Pikmin 1+2
7.4
Pikmin 1+2

Compilation de Nintendo EPD et Nintendo (2023Nintendo Switch)

C’est dans les vieux portages qu’on fait (presque) les meilleures découvertes

Temps de jeu : 30 heures
Mon cinquième Pikmin
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#95]

Chez Nintendo, 2023 sonne définitivement comme l’année des Pikmin, n’en déplaise au fabuleux The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom et au futur hit Super Mario Bros. Wonders. En plus d’un quatrième opus particulièrement réussi, lequel s’en va rejoindre un Pikmin 3 Deluxe de haute volée, le petit artisan s’est également décidé à porter le diptyque GameCube sur Nintendo Switch. Oui, vous avez bien lu : l’intégralité de la série principale est désormais disponible sur une console du constructeur tokyoïte. Par ailleurs, si les deux premiers volets sont d’ores et déjà disponibles sur le Nintendo eShop à 29,99 € l’unité ou 49,99 € en duo, les amoureux des versions physiques pourront également attendre le 22 septembre prochain pour y découvrir ou redécouvrir les bases de la série, cette fois-ci en haute définition. Et pour ce prix-là, c’est à peu près tout ce que vous aurez.

Pigeons sur rue

Parus respectivement en 2001 au Japon et en 2004 dans le monde entier, Pikmin 1 et 2 se ressemblent tout autant qu’ils diffèrent. Posant les bases solides de son gameplay, le premier opus plonge le joueur dans une aventure mêlant stratégie et micro-gestion. Dans la peau du capitaine Olimar, lequel s’est écrasé sur une Terre post-apocalyptique, il faudra se défaire de la faune et de la flore environnantes à l’aide de Pikmin, des unités végétales capables de réaliser diverses actions. Qu’ils soient rouges, jaunes ou bleus, tous obéissent au doigt et au sifflet d’Olimar. Certains résistent au feu, d’autres à la foudre, tandis que les derniers peuvent respirer sous l’eau. De même, leurs attributs physiques les différencient : une espèce est plus légère et peut porter des bombes roc, tandis que d’autres sont davantage douées dans les escarmouches. Avec leur précieuse aide, les joueurs devront récolter les trente pièces manquantes du vaisseau d’Olimar, toutes éparpillées dans les différentes régions du jeu. Comptez entre six et huit heures pour compléter le titre en ligne droite ou à 100 %.

Dans le second épisode, qui constitue une suite directe, Olimar doit repartir sur Terre pour y déterrer de nombreux trésors, lesquels épongeront la dette de son entreprise. Accompagné de Louie, un assistant débutant dans la boîte, notre protagoniste pourra partager ses Pikmin avec son binôme pour multiplier les tâches ordonnées. Deux nouvelles espèces rejoignent par ailleurs les rangs de notre armée, à savoir les Pikmin violets et les blancs. Les premiers, particulièrement massifs, infligent de lourds dégâts lorsqu’ils sont lancés sur un ennemi, mais peuvent aussi porter d’imposants objets ; un Pikmin violet possédant autant de force que dix Pikmin d’autres couleurs. Les seconds, eux, sont très rapides, mais physiquement faibles. En revanche, à leur mort (et pour peu qu’ils aient été dévorés par la créature ennemie), leur corps – empoisonné – infligera d’importantes blessures, parfois même létales. Leur réelle utilité se trouve dans leur capacité à dénicher des trésors complètement enfouis dans le sol. Assez rares, ces deux espèces ne se trouvent que dans les souterrains, des zones instanciées simulant des donjons. Contrairement aux autres, ces espèces ne possèdent pas d’oignons et ne peuvent donc se reproduire ; mieux vaut les utiliser avec parcimonie. Comptez entre douze et vingt-cinq heures pour compléter le jeu en ligne droite ou à 100 %.

