Après Persona 2 Innocent Sin, on se sent vide, la fin nous laisse sur le derrière. Et pourtant, comment peut-on faire une suite au jeu ? Eternal Punishment est la réponse à cela.
Le jeu débute sur une introduction qui parlera forcément à ceux qui ont fini IS, avec un voice-acting qui s'annonce d'une qualité inférieure à ce qu'Atlus proposera plus tard, mais c'est les débuts donc on peut pardonner.
Vous jouez Maya Amano, une journaliste qui était déjà un membre important de la team d'IS. Dans les 10 premières minutes du jeu, vous devez allez enquêter sur "JOKER", une rumeur qui dit que si vous l'appelez par téléphone, il tuera la personne de votre choix. Puis à peine entré à l'école et avoir fait la connaissance d'Ulala (amie et colocataire de Maya) et de Katsuya (frère de Tatsuya). Puis le Joker arrive à l'école et manque de vous tuer. Et c'est certainement la meilleure introduction de la série : rapide, pose l'ambiance et montre les enjeux.
Au fil du jeu vous découvrirez un autre personnage, le mystérieux Baofu, et il est à lui seul un avantage du jeu : sa backstory et ses moments d'émotions sont parmi les meilleures scènes du jeu.
Le jeu donnera également la possibilité (attention mini-spoil) :
de choisir qui vous rejoindra dans votre équipe entre Kei (Nate) Nanjo et Erico (Ellen), deux personnages déjà jouables dans Persona 1. Chacun d'entre eux a une partie de route et des boss exclusifs à chacun, mais je vous conseillerais honnêtement de choisir celle de Kei car beaucoup plus importante scénaristiquement. Erico n'est cependant pas du tout à jeter et vous pouvez quand-même la choisir en premier. Sachez cependant que la route de Kei a, pour deuxième, un des défis les plus durs du jeu, alors que celui d'Erico se fait facilement. Vous êtes prévenus.
Le cast principal est réussi, surpassant à peine celui de IS (sauf Michel), et les designs de Kaneko en sprite sont toujours aussi distinctifs. La relation de groupe est d'ailleurs beaucoup plus diversifiée, menant à des relations différentes et parfois compliquées entre chaque membre du groupe. Le voice acting reste convaincant pour les débuts des dialogues doublés (sauf Tatsuya qui a une voix ne collant pas du tout au jeune homme qu'il est), et les victory quotes des personnages (notamment Baofu, Katsuya et le personnage masculin choisi) sont très réussies.
Le gameplay est beaucoup plus rapide et fin que IS, qui était particulièrement rigide. Vous avez le choix entre vous battre en continuité et stopper à tout moment vos actions pour changer la stratégie de vos personnages (mode de base) ou limiter vos personnages à une action par tour puis changer la stratégie (je vous le conseille si vous êtes pas à l'aise avec le premier). Grosse amélioration, le système de contact comporte une seule action par personnage avec les relations de groupe, divisant de moitié le nombre total de possibilités tout en gardant les contacts entre les personnages (bien goldées, surtout le Flamenco de la Pasion).
Par contre la difficulté du jeu est presque digne d'un Shin Megami Tensei, donc il faudra être bien accroché et changer souvent de personas pour pouvoir avoir une chance face aux ennemis. Si vous voulez la jouer dur vous pouvez faire comme moi et finir le jeu avec uniquement les Personas de base et Ultimes. C'est très dur mais vous serez très bien récompensé.
Les scénaristes n'ont pas lâché le lest sur le scénario puisqu'on nous rappelle souvent les enjeux qui vont grandir à mesure que vous évoluez. La cohérence et le lien avec IS, le tout couplé à l'action captive beaucoup plus qu'IS qui avait souvent des moments de pause assez dérangeants (mais qui avait une très bonne histoire). En revanche, la fin touchera certainement moins qu'IS mais reste bien.
Persona 2 EP est certainement le meilleur des anciens Personas. Il fait partie des meilleurs vieux RPG de l'époque, et a réussi à aboutir la formule des deux vieux jeux pour en retenir les meilleurs éléments. J'espère que la traduction anglaise de la version PSP sortira l'année prochaine, ce sera toujours une joie de rejouer à ce jeu tout en testant le scénario additionnel.