Atypique. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit lorsque j'évoque ce "Yakyū Kakutō League Man" (titre japonais). Remarquez, on ne peut pas dire que j'en parle bien souvent, vu la faible popularité de ce beat'em all d'Irem sorti discrètement en 1993.
Au menu, 4 personnages, avec des spécialités propres à chacun: vitesse, puissance des coups, portée, etc...si vous avez déjà joué à un brawler de cette époque, vous savez de quoi il retourne. Tous portent un uniforme de baseball, leur nom s'inspire de figures connues, et le design du jeu en général (ennemis, décors, items...) tourne autour de ce sport. Je sais, on aurait pu le deviner rien qu'au titre: je vous l'accorde, le mot "Ninja" était sans équivoque.
Toujours est-il que Drew Maniscalco, le designer, s'est bien creusé la tête pour imaginer toutes sortes d'ennemis. Le bestiaire est d'ailleurs conséquent pour un jeu de ce genre, et affronter un gant ou une balle de baseball géants à la mine patibulaire peut réserver son lot de surprises! Un dernier mot sur les Bosses. La plupart sont très classe (l'avion du premier niveau, etc...) mais bien résistants et coriaces.
Outre l'esthétique cartoonesque toute particulière du jeu, ce qui saute aux yeux, c'est la qualité de la réalisation: pour un beat de 1993, la partie technique découenne le jambon en plein vol! Des sprites gigantesques, superbement animés, et un nombre parfois hallucinant de choses à l'écran, notamment dans les derniers niveaux (Au total, ceux-ci sont au nombre de sept). Tout ce joyeux bordel sans que le framerate n'en souffre. Le M-92 envoie tout ce qu'il peut. Le rendu de ce système est vraiment unique, et ce NBBM est là pour en attester, tout comme ses copains R-Type Leo, Undercover Cops ou encore Kaitei Daisensou/In The Hunt, au cas où on doutait encore des capacités du bestiau. Oui je dis "bestiau", car je ne sais pas si vous avez déjà vu une PCB made in Irem, c'est pas que c'est encombrant, c'est que c'est sa mère encombrant la race de sa grand mère! (Copyright Karadoc)
Le jeu est très difficile. Je n'ai pas essayé de le "one crediter", mais très honnêtement, même super entraîné et bien énervé, je ne vois pas comment c'est possible, avec des ennemis parfois vicieux et des bosses capables d'arracher une demi barre en une patate. La pilule arrive mieux à passer avec quelques crédits supplémentaires, un nombre incalculable de références musicales, ciné ou vidéoludiques. Et un humour omniprésent (le boss croco qui finit en sac à mains, le "special" que l'on ramasse qui fait apparaitre des pom-pom girls!), bref, on en redemande!
Niveau gameplay, c'est assez simple, deux boutons, pour sauter et frapper, des combinaisons, combo, dash, mais rien d'extraordinaire, on est loin de l'opulence des canons du genre. Mais la vraie source de plaisir est ailleurs, comme expliqué précédemment. Elle n'est pas dans les musiques non plus cela dit, celles-ci étant parfois abrutissantes, malgré quelques "tunes" sympathiques et cheap.
Au final, pour moi la sauce a pris, même si je conçois qu'un titre comme celui-là puisse laisser certains joueurs sur le carreau. Difficile, rigide, possédant un gameplay assez limité. Mais un capital sympathie énorme, un bon gros trip déjanté et assumé, comme à la "belle époque".
Par contre, je vous souhaite bien du courage si vous souhaitez le trouver en version originale "PCB", avec 1042 exemplaires vendus, et 1041 potentiels jeux en circulation, il va falloir s'armer de patience! :)