Pour avoir enchainé Prince Of Persia directement après Ico, une chose m'a sautée aux yeux : Prince Of Persia, c'est Ico en mode AAA. Mr Désilets a dû bien aimer le trip onirique de Mr Ueda et a voulu en faire un jeu Ubisoft avec des effets spéciaux dedans.
Dans Ico, on s'évade du château accompagnée d'une fille, en résolvant des énigmes très faciles qui sont en réalité des phases de plate forme, le tout saupoudré de combats relativement chiants en guise de "brise routine", comme Khamsou m'a dit.
Dans Prince Of Persia, c'est exactement pareil, sauf qu'au lieu de s'évader du château on essaie de rejoindre la plus haute tour du palais et avec plus d'explosions, plus de zombies, plus de ruines, plus de scripts d'éboulement, plus de mouvements de caméra qui font "woooosh", des ralentis, du sang, un héros plus badass et une fille plus sexy.
La relation avec la fille est plus "rigolote" que dans Ico, avec des vannes échangées entre les deux co-équipiers, une pseudo relation d'amour adolescente (plutôt agréable à suivre mais pas crédible une seule seconde). La fille a l'air un peu bête mais c'est pour faire blockbuster je pense, par contre, c'est toujours game over si elle meurt.
Les combats sont toujours inutilement chiants et surtout très longs mais bien plus spectaculaires, ce qui aide à faire passer la pilule (vers la fin on s'y habitue et on s'en amuse), par contre toujours pas de boss-fights à l'horizon.
Le cœur du jeu reste les phases de plate forme, et également la différence fondamentale est la forme de celles-ci. D'une sobriété absolue dans Ico, on passe ici à des phases plus spectaculaires, avec des vraies piques qui font mal et des gouffres qui tuent ainsi qu'une panoplie remarquable de mouvements digne des plus grands gymnastes. Même la façon qu'à le prince de se propulser en avant est la même que dans Ico.
Aussi, le jeu n'est pas minimaliste comme Ico, on peut changer de dague, augmenter sa barre de vie et avoir plus de conteneur de sable. Oui, car c'est là toute la différence avec Ico, le prince qui n'a pas de nom ce qui le rend charismatique peut ralentir le temps et revenir en arrière, grâce à du sable. Magique, le sable, n'essayez pas chez vous ça ne marchera pas.
J'ai beaucoup aimé la narration, la façon dont les choses sont racontées (un peu piqué à Soul Reaver, tiens), et la progression par l'échec pas frustrante grâce au rewind. J'ai bien aimé les quelques vraies énigmes qui ponctuent le jeu, et surtout la progression dans le palais qui est sublime, le temps qui passe, la beauté des panoramas, la recherche de la petite corniche à laquelle s'accrocher pour progresser, le level design en général qui est très réussi.
J'ai moins aimé les combats longs et chiants, ainsi que les caméras qui font "wooosh" pile quand tu essaie de sauter vers une plate forme et qui, de fait, déconcentre. Ah, et j'ai pas du tout aimé la fille qui me vise la tête quand je me bat contre quatre golems des sables ni le prince qui crève parce qu'il est tombé du premier étage.
Sinon ça va c'était franchement excellent mais pas le jeu du siècle.
Comme Ico, quoi.