Mais s'attendais-t-on réellement que Game Freaks brise le moule dans lequel il s'est lui-même si soigneusement enfermé ? Pas vraiment je pense...
Le premier contact avec Pokémon Platine est pourtant plutôt décevant : entre les déplacements hyper lents, les menus qui rament, et la charte graphique copiée sur la troisième génération (avec un vague effet 3D moche sur certains éléments du décor), ça envoie pas du rêve. Seul le rival vient un peu secouer tout ça en se comportant en permanence comme s'il était sous amphét' : il crie, gesticule, court partout, c'est plutôt fun.
Malgré une structure identique de génération en génération, quelques changements et ajustements ont tout de même lieux à chaque nouveau couple de jeux, et c'est ici un vrai tremblement de terre qui a secoué la planète Pokémon : la nature spécial/physique d'une attaque n'est plus liée à son type mais est spécifique à chaque attaque. Dites donc bonjour aux attaques physiques de type feu, spéciales de type combat, et oubliez un paquet de vos habitudes acquises précédemment ! Un vrai très gros point positif de cette GEN IV selon moi, qui apporte de la fraîcheur et des options tactiques nouvelles et variées en pagaille !
Le pokédex a subit un ajustement, et il vous suffira désormais de voir un pokémon quelconque pour que le professeur machin considère que vous avez complété l'entrée correspondant au pokémon en question. C'est plutôt nul, la franchise est déjà suffisament accessible comme ça, et de toute façon les puristes savent qu'il faut les attraper les fichues bestioles, pas juste les voir ! Là où le jeu se montre intelligent par contre, c'est qu'il vous fait rencontrer tous les pokémons au fur et à mesure de vos pérégrinations, de manière à ce que vous puissiez ensuite les chercher avec votre pokédex. On évite ainsi le syndrome "c'est quoi le pokémon 358 ? Pourquoi la ligne du pokédex est vide ?" et c'est tant mieux.
Globalement, en terme de nouveaux pokémons, je trouve la génération IV très réussies, avec pas mal de bêbêtes puissantes et intéressantes, et des nouvelles évolutions de têtes connues. Bon visuellement c'est déjà plus critiquable , mais au moins on peut se battre efficacement avec les petits nouveaux, et ça c'est cool ! D'autant que la ligue est plutôt balèze, ce qui est très très agréable !
L'écran tactile de la DS est carrément sous-exploité, puisqu'il accueille la "pokémontre", un outil à l'utilité variable et à l'affichage monochromatique, avec des pixels plus gros que la Game Boy première du nom. On s'en sert occasionnellement mais franchement la console est capable de bien mieux niveau ergonomie.
D'autres petits défauts émaillent le jeu, comme le starter feu qui se montre bien trop similaire à un de ses prédécesseurs, la méga canne qui arrive très tard dans le jeu, ou encore des méthodes totalement cryptiques pour rencontrer certains monstres (Spiritomb, cette blague !). On peut noter aussi une tendance à avoir trop de pokémons difficiles à rencontrer, et qui en général nécessitent du farming bête et méchant d'une action quelconque. Quand il y en a moins d'une demi-douzaine, ça donne du sel au jeu, mais là c'est plus d'une dizaine et c'est beaucoup (mais alors beaucoup) trop !
Mais le grand point fort du jeu, c'est le fait qu'il soit axé tout entier autour de la complétion du pokédex national (enfin après la ligue, bien sûr). Si l'on omet quelques raretés/légendaires et les pokémons exclusifs aux autres versions de la génération IV, tous les pokémons des quatre génération sont offerts aux pokéball des chasseurs. En gros on attrape 90% du pokédex national dans Platine, puis on complète en faisant des échanges. Et ça c'est cool. De nouvelles méthodes font du coup leur apparition pour attraper diverses familles de pokémons, et si aucune ne révolutionne le jeu, elles ont le mérite d'apporter de la variation.
Bon la zone de combat est toujours aussi peu intéressante, pour les mêmes raisons que celle d'Emeraude : pas de checkpoints.
Une bonne pioche donc, ce pokémon Platine.
16/20