5 ans d'attente pour une quinzaine d'heures d'enchantement, ce nouvel Ori fait presque tout mieux que son prédécesseur et Moon Studios propose à nouveau un metroidvania majeur et brillant, à la beauté désarmante et à la jouabilité au poil.
Hollow Knight est passé par là - mais faut arrêter de croire que ce dernier a tout inventé du genre - et tant mieux, l'approche du jeu s'en voit légèrement changée avec un monde plus interactif et vivant, fort de quêtes annexes et de défis nouveaux ainsi que des compétences et objets à débloquer de façon similaire au titre de la Team Cherry. Y'a même un vendeur de cartes...
On a donc l'impression d'une aventure plus remplie et généreuse, ce qu'elle est, avec une diversité de décors plus prononcée et appréciable, offrant d'ailleurs plus de passages aquatiques. Et ça marche bien. Tout marche bien.
Ori est un véritable régal à contrôler, encore plus maniable qu'avant, avec de nouveaux pouvoirs qui rajoute plus de dynamisme aux déplacements et surtout au combat : là aussi, l'inspi Hollow Knight est là, on se retrouve avec une épée, un marteau et un arc, pour ne citer qu'eux. Et le feeling est bon, on a enfin un bon système de combat malgré la lisibilté du jeu parfois entachée par un trop plein d'effets rendant certaines séquences de combat un peu hasardeuses...
On a aussi enfin droit à de vrais boss et quel plaisir ! Ils sont souvent accompagnés d'une séquence de fuite, l'une des marques de fabriques de la franchise. Ces dernières, très impressionnantes visuellement, forcent le joueur à improviser, trouver vite ses répères et tester sa rapidité d'exécution. Une détresse qui devient magique lorsque la musique mène le rythme. Parce que quelle musique putin.
Gareth Cooker fait à nouveau des merveilles, c'est vraiment le haut du panier, une OST incroyable qui colle à la peau du jeu. Ori and the will of wips est vraiment un jeu à l'ambiance magique et esthétiquement, c'est sans doute le plus beau jeu "2D" que j'ai jamais vu. Le dernier étant surement son prédécesseur. Il est dur de rester insensible face à cet univers, franchement. Même l'histoire arrive à nous embarquer, sa simplicité la rendant aussi touchante que sincère, à l'image de sa narration qui embarque dès les premiers instants le joueur, comme le premier. C'est la force des élements artistiques du jeu qui, ensemble, délivrent un voyage riche en émotions.
Derrière tout cet emballage somptueux, le jeu est aussi un véritable bon jeu, comme le précédent. Il n'est peut-être pas le meilleur metroidvania qui existe, mais il a pour lui ses phases de plateformes qui font la différence. Car oui, Ori, on a tendance à lui enlever cette étiquette mais c'est essentiellement un jeu de plateforme, tout le plaisir d'Ori, plus que les combats, c'est surtout voltiger dans des décors oniriques à une vitesse de plus en plus incroyable. Les pouvoirs débloqués offrent à chaque fois encore plus de confort dans la façon d'arpenter les décors, dont certains passages offrent toujours un minimum de réflexion et de renouveau pour ne jamais ennuyer le joueur dans sa progression. Et puis quel plaisir manette en main, les animations sont sublimes et collent parfaitement, le petit Ori exécute ce qu'on lui demande à la perfection.
Enfin, pas vraiment. Comme tout le monde l'a signalé, le jeu, malgré son patch de lancement, est quand même techniquement pas encore au point : freeze, plantage, quelques bugs. C'est dommage mais pas assez pour gâcher la fête, en tout cas pour moi.
Autre point qui est à débattre, c'est son système de sauvegarde. J'aimais beaucoup celui du premier, obligeant le joueur à réfléchir où bien placer son point de sauvegarde. Ici les sauvegardes sont automatiques, alors c'est pratique mais niveau challenge, on est bien allégé et j'avoue que le jeu m'a paru peut-être plus facile que le premier à cause de ça. Et aussi parce qu'à force on a beaucoup de vie, trop, à tel point qu'on peut passer quelques endroits de façon inattendue en se prenant quelques zones épineuses à répétition pour parvenir à nos fins. Il y a en effet un problème avec le challenge proposé compte tenu des possibilités offertes ingame, souvent trop tôt. Après rien ne vous empêche de jouer en difficile ou de vous même vous imposer des limites, mais c'est quand même dommage.
Et puis le jeu est à peine plus long que le premier, et bien qu'il soit très bien rythmé, j'en aurai voulu un peu plus. Peut-être que l'on aura droit à une defenitive edition comme le premier.
Il y a quelques petites choses à redire, la concurrence a su se montrer brillante et inspirante dernièrement et l'effet de surprise n'est plus là aussi, mais honnêtement, les 5 ans de travail se ressentent et ce nouvel opus d'Ori est la digne suite du premier, il est même mieux à mon goût. C'est à nouveau un beau jeu, un très bon jeu à la maniabilité exemplaire, et sa magie si communicative ainsi que le spectaculaire qu'il apporte au genre en ferait presque un grand jeu. Une très belle licence et définitivement un nouveau nom du jeu vidéo : Ori.