Après la visite d'un étrange village et une enquête sur la boîte de pandore, Layton et sa clique s'offrent un voyage dans le temps...
...Ou pas. Disons que c'est particulièrement compliqué, et que sans vouloir trop vous spoiler l'affaire, les concepteurs eux-mêmes pourraient avoir du mal à expliquer le scénario de A à Z.
C'est là le premier gros défaut de cet opus 2010. À trop vouloir enchaîner les rebondissements, l'intrigue simple et efficace de la première aventure du professeur s'est transformée en un gros bordel surnaturel dont vous pourriez sortir dubitatifs.
Les personnages sont très (trop ?) nombreux. L'enchaînement des événements fait penser à une mauvaise saison de 24h Chrono : tout ce que vous pensiez vrai s'avère faux, les méchants