L’appel de la nature

Si vous êtes habitué au genre du narratif platformer, vous ne serez pas dépaysé. On retrouve globalement tout ce qui caractérise ce genre, plateforme, énigme, narration lacunaire, une hostilité assez présente mais le tout ici présenté dans une forme beaucoup plus accueillante, ce genre de jeu se caractérise par exemple par ses morts à répétition, chose non présente ici. Il en va de même pour les énigmes, elles apparaissent comme des formalités, franchement pas déplaisantes ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, surtout comparé aux énigmes d'Inside ou Limbo qui demandent bien plus d’investissements.

On ne peut pas vraiment dire que le jeu soit très ambitieux niveau gameplay, c’est globalement du très classique, mais finement exécuté, la seule audace vient du petit animal qui vous accompagne le long de votre aventure et qui est au centre de bon nombre d'énigmes, c’est très classique certes encore une fois, mais l'exécution est amplement satisfaisante, le but est clairement de nous attacher à cette petite créature et le pari est réussi il faut dire, ces absences dans certaines parties de l'aventure se font ressentir.

Bon venant au point qui fait que Planet of Lana marque autant… c’est MA-GNI-FI-QUE BORDEL DE MERDE !!!!

C’est aisément l’un des jeux les plus beaux auxquels j’ai joué de ma vie, tout l’intro du jeu dans le village est une claque esthétique avec ce village foisonnant de vie, les feuilles des arbres caressés par le vent, le gigantisme de l’armée robot, la nuit bleutée somptueuse, la colorimétrie qui repose sur des nuances infinies de couleurs peu nombreuses au final. Sans parler du travail sur le son, franchement on s’y croirait.

Beaucoup seraient tentés de faire la comparaison avec le cinéma des studios Ghibli, qui a le talent pour habiter dans ces images des sensations très fortes qui entourent l’enfance et l'apaisement intrinsèque à la nature, la comparaison n’est pas volée à mon sens, Planet of Lana fait preuve d’une justesse assez comparable. A l’instar d’un Breath of the Wild ou un Tears of the kingdom, il y a quelque chose de fondamentalement apaisant dans les visuels de Planet of Lana, dans le gigantisme de ces décors, c’est très dur de mettre les mots sur des choses comme ça, sur ce que peut nous faire ressentir une œuvre, le métier de critique n’est pas accessible à tout le monde donc je ne m'aventurerai sur ce terrain, tout ce que peut dire c’est que le jeu touche là où il faut, il en a conscience de ça, le jeu joue avec cet indicible à travers de nombreux et multiples détails comme les activités de l’armée de robot qui se font attendre de temps à autre qui aide à nous faire sentir tout petit. Le jeu possède une mise en scène absolument excellente, à l'exception d’une petite séquence musicale qui était un peu forcée, mais il s’agit là de chipotage.

C’est un excellent jeu d’aventure qui m’a complètement charmé par ces visuels, sortir de l’aventure n’a pas été facile tant on s’y sent bien, la seule chose à faire c’est de vous le recommander très fortement.