Toujours friand d'expériences vidéoludiques hors du commun, j'ai été intrigué dès l'instant où j'ai découvert l'existence de ce jeu, et il n'a pas fallu longtemps avant qu'il ne rejoigne ma bibliothèque Steam. Grand bien m'en a pris.
Tout le gameplay repose sur l'insulte, avec un grand "I". Le but se révèle des plus simples: humilier l'adversaire en déversant sur lui un torrent d'accusations bien senties. C'est encore mieux si l'on parvient à exploiter ses complexes cachés, et si l'on s'acharne en mobilisant continuellement un sujet précis.
Mais de manière surprenante, le jeu se révèle plus technique que je ne l'avais envisagé de prime abord. En effet, il appartient au joueur de construire lui-même ses insultes, au tour par tour, en piochant dans une liste de groupes nominaux, de groupes verbaux, de conjonctions de coordination, et d'expressions destinées à parachever le chef d'oeuvre insultatoire. L'appréciation de la qualité de l'insulte revient entièrement au développeur mais, intuitivement, on imagine bien que "Your father admires pictures of your math teacher" rapportera moins de points qu'un "Your mother and your son donated organs for some dog and never watched Star Wars, you commoner !", et c'est effectivement le cas, suivant en cela une certaine logique dans le loufoque.
De même, l'exploitation des faiblesses de l'adversaire (sa peur de la mort, son obsession pour l'apparence) influera grandement sur l'impact du message délivré, de même que le recours aux combos impliquant la répétition ad nauseam des sujets de moquerie (la mère, le père, etc.).
Ajoutez à cela l'empreinte omniprésente des sketches des Monty Python et l'humour délicieusement raffiné des anglais, et vous obtenez une recette très subtile qui ne tombe jamais dans le vulgaire, mais sait se montrer percutante et hilarante.
On ne passera sans doute pas l'été dessus, car les mécaniques s'avèrent rapidement répétitives, mais occasionnellement, en solo ou en multijoueur, on aurait tort de bouder son plaisir.