Un jeu dans lequel on joue un avocat de la défense ne vend clairement pas du rêve dit comme ça. C’est ce que je m’étais dit lorsque le tout premier Phoenix Wright: Ace Attorney est sorti sur DS en 2006 (ça ne rajeunit personne). Il ne faut pourtant pas se fier aux apparences car le jeu est une référence dans son genre et voici quelques preuves irréfutables sur le sujet.
Vous êtes Phoenix Wright, avocat débutant. Votre but : prouver par A + B que la personne accusée du pire n’a rien à se reprocher. Pour parvenir à cela, il vous faudra alors discuter avec les témoins puis examiner les lieux pour réunir des preuves avant le grand oral. Dans les phases de discussions, le jeu est ce que l’on appelle un visual novel. Ce genre de jeu consiste à suivre les pérégrinations du personnage que l’on incarne à travers des lignes de texte à n’en plus finir. Ça peut effrayer de prime abord mais lorsque le scénario est captivant, c’est du bonheur en barre. Les enquêtes sont tellement bien écrites que c’est un véritable plaisir d’y jouer. Et puis fort heureusement, les jeux vidéo ne se résument pas qu’à des jeux nécessitant d’être le seul survivant. La traduction française est de qualité et les jeux de mots ne manquent pas. Les personnages sont attachants et disposent d’animations et de mimiques qui font sourire. Les phases d’exploration consistent à fouiller les lieux pour trouver des indices en rapport avec l’affaire en cours. Chaque pièce à conviction a son importance et certaines d’entre elles devront examinées sous toutes les coutures.
La dernière phase de chaque affaire se joue au tribunal. Présenter les preuves au bon moment pour contredire les propos de la personne à la barre est indispensable pour espérer avancer. Et c’est justement ce qui peut être frustrant à certains moments. Le jeu est sur des rails concernant son déroulement et il n’est pas possible de dégainer une preuve avant qu’elle ne doive l’être. Idem pour les discussions qui se déverrouillent pour certaines d’entre elles qu’après avoir fait telle ou telle action. La logique n’excuse pas tout et pour une simulation de barreau, il est dommage d’être condamné à suivre une ligne directrice. Le chemin sur rail imposé par le jeu en vaut toutefois la peine.
Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy est un jeu à part mais prenant au possible pour peu de ne pas être hermétique aux jeux où les dialogues sont nombreux. Avec une dizaine d’enquêtes au compteur, cette compilation des trois premiers opus de la saga est le meilleur moyen d’y jouer à moindre coût. Si vous avez déjà fait les versions DS tout comme moi à l’époque, le jeu vaut tout de même un nouveau passage en caisse. Idéalement lorsque le jeu est en promo. Si vous n’y avez jamais joué et/ou que vous souhaitez sortir de votre zone de confort vidéoludique, attendez tout de même que le jeu soit bradé pour un potentiel bon nombre d’heures captivantes.