Amateurs de cohérence et de vraisemblance, amoureux du gameplay, amants transis de jeux de mots subtils, passez votre chemin, les jeux pour vous sont à la deuxième à gauche, après le rond-point. Pour ceux qui restent, ne craignant pas le ridicule ou les personnages grotesques, friands de retournements de situations rocambolesques, bienvenue dans le monde merveilleux de Shu Takumi et en particulier de la trilogie de Phœnix Wright.


Que ce soit clair: ce jeu n'est en aucun cas une simulation du métier d'avocat, et heureusement. Il n'a jamais la prétention d'être réaliste et c'est ce qui le rend si génial. Absolument tout est possible et Shu Takumi arrive toujours à nous surprendre. Dans le monde de Phoenix Wright, il suffit d'un badge en carton pour tromper une cour de justice, on peut boire 17 tasses de café en un procès, parler aux morts, mourir en se rompant le cou ET quand même écrire le nom de l'assassin avec son sang. Et le meilleur, c'est que ça ne choque personne.


Si l'histoire est un bon point, les personnages y contribuent largement. Au fil des épisodes, on croise divers personnages, tous ou presque attachants, certains récurrents. On a envie d'en faire des potes, on aimerait offrir un verre à ce bon vieux Tektiv, manger des burgers avec Maya, entendre Paul nous raconter ses déboires amoureux ou Godot disserter sur la noirceur du café.


On est bien sous sa couette ou dans le métro à découvrir tout cet univers, passer d'un village traditionnel au studios du samouraï d'acier en passant par les cuisines d'un restaurant au bord de la ruine ou une société de crédit que qualifier de « douteuse » serait faire preuve d'une grande génerosité. Les heures passent, les dialogues aussi et on s'émerveille des références subtiles aux épisodes précédents, de l'humour omniprésent (cf le juge, toujours génial <3 ) mais des moments d'émotions aussi, toujours justes parce que, sous la bonne humeur générale, bah il y a quand même des meurtres, des personnes marquées qui s'efforcent de sourire quand même.


Alors pour le moment je n'ai parlé que de l'histoire c'est vrai. Mais il y a des moments de jeu intense aussi, et une satisfaction incroyable quand la musique s'arrête après un « objection » tonitruant, ou quand un verrou-psyché s'ouvre devant notre perspicacité sans pareille (si si je vous assure).


Et je n'ai pas parlé des musiques mais elles sont aussi une marque de fabrique de la saga. Du jazzy « fragrance of black coffee » au thème du « samouraï d'acier », les musiques retranscrivent parfaitement les ambiances et les caractères des personnages.


Bref, un jeu qui malgré ses défauts, que certaines personnes cruelles et sans âme de manqueront pas de souligner, me fait l'effet d'une tasse de chocolat chaud un dimanche matin en plein hiver, emmitouflé dans une couverture.


"Plus noir qu'une nuit sans lune, plus amer et brûlant que l'Enfer, ça c'est du café."

Rototolescargot
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le 16 oct. 2015

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Rototolescargot

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