Étant accro aux jeux de gestion old school - RollerCoaster Tycoon, Age of Empires, SimCity -, et ayant franchement kiffé Seul sur Mars, je ne pouvais que difficilement passer à côté de Planetbase.
A l'instar du film, l'objectif premier est de survivre dans un environnement hostile, dans lequel tout concourt à vous faire crever de faim, de soif, d’asphyxie, d'épuisement, de vos blessures ou encore de la radioactivité. Pour ce faire, à votre arrivée en LEM amélioré sur une planète rouge ressemblant à Mars, vous avez en charge sept colons - des ouvriers, ingénieurs, biologistes et médecins - et deux robots - l'un de transport, l'autre de construction -, qu'il faudra aussitôt mettre en œuvre avant l'épuisement de vos réserves d'oxygène.
C'est là que les premières difficultés commencent. En effet, une solution serait de prévoir l'arrivée des futurs colons en érigeant d'office des structures imposantes, mais la quantité de matériaux, très limitée, vous obligera à vous contenter de l'essentiel. Sans oublier que le hasard, sous forme de météorite, détruira bien assez tôt une partie de votre base et les colons à l'intérieur, vous faisant regretter de ne pas avoir construit un spatioport pour remplacer les colons réduits en cendres.
Si cette première étape, difficile, mettra votre patience à rude épreuve, elle n'en demeure par moins jouissive et passionnante, car crédible et ouverte à un grande nombre de configurations. Ainsi, selon que vous connecterez telle ou telle structure ensemble, le bien-être, la productivité et la consommation énergétique de votre base en sera affectée ou améliorée. Et votre degré de masochisme vous poussera soit à tester, des heures durant, toutes les possibilités architecturales, soit à atteindre la phase suivante : l'expansion.
Vous parvenez à produire du métal et du bioplastique, à faire pousser vos propres légumes et céréales, alors il s'agit désormais d'accueillir de nouveaux colons. La difficulté s'avère ici bien moins élevée et, malheureusement, l'intérêt aussi. Car la créativité fait place à de la gestion basique des stocks et des rares événements climatiques et sécuritaires. Mis à part le cas particulier et simultané d'une pandémie de carences alimentaires, d'une succession de tempêtes de sable et d'une attaque d'intrus attirés par votre réputation, vous n'avez pas grand chose à craindre et votre base atteindra sereinement le seuil de consolidation des 300 colons.
Pas d'exploration de la planète, ni de recherche de reliques ou de minerais rares, communication et business impossibles avec d'éventuelles bases environnantes, aucune mission secondaire, objets spéciaux peu intéressants - ceux-ci ne constituent pas une véritable plus-value -, sources de conflits très réduites - uniquement les attaques d'intrus -, etc. L'intérêt même de Planetbase s'arrête donc au moment-même ou votre survie est assurée, d'où une durée de jeu réduite à quelques heures seulement, voire quelques jours pour les galériens ou les perfectionnistes, ce qui s'avère très faible pour un jeu de gestion.
Cependant, avec les mises à jour régulières qu'opère l'éditeur sur son gameplay, il est à espérer que ces défauts soient rapidement gommés, pour devenir un vrai city builder à part entière.