https://youtu.be/f5TSpEDSzac
Pourquoi ?
Pourquoi devrait-on perdre quelque chose pour se rendre compte de sa valeur ?
Pourquoi devrait-on mourir pour remarquer la beauté du monde dans lequel on vit ?
Pourquoi devrait-on terminer, quand le but et d’accomplir ?
Tout ce qui vit est voué à mourir.
Alors qu’est-ce que la vie ?
Pourquoi sommes-nous là ?
Et quel est le sens cette éternelle énigme ?
Nier : Automata ne répond pas à ces questions, mais il les pose d’une autre manière.
D’une manière bien plus profonde que je viens de le faire.
Il le fait d’ailleurs tellement bien qu’il sublime son support et prouve à lui seul que le jeu vidéo est bien un art.
En soi, Nier : Automata est un excellent jeu. Les personnages sont charismatiques, l’histoire est intrigante, les quêtes intéressantes, les musiques saisissantes, et les phases d’actions fluides. Mais l’alchimie entre tous ces aspects et la profondeur des dialogues est si grande que tout va bien au-delà de cela. Il ne s’agit alors plus d’un jeu qui s’apprécie pendant une session, mais d’une œuvre qui marque à tout jamais.
« C’était comme des souvenirs de pure lumière »
J’avais lu bien des articles concernant le jeu, vu bien des images, mais rien ne pouvait me convaincre de la grandeur du titre.
Et en fait, rien ne peut le faire.
Il faut le vivre.
Il faut le vivre jusqu’à la fin.
Vers la fin justement, cette citation m’a marqué : « Je n’avais jamais vraiment réalisé à quel point ce monde est magnifique ». J’étais pareil. J’ai mis du temps avant de pleinement apprécier ce chef d’œuvre.
J’ai dû finir l’histoire une fois pour enfin l’estimer. J’ai dû réécouter les musiques de mon côté pour enfin les adorer. Tout s’apprécie sur la durée.
A la fin de la run A, j’ai eu l’impression de ne pas avoir fait grand-chose, que chaque arrivée dans une zone n’était au final qu’un court passage, et j’attendais toujours de découvrir en quoi ce jeu était si apprécié. Je le trouvais sympa, mais vraiment pas marquant.
Puis, le jeu devient réellement intéressant avec le changement de point de vue qui s’amorce sur la run B. L’histoire s’étoffe, le gameplay évolue, les retournements de situations tombent de nulle part, le jeu prend enfin de l’ampleur.
Mais j’ai quand même eu juste l’impression de refaire la même chose que lors de la run A, en beaucoup plus rapide.
La fin prend tout de même une tournure intéressante avec la fin d’un personnage qui a l’air déjà vécue, alors que ce ne devrait être le cas que pour nous, joueur.
La 3e partie a été de loin ma préférée. Je m’attendais à retourner encore dans le passé, mais non, la fin C ne va pas vers les mêmes aboutissements que les A et B, puisqu’elle en est la suite directe. Ça m'a laissé un léger sentiment de superflu quant aux fins A et B qui ne sont en fait absolument pas des fins, mais ça donne un aspect chapitré assez beau à l’ensemble.
Dans la partie C, les personnages prennent encore plus de profondeurs, j’ai adoré connaitre le passé de Devola et Popola et leur impact sur l’histoire, par exemple. Et A2 a quand même une classe incroyable !
L’univers unique de Nier Automata prend peu à peu tout son sens, très pessimiste tout en étant miraculeusement beau dans le côté humain. Les moments d’émotions surgissent parfois de nulle part et sont si percutants que de courts moments paraissent chargés d’histoire.
Les fins D et E, en revanche, ne sont à mon sens que des bonus, même si on obtient une vraie fin au jeu. Il suffit de sélectionner le dernier chapitre et de changer un choix pour les faire. (je n’ai d’ailleurs pas trop compris pourquoi D et E, puisque je les ai obtenu en même temps…)
On obtient tout de même un jeu complet et très touchant, qui n’hésite pas à briser le quatrième mur pour questionner davantage le joueur.
C’est notamment le cas à la fin, lors de la dernière phase de jeu. Au bout de quelques minutes d’échec, le Pod me demande si je veux me connecter en ligne pour recevoir l’aide d’autres joueur, j’accepte, je suis aidé et réussi sans mal la mission.
Quelques minutes plus tard, après avoir conclu définitivement l’aventure, il me demande si je veux à mon tour aider un futur joueur en difficulté. Evidemment, j’accepte, je prépare même un message d’encouragement ! Mais on m’explique alors que si je fais ce choix, je dois perdre toutes mes données, toutes mes sauvegardes. À ce moment, j’ai littéralement vu ma vie défiler, ou plutôt celles des personnages. Et j’ai changé d’avis. Je n’ai pas osé agir pour les autres puisque ce n’était pas pour cela que j’étais là.
Je trouve cette idée ingénieuse absolument grandiose, puisqu’en plus de nous questionner sur nos choix et notre capacité à aider autrui, elle nous ramène vers les sacrifices qu’on dû affronter les personnages que l’on vient d’incarner pendant de nombreuses heures.
Dans des moments comme cela, Nier Automata est magistral.
Chaque fois qu’il questionne sur l’existence, la vanité, les désirs, la conscience, les souvenirs, Nier automata est magistral.
Ce jeu relève du miracle. C'est incroyable de parvenir à être si dense tout en restant si simple.
Cela fait bien des mois que je n’ai plus allumé ce jeu. Mais j’ai l’impression d’être retourné dans son univers hier. Les propos tenus sont si profonds qu’ils atteignent la complexité de notre monde. L’œuvre est désormais tellement ancrée en moi que je n’ai même pas l’impression d’avoir arrêté d’y jouer.
Comme le dit si bien un personnage, tout ce qui vit est voué à mourir un jour.
C’est peut-être pour cela que je n’ai pas envie que ça s'arrête…
Mais…
« Ça se termine toujours comme ça… »
https://youtu.be/vuRaSC_0wsY