Commençons par le commencement, à savoir le jeu, son gameplay et son contenu. De ce point de vue, nous sommes servis : 300 tableaux (annonces je ne suis pas allé vérifier) répartis en une quinzaine de zones qui permettent de débloquer petit à petit 300 Pokémons qui pourront se rendre utiles par la suite grâce à leur pourvoir (une douzaine de différents de la bombe ligne au correcteur d’erreurs automatique et passant par le détecteur de lignes ou on peut noircir quelque chose). Autant le dire tout de suite, je trouve ce mélange particulièrement bien pensé et bien réalisé, les graphismes pixélises et les couleurs chatoyantes rendant particulièrement bien dans le contexte d’un picross. Chaque tableau dispose de 4 défis qui pourront nécessiter d’y revenir par la suite afin d’être complétés (surtout ceux obligeant à utiliser un certain Pokémon pour être terminé), anecdotique mais sympa pour la rejouabilité (et l’addiction a ses petites couronnes sur chaque tableau aussi ^^). Du tout bon en somme.
Mais on passe à ce qui fâche, à savoir le modèle économique…
Alala tonton Iwata et son fameux discours sur les jeux en free-to-play qu’il préférait voir renommés en free-to-start. C’est exactement là où se situe toute ma frustration envers ce Pokémon Picross. L’équilibre entre revenus et dépenses, entre les picrites que l’on gagne à chaque défi ou tableau termine et le cout de chaque nouvelle zone est totalement déséquilibré. Je m’explique : jusqu’à la zone 6 (cela peut évoluer positivement dans les zones plus avancées), chaque picross terminé avec succès rapporte entre 5 et 6 picrites et le défi quotidien jusqu’à 10 mais il faut dépenser une quantité déraisonnable de picrites pour débloquer la prochaine zone (le cout augmentant de 10 en 10 à chaque fois). On retrouve bien l’idée de Free-to-start dans ce jeu. Zone 1 gratos, premier(s) slot(s) de Pokémons gratos, première extension de notre barre de vie gratos ; mais dès le tutoriel finit, nous voilà lâchés dans la nature, avec une zone 2 à débloquer pour 50 picrites, un slot a 50 et une extension de barre de vie a 400 (et je ne parle pas des autres rackets a 300 / 500 picrites). Quand on compare ces couts aux possibilités de revenus quotidiens vraiment limités on se rend compte du piège... Et je trouve que c’est là que le bât blesse, le jeu nous pousse un peu trop grossièrement a sortir la CB pour aller payer ses 5000 picrites sur l’e-shop Nintendo qui garantit ensuite cette ressource en quantité illimitée.
Pour conclure, ce Pokémon Picross est mon premier essai d’un « free-to-play » made in Nintendo et je dois bien avouer que c’est une semi réussite. Si Nintendo m’avait proposé ce jeu en boite mais complet à 30eur, sans tout cette idiotie qu’est la monnaie en jeu, je lui aurai donne volontiers la note de 7 ou 8 tant la réalisation et le mix picross Pokémons sont une réussite incontestable. Par contre ce farming quotidien du défi (toujours le même, 5 picross de 7x7 cases) et le cout exorbitant pour profiter du prochain contenu sont clairement rates et font baisser ma note finale.
En boite c’est 7, dans ce format actuel, c’est 5