L'octogenèse du J-RPG Vol. 2

Si j'avais déjà beaucoup aimé le premier épisode, j'attendais quand même cette suite au tournant en espérant qu'elle en corrige les principaux défauts. Est-ce que c'est chose faite ? Oui, complètement, malgré encore quelques petites imperfections selon moi.

Sur la forme, c'est toujours aussi exemplaire. A condition d'aimer le pixel-art, c'est franchement visuellement magnifique, que ce soit pour les décors ou pour le pixel-art des boss. Les musiques sont toujours excellentes, et le doublage des dialogues est plutôt bon. J'ai l'impression que les animations sont un peu plus travaillées (mais c'est peut-être juste une impression :p), et les ambiances des différents lieux sont un peu plus marquées. Il faut dire aussi que j'adore ce chara-design.

Niveau narration, on est toujours sur le même principe de choisir l'un des huit personnages au début du jeu, puis d'être entièrement libre d'avancer comme on le souhaite. Il y a des niveaux indiqués, mais avec un peu de persévérance ou d'astuce, on peut recruter les persos dans n'importe quel ordre. Chaque perso a son histoire complète en 4 ou 5 chapitres, plus ou moins longs. Honnêtement, toutes les histoires sont cool, et si certaines sont "légères", cette fois-ci la majorité contient son lot de drame, dont certains moments franchement intenses. Et là, je trouve qu'il y a toujours cet aspect un peu dissonant de ne pas voir les persos interagir entre eux dans leurs propres histoires. Même s'il est visiblement accompagné par sept personnes en combat, Hikari apparaîtra seul dans toutes les cinématiques pour sauver son royaume. Alors ce n'est pas très grave en soi, mais je suis certain qu'il y a un moyen d'intégrer ce genre de détail dans le jeu. Par contre, et MERCI pour ça, il y a des quêtes annexes spéciales impliquant deux de vos persos, et il y a une vraie fin une fois toutes les histoires finies, permettant de relier toutes les intrigues et d'affronter un boss final complètement épique et digne de ce nom. Et ceci est nécessaire (et absolument indispensable selon moi) pour voir les crédits de fin.

Et oui, il y a aussi un vrai vrai boss de fin, complètement optionnel, mais qui va vous demander un très grand effort de farming et de construction de persos. Sachant qu'il faut déjà bien 60 à 70h pour finir les huit histoires, et bien 10h de plus pour le final, cet ultime challenge ne s'adresse clairement pas à tout le monde.

Enfin, côté gameplay, on est exactement sur le même principe : du tour par tour, une jauge d'exaltation, des classes variées et le système de faiblesses et de choc. Personnellement, je trouve ça toujours aussi incroyablement bon. Chercher les meilleurs combos pour infliger le plus de dégâts en un coup est très plaisant. D'autant que j'ai le sentiment que les interactions entre les différentes classes sont poussées encore plus loin, l'optimisation de son équipe étant primordiale, ainsi que d'en changer régulièrement les membres. Les différentes classes sont toujours assez originales dans leur fonctionnement, et il y a encore des classes cachées différentes des classes de base, vraiment étonnantes, mais qui arrivent je trouve un peu trop tard dans le jeu. Seule ombre au tableau, je trouve vraiment idiot de bloquer dans votre équipe le perso que vous choisissez en premier, tant qu'il n'a pas fini entièrement son histoire (vous ne pouvez pas le remplacer par un autre). Ce perso finit par devenir bien trop puissant à force d'accumuler les niveaux. Et un conseil pour voir la vraie fin, il vaut mieux faire évoluer les huit persos de manière équilibrée tout au long du jeu, au risque de se taper une effroyable séance de farming pour la vraie fin. Il y a de toute façon un petit moment de farming pas franchement passionnant entre les chapitres 4 et 5 de chaque perso, la difficulté montant d'un cran à ce moment-là.

Bref, Octopath Traveler II est pour moi une franche réussite, qui vient gommer une bonne partie des déceptions que j'avais sur le premier opus. Le passage par Triangle Strategy a visiblement fait beaucoup de bien sur la narration et la mise en scène (ce n'est en réalité pas le même studio de développement, mais j'imagine quand même qu'il y a quelques liens). Et il ne manque que quelques petits détails pour rendre le tout parfait. Par contre, si vous n'avez pas accroché au premier, notamment au niveau du gameplay, je doute que celui-ci vous réconcilie avec la licence, la structure du jeu étant exactement la même.