je dois avouer être légèrement déçu par ce titre. Non pas que les graphismes ne soient pas à la hauteurs : nous déambulons dans un univers légèrement pastel avec de nombreuses nuances de flous et un jeu sur les couleurs (et l'absence de couleur - prenant la texture d'un parchemin vierge) vraiment appréciable mais à comparer les deux visions des jeux de Fishing Cactus, on a l'impression qu'ici, on est resté sur du "basique", et c'est vraiment dommage... Car quitte à améliorer les éléments présentés ci-dessus, pourquoi ne pas laisser le processus aller jusqu'aux bout ? Alors oui, le jeu est beau, c'est indéniable mais je suis convaincu que l'équipe de développement aurait pu trouvé le truc qui nous aurait plongé à 100% dans cette nouvelle histoire.
Pour les musiques, nous restons sur un savoir-faire exquis : les notes rythment nos explorations, nos découvertes, les combats... à la perfection, et ce couplé à des fonds sonores agréables.
Nanotale : Typing Chronicles se place donc en tant que successeur de Epistory : Typing Chronicles, mais également en dernière amélioration, que ce soit sur le plan de la narration ou des combats. Il est juste dommage de ne pas avoir eu cette étincelle pour l'aspect graphique pour véritablement détrôner le premier opus. Néanmoins, force est de constater que Nanotale : Typing Chronicles saura de la même façon que son prédécesseur nous faire adhérer à son histoire et à ses mécaniques "inventives" dans un monde vidéoludique parfois trop restreint, trop étriqué dans sa manière de concevoir le nouveau divertissement. Un jeu que je conseille, bien évidemment, avec vigueur.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !