Par Cyril Lener
De Guitar hero à Elite beat agents, les jeux musicaux et lesrythms games forcent tous le joueur à aller jusqu'au bout des morceaux. Suivre les pas de danse ou jouer la partition : dans les deux cas, c'est se soumettre à la tyrannie du rythme. Dirigiste comme un chef d'orchestre, les jeux musicaux constituent avant tout une leçon de (haute) fidélité, transformant le joueur, selon l'affection que l'on porte au genre, en chien savant ou en virtuose.
Fin d'une époque : Patapon vient rappeler au joueur le pouvoir politique et tribal du rythme - ainsi que sa fonction chamanique. Sur les cendres encore fumantes d'un champ de bataille, les Patapons confèrent au joueur, émerveillé par le bruit de son tambour, le statut de divinité et remettent leur destin entre ses mains. A nous, donc, de les faire combattre et de les guider au son du tambour vers leur mystérieuse terre promise, Earthend. Dans la pratique, il ne s'agit pas de contrôler directement les Patapons, mais de leur donner des ordres en tapant des séquences rythmiques calées sur un beat bien précis. Vous voulez faire avancer vos troupes ? Carré, carré, carré, rond. Les faire attaquer ? Rond, rond, carré, rond. Malgré l'ajout progressif d'autres séquences (qui se comptent néanmoins sur les doigts d'une main), on peut légitimement s'indigner d'un telle répétition des mêmes boucles dans un jeu musical. Evitons d'enfoncer les portes ouvertes, sous peine de passer complètement à côté du caractère hybride de Patapon.
Patapon est constitué d'éléments de gameplay hétérogènes, mais qui visent tous à établir une proposition de jeu cohérente et adaptée au contexte. En dehors des missions, les divers membres du clan (jardinier, cuisinier, forgeron…) vous permettent d'utiliser des matériaux indispensables pour créer de nouveaux soldats. Pour récolter ces matériaux, pas d'autres solutions que d'envoyer vos petits fantassins chasser du gibier dans des niveaux déjà parcourus auparavant. Un gibier qui pourra varier selon les conditions météorologiques. L'aspect le plus probant de ce gameplay « tribal » reste toutefois le mode « fever ». Au bout de quelques séquences rythmiques enchaînées sans erreurs, les Patapons entrent dans une transe guerrière qui démultiplie leur force d'attaque. Ce mode leur permet aussi d'accomplir quelques miracles météo qui peuvent tourner à leur avantage (faire tomber la pluie, par exemple). De manière plus inattendue, le mode « fever » représente, à sa manière, un joli croche-pied tendu au joueur. Tandis que la majorité des rythm games récompense sans plus de cérémonie la maîtrise du joueur, Patapon, vachard, s'amuse à le faire chuter. (...)
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