Portal n'est pas vraiment un jeu selon moi puisqu'une grosse partie n'est en réalité qu'un tutoriel, le concept des portails et de leur exploitation à travers le level-design et du moteur source n'est pas forcément intuitive, le jeu nous prend donc la main en nous laissant découvrir ses mécaniques les unes après les autres et quand finalement le jeu commence il se termine assez vite, c'est à la fois frustrant et prometteur parce que les derniers niveaux nous montrent à quel point les salles peuvent être réussies avec ce maniement pourtant très basique. Les salles avancées viennent prolonger la durée de vie en nous faisant résoudre les mêmes casses-têtes mais avec cette fois une marge d'erreur plus réduite, nous laissant voir à quel point on était avant la plupart du temps dans un véritable tutoriel. Il faudra attendre Portal 2 pour que soit enfin confirmé ce potentiel.
Mais si le gameplay n'est pas encore autant exploité qu'on le voudrait l'ambiance elle est là et réussie avec Glados, cette mentor / antagoniste mystérieuse à la voix robotisée si charismatique dans ses dialogues ou encore les tourelles qui ont gagné en humour depuis Half-Life 2, contrastant avec notre Shell muette et passive, ne faisant que ce qu'on lui ordonne bêtement mais pouvant néanmoins s’échapper par moment en découvrant quelques instants l'envers du décor, cette face cachée qui porte à croire que nous ne sommes pas le premier à subir ces expériences, nous faisant douter de l'existence de ce fameux gâteau... Cette ambiance claustrophobe et énigmatique à la Cube qui ne nous lâche pas est sans conteste une réussite qui pourtant sera encore remaniée dans Portal 2.
À partir du moment où l'on juge Portal pour ce qu'il est, une grosse démo d'un concept innovant refusant de mettre au placard le moteur Source pour un gameplay original, une atmosphère oppressante et une narration réussie, sa courte durée de vie et la sous-exploitation de ses idées s'excusent et il devient alors une bonne mise en bouche pour Portal 2 qui lui est quasiment incontournable.