Praey for the Gods
5.4
Praey for the Gods

Jeu de No Matter Studios (2021PC)

Une vingtaine d'heure de jeu à mon actif


Cela fonctionne toujours de la même manière avec moi : je défile les nombreux jeux Steam jusqu'à trouver un titre ou une image qui m'attire. Si c'est de la Fantasy, je prends, autrement je poursuis mes recherches. Voilà comment Praey for the Gods est tombé entre mes mains - sachant que j'en avais déjà entendu parler dans une vidéo YouTube concernant un terme (le mot "prey") que le studio de développement Bethesda avait décidé de copyright, forçant le studio No Matter Studios à modifier le nom de son premier jeu, d'où le "praey" du titre. Quoi qu'il en soit, je me suis retrouvé devant un jeu de type Fantasy Mythique et qui, après seulement quelques minutes de jeu, annonce la couleur : on sera sur les traces du célébrissime jeu Shadow of the Colossus !

Bonne ou mauvaise idée ? Bon ou mauvais jeu ?

Allons voir ça !


Nous incarnons une jeune viking échouée sur une vaste île semblant faire office de lieu de rituel où vivent d'imposantes créatures qu'il faudra abattre avant que la plus terrible ne vienne nous massacrer.

Pas plus de spoil !


Et c'est en parti ce qui fait le charme (ou non, selon les joueurs) de ce jeu : nous sommes littéralement jeté dans cette aventure sans la moindre indication, sans la moindre information de ce qu'il faut faire. Nous trouvons bien de notes laissées par d'autres vikings venus avant nous sur ces terres mais on demeure dans le flou le plus total. Et même lorsque la "divinité" de l'île nous explique les enjeux, on reste volontairement dans un flou - comme si quelque chose nous était caché. C'est donc à nous de découvrir les lieux, de savoir comment survivre et surtout comment défaire les monstres que l'on nous présente. Et c'est un des points forts de ce jeu (du moins avec la plus haute difficulté), c'est que l'on a un système de survie : il faut se nourrir, dormir, se réchauffer... Tout un système de gestion de la faim, du sommeil et de la chaleur donc, sans compter la collecte de ressources primaires, de crafting - que ce soit nos armes, notre équipement, les feux de camps où l'on peut se reposer... ainsi que l'exploration de l'île qui va nous conduire à trouver des artéfacts pour augmenter notre énergie et notre vie, des matériaux rares pour confectionner un équipement légendaire... Si l'histoire ne paye pas de mine comme ça - ou du moins peut-être floue à de nombreux moments, force est de constater que l'aspect plus "gaming" est remarquable ! Trésors à trouver, offrandes à délivrer... si l'on s'amuse à ne pas rush tête baissée la petite dizaine de boss, le jeu a vraiment de quoi nous occuper.


Pour ce qui est des personnages...

Et bien nous avons la même chose que concernant le scénario : c'est mystérieux, parce que l'on ne sait absolument rien de notre jeune viking. On n'apprend rien sur son passé, sur ses origines, on ne sait rien de rien si ce n'est qu'elle est venue sur cette île pour relever le défi qui plane. Mais surtout, à part elle, il n'y a personne d'autre sur l'île, excepté les draugar ennemis, des esprits de guerriers de jadis taciturnes, les boss et surtout, un loup géant qui semble être le gardien de ces terres et qui n'aura une réelle utilité qu'à la fin du jeu - même si entre temps, la petite relation entre lui et notre personnage peut faire sourire. Donc voilà, on se borne à incarner un personnage tout aussi silencieux et mystérieux que le monde qui l'entoure...

Et bien évidemment, il y a les différents boss : d'imposants monstres qu'il faut comprendre, observer pour avoir une chance de les achever. Alors là également, il ne faut pas s'attendre à des antagonistes travaillés, qui nous offre des discours de méchants emblématiques... Non, ici, ce sont juste des monstres gargantuesques, c'est tout. Néanmoins, ils parviennent, tous sans exception, à dégager ce charisme indéniable qui peut nous laisser admiratif. De plus, il existe de nombreux endroits sur l'île où l'on peut voir des peintures murales laissées par les premiers vikings, contant les difficultés à maîtriser, capturer ou tuer ces monstres. En bref, nous sommes seuls face à une nature qui veut notre mort, que ce soit par les éléments ou par l'anéantissement provoquée par les géants.


