неясное, adj., littéralement "pas clair", se dit de ce qui est difficile à percevoir ou à comprendre clairement.
Neyasnoe fait partie de ces jeux dont je n'aurais probablement jamais entendu parler si les méandres de l'algorithme Steam ne m'avaient pas fait tomber dessus. Sans vraiment comprendre de quoi il en retournait, je me suis rapidement fait tenter par les graphismes originaux qui laissaient entrevoir des décors très détaillés, mais je n'en savais pas beaucoup plus.
... Et je n'ai pas vraiment envie d'expliciter l'expérience ici. Le jeu parle de lui-même et le décrire n'aurait pas de sens. Tout l'intérêt réside dans l'exploration de petits instants nocturnes, reliés entre eux par des niveaux typés "FPS des années 90". Pas d'arme, pas d'ennemis, juste des bouteilles de vodka et quelques inconnus dans les rues.
Par les thématiques que le jeu aborde, je me sens un peu obligée de tomber dans un écueil. C'est un jeu "typiquement russe"™ et les comparaisons avec d'autres oeuvres compatriotes sont faciles.. J'y retrouve personnellement un peu de The Friends of Ringo Ishikawa (pour ce design du jeu vidéo de l'errance et du quotidien morne) et de Serebrennikov ou Salnikov (Fièvre de Pétrov) pour le constat doux-amer d'une jeunesse russe en bout de course.
Dans ce cadre crasseux et ordinaire, Neyasnoe parvient à restituer en dioramas les quelques instants de poésie, d'existentialisme et d'espoir que traverse toute une génération.