1+2 = 50 euros

Visuellement, Pikmin 1 et 2 ont reçu un petit coup de dépoussiérage, les jeux profitant désormais d’un affichage en haute définition. Fonctionnant sur le même émulateur que celui ayant servi pour Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy dans la compilation Super Mario 3D All-Stars, les jeux tournent en 1080 sur téléviseur et en 720p en mode portable, contre le 480p propre à la GameCube. Forcément plus agréable qu’à l’époque, il est bon de noter qu’aucun anti-aliasing n’est utilisé pour adoucir le rendu final, donnant logiquement à certains modèles un rendu crénelé loin d’être gracieux. Fort heureusement, la fluidité en jeu n’est jamais compromise (encore heureux !), mais en étant un peu tatillon, on aurait tout de même aimé soixante images par seconde en lieu et place des trente fixées ici. L’interface et les menus ont, quant à eux, bénéficié d’un grand soin, puisqu’ils ont totalement été retravaillés pour s’adapter à la haute définition ; en les gardant tels quels, l’affichage tête haute et les polices d’écriture se seraient en effet vus étirés de manière difforme.

Les textures, elles, n’ont subi aucun changement. Déjà de basse qualité à l’époque, elles souffrent aujourd’hui encore davantage de leur plastique peu avantageuse, notamment dans le tout premier Pikmin. Dans Pikmin 2, celles liées aux trésors tirés de marques bien réelles (Dr. Pepper, Duracell, etc.) ont été remplacées par des produits fictifs, certainement pour une histoire de droits non-renouvelés. Enfin, les cinématiques ont tout de même eu droit à un upscale parfaitement réussi, s’avérant désormais plus détaillées et forcément plus nettes. Embarquant avec eux les améliorations de gameplay des versions Wii, Pikmin 1 et 2 sont jouables avec des contrôles utilisant la détection de mouvements. Toutefois, inutile de préciser que les jeux en eux-mêmes ont pris un sacré coup de vieux au niveau de leur ergonomie et de leur maniabilité. La précision y est logiquement moins bonne que dans Pikmin 3 ou 4, le ciblage des ennemis n’existant pas encore, sans compter le pathfinding très hésitant des Pikmin dans le premier opus. Ces jeux, plus punitifs que les opus Wii U et Nintendo Switch, ne pardonnent donc ni l’erreur humaine, ni le manque d’exactitude du gameplay.

Conclusion

Pikmin 1 et 2 ont beau avoir vieilli dans leur présentation et leur maniabilité, ils n'en demeurent pas moins des jeux toujours aussi uniques et saisissants dans leur gameplay. Une série qui, chez la concurrence ou au sein même de Nintendo, n'a toujours pas trouvé d'équivalent. Là où Pikmin premier du nom est davantage tourné vers la stratégie et la micro-gestion, notamment dues en partie à la présence d'une limite de temps, Pikmin 2 préfère s'orienter vers l'action et la chasse aux objets à collectionner. Dans un cas comme dans l'autre, aussi similaires et différents puissent-ils être, tous deux s'avèrent aujourd'hui encore être d'excellents titres. Difficile toutefois de ne pas se montrer agacé par le tarif demandé au vu du travail effectué, plus encore quand, à côté, Metroid Prime Remastered s'affiche comme un véritable remake pour un prix moindre. Les néophytes sont également invités à la réflexion avant achat, le diptyque GameCube étant infiniment moins accueillant qu'un Pikmin 3 Deluxe ou un Pikmin 4, tous deux disponibles sur la même console. Toutefois, si les vieilleries visuelles et ergonomiques ne vous repoussent pas, alors on vous invite à découvrir ces pépites vidéoludiques des années 2000, en dépit de leur prix élevé. Avec un peu plus de trente heures au compteur pour tout compléter, vous aurez de quoi vous occuper, mais surtout vous amuser.

Créée

le 6 août 2023

Critique lue 56 fois

2 j'aime

Kalimari

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