Cinq jeunes, une île et un scénario à base d'esprits et de possession. C'est le genre de jeu qui ne tombera surement pas entre toutes les mains (faut aimer les longues promenades et le synthé, autrement dit), mais pour peu qu'on accroche au concept, c'est banco sur toute la ligne. Ça a l'odeur des années 80, notamment avec la musique qui ressemble à du John Carpenter, mais avec ce petit quelque chose du Teen Movie un peu bas du front qu'on regarde en se sentant un peu coupable.
Graphiquement, ça déchire (en particulier pour les effets de lumières), mais ce qui me plait le plus, c'est que le jeu assume à fond son concept d'existence de multiples réalités en proposant une deuxième partie (légèrement) différente de la première. On rajoute à ça les dialogues à choix multiples qui modifient subtilement les interactions entre les personnages, élément d'autant plus gratifiant que pour une fois, on joue à un jeu qui ne te gueule pas au tout début de l'aventure que "tes choix auront des conséquences".
Si vraiment je creuse pour trouver des défauts à Oxenfree, je dirai surement qu'on sent les personnages souvent peu concernés par les trucs de fou qui leur arrivent (ils réagissent souvent légèrement à ce à quoi ils assistent, pour être honnête) et que très fréquemment, la longueur de la zone qu'on traverse ne colle pas avec la durée du dialogue en cours, ce qui force à s'arrêter pour attendre la fin de l'échange. Pas terrible pour l'immersion.
Bref, je chipote : ça réinvente rien mais ça pioche dans tellement de trucs, ça fait du pied à tellement d’œuvres de fiction, qu'on se sent presque obligé d'aimer pour la justesse de l'ensemble et pour l'ambiance qui s'en dégage.