En cette année 2016, j’ai eu envie d’un peu de hockey.
Il faut dire que, dans être un grand connaisseur d’épreuves sportives, j’ai toujours eu beaucoup d’affection pour les jeux de hockey. Bien plus que pour les jeux de basket ou de foot US, deux disciplines que j’ai bien plus suivi il y a quelques années.
Deux références existent pour moi. Bien entendu NHL 94 et son feeling arcade incroyable, qui constitue pour moi la pierre angulaire de l’évolution des jeux NHL, mais également les premiers jeux NHL sur PSOne qui, malgré un côté balbutiements, étaient parvenus à un compromis innovant et agréable à jouer entre l’intégration de la 3D dans le gameplay et le socle toujours assez arcade et pêchu des rencontres.
Durant les années 1990, ces différents titres ont contribué à faire des jeux de hockey un sous-genre qui s’est quelque peu émancipé de sa discipline d’origine. Je me trompe peut-être dans mon ressenti, mais j’ai l’impression d’avoir joué à ces jeux non pas parce qu’ils permettaient de se rapprocher – plus ou moins – des sensations de la discipline originelle, mais plus parce qu’ils avaient permis de définir un nouveau gameplay, une nouvelle forme de discipline sous le mode jeu vidéo.
Je pense que ma formulation n’est pas très claire, mais même si j’aimais bien le hockey NHL, il faut bien reconnaître que suivre un match dans son intégralité présentait toujours des temps morts ou un peu mous. Dans les jeux NHL, c’était l’action permanente, les hits, les one-timers, les pénalités en veux-tu en voilà, sans porter atteinte à l’esprit de la discipline.
Depuis, les jeux NHL ont tenté – c’est normal – d’évoluer. De se ré-inventer. Et ils ont notamment lorgner sur un aspect simulation plus poussé (ce qui a globalement réduit les vitesses de jeu) et une redéfinition des modes de contrôle (avec la fameuse gestion de la crosse au stick analogique).
Bien que j’y revienne de temps en temps (cette année avec NHL16), j’ai du mal à m’adapter à ces évolutions. Et sans tomber dans la nostalgie, je n’ai jamais retrouvé les sensations et le fun des années 1990.
Et pourtant, NHL16 dispose de sérieux atouts. Tout d’abord, c’est assez beau et finalement assez dynamique pour un jeu NHL des années 2010. Pour la faire court dans le registre des louanges, le jeu fait le job et fournit au joueur un jeu de hockey cohérent et solide.
Malgré les réserves sur l’évolution du gameplay mentionné plus haut, j’aurais pu m’y abandonner, s’il n’y avait pas eu quelques défauts importants qui ont complètement brouiller mon expérience sur le jeu.
Le premier défaut, et c’est une habitude aujourd’hui dans beaucoup de simulations de sport, c’est cet aspect « démerde toi ! » que nous envoie le jeu au démarrage. Putain … Il y a certes un tutoriel, mais je l’ai trouvé peu attrayant, et finalement pas du tout adapté aux modes de contrôle « hybrid » que j’avais choisi. Même en cherchant sur le Net, j’ai galéré. Par exemple, j’ai du fouiller des heures – sans trouver de réponse vraiment convaincante – pour commencer à appréhender la gestion des face-off (les engagements du hockey pour ceux qui ne connaissent pas).
Le second est plus anecdotique mais me contrarie : la très grande discrétion et la relative illisibilité des statistiques in-game. Elles sont peu variées, n’arrivent jamais vraiment au bon moment, ne mettent pas le match en perspective, ni les joueurs d’ailleurs, et sont parfois impossibles à lire. Les stats, c’est un peu le surplus, mais ça participe grandement à notre investissement en tant que joueur : tenter de faire marquer un joueur pour le faire monter dans le classement, se rappeler qu’on est talonné aux standings, pour moi, ça compte. J’ajouterais d’ailleurs que les statistiques hors-jeu sont par contre bien présentes (heureusement) mais que leur interface n’est pas si réussi que cela.
Le troisième défaut est le plus important, car c’est vraiment lui qui a stoppé mon élan sur ce jeu. Et ce n’est pas la première fois que je le constate dans un jeu de sport.
Faire un bon jeu de hockey, c’est bien. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut en effet fournir au joueur les modes de jeu qui vont permettre de créer les conditions de son investissement. Personnellement, je n’ai jamais été un grand fan des modes de jeu en ligne s’agissant des jeux de sport : nivellement par le bas des paramètres de jeu, difficulté de créer un véritable suivi de nos activités par rapport aux adversaires rencontrés, sans compter toutes les déconnections, volontaires ou non, qui peuvent ruiner vos parties …
Habituellement, je suis plus modes hors-ligne. Et là, c’est le drame, vu qu’il est impossible de personnaliser les durées des saisons dans ces modes. Et désolé, je n’ai pas le temps de me taper 82 matchs de saison régulière. Ne me sortez pas, en réponse, l’argument de la simulation de match : ça m’enripile. Quand je joue, je veux que les résultats de mon équipes soient MES résultats, pas ceux de l’ordinateur !
En la matière, je ne cesse de clamer à chaque le contenu, pourtant moins riche en quantité mais si pertinent et motivant, de Top Spin 4, un jeu qui commence pourtant à dater maintenant, mais qui permettait de simuler une évolution en carrière tout en ayant en face de soi des adversaires IA comme réels. Je sais que gérer un tennisman est plus simple qu’une équipe de X joueurs, mais on pourrait bien plus s’en inspirer …
NHL16 se veut un jeu de hockey honnête et à la pointe de l’innovation, comme chaque itération de la license. EA étant un peu seul sur le créneau, c’est forcément la version la plus à jour. Il n’empêche que cela ne suffit pas. Malgré une ossature de gameplay solide, issue de tous les épisodes précédents, NHL16 ne parvient pas à être un bon jeu : celui qui dispose de qualités et permet au joueur de s’investir pleinement pour en profiter.
C’est donc juste un jeu … honnête.