Oui, "Neyasnoe" n’est pas vraiment un jeu, mais plutôt une drôle d’expérience nocturne, en mini monde ouvert entrecoupé en plusieurs actes, où l’on erre sans réel but. En réalité, c’est une suite de séquences et d’instants de la vie d’un jeune russe, visiblement complètement à la dérive. Abusivement, on peut dire que c’est une sorte de "simulateur de vie".
En fait, c’est un jeu complètement sous LSD et surréaliste, accentué par une drôle d’ambiance post-apo qui vous donnera le spleen. Le jeu peut être vu comme une sorte de critique acerbe d’une génération hors sol. Personnellement, j’y vois celle d’une jeunesse complètement désabusée, perdue, qui errent et qui dérivent dans la vie, sans aucun but. Car le jeu n'a aucun but, si ce n'est traverser des décors mornes sous un ciel gris et morose.
Mention particulière au premier niveau, dans la boîte de nuit aux lumières néons complètement psychédéliques – surtout si on a un verre de bière dans le nez. Considération bassement technique; c’est là qu’on regrette la prise en charge du ray-tracing qui aurait été certainement bien plus à-propos que dans n’importe quel jeu AAA.
Bien qu’il soit en low-poly, esthétique particulière de la PSX, "Neyasnoe" a vraiment un cachet très coquet. Du Brutalisme au Surréalisme russe, il est une curiosité dont l’identité visuelle si singulière, vous restera marquante et vive.
Le Level Design est vraiment bien pensé, sans être révolutionnaire, mais cela donne l’effet que les bâtiments sont vivants et animés. Une multitude de petites choses y sont disséminées et cachées. Un soin vraiment particulier a été apporté aux détails, paradoxalement à la technique en pixel. Ce qui fait toute la force de cet étrange jeu.