Pour ce qui est de la qualité graphique, c'est plus que correct. Ce n'est guère transcendant pour un jeu sorti en 2021, mais sachant qu'il provient d'un petit studio indépendant, force est de constater que nous sommes face à un résultat tout à fait honorable. Néanmoins, il est tout de même à souligner que les animations sont parfois hasardeuses et même handicapantes, notamment pour ce qui est de celle relevant notre personnage. Pour faire simple, elle prend son temps, préférant rouler dans la neige ou sur les flancs de montagnes plutôt que de se dépêcher de se relever pour se mettre à l'abri ou riposter parce que la plupart des ennemis, pour ne pas dire tous, ne vont pas hésiter une seule seconde et en finir avec nous. Il en va de même lors de l'escalade des monstres : si on lâche, nous avons autant de chance de nous laisser tomber comme un chiffon en boule que de se rattraper in extremis ; ce qui peut se révéler plus que frustrant lorsque l'on affronte un adversaire relativement haut ou un adversaire qui vole...

Pour parler des combats justement : ils sont plutôt épiques, et probablement rébarbatifs; En effet, pour les huit boss que l'on va rencontrer tout au long du jeu, nous allons devoir suivre, grosso-modo, les mêmes étapes : trouver les point faibles (représentés par des "cloches"), monter sur la bête, atteindre lesdits points après une séance d'escalade, frapper la cloche et recommencer trois fois ou plus suivant le boss. Et même si tous les boss ont quelques spécificités bien un eux, force est de constater qu'au bout du quatrième boss, une forme de monotonie s'installe quant aux séquences d'affrontement. Et c'est dommage lorsque l'on voit l'aspect des monstres qui, loin d'être originaux - Shadow of the Colossus proposait approximativement les mêmes, valent pourtant le coup d’œil.


Pour les lieux et les décors, nous serons d'accord pour déclarer que même si l'île est immense, elle est surtout immensément vide. Nous avons bien de points d'intérêts, de nombreuses ruines, des passages abandonnés et même des géants coincés dans la glace mais bon... on ne va pas se mentir, la plupart de l'environnement reste une plaine, une montagne, une rivière sous la neige. Ce qui, en soi, est assez raccord avec les natures sauvages mais transposer cela dans un jeu vidéo sans forcément penser à ajouter à peine plus de vivant... Dira-t-on que c'est dommage. Mais même si on a cette impression de vide, les différents lieux que l'on découvre déploient suffisamment de merveille pour que l'on pardonne facilement ce côté immensité inexploitée.


Pour les musiques, je demeure mitigé car si nous avons des sons puissants, notamment présents pour habiller les séquences d'affrontements, on demeure sur un même aperçu que le point précédent : c'est vide, ou du moins pour ce cas-ci, c'est trop timide. Alors, nous avons une bruitages et ambiances naturelles aux petits oignons, mais pas forcément assez de mélodies nostalgiques pour exprimer le pathos de ces lieux.


Praey for the Gods reste un jeu indépendant. Il ne faut pas s'attendre à une révolution, et ce n'est clairement pas l'hommage à Shadow of the Colossus (ou le plagiat suivant la position des joueurs) qui apportera du prestige à ce jeu. Néanmoins, il demeure intéressant de voir qu'il existe des studios capables de prouesses semblables, cherchant à offrir des expériences inédites en puisant dans ce qui a déjà été fait. Ce jeu demeure un divertissement plaisant à découvrir et une épopée fort sympathique qui mérite au moins que l'on s'y intéresse par curiosité. C'est pourquoi je le recommande, histoire de lui donner une chance de briller aux yeux de quelques joueurs séduit par l'aspect si atypique de ce jeu, quand bien même il peut être terminé rapidement.

Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
8
Écrit par

Créée

le 9 sept. 2023

Critique lue 18 fois

PhenixduXib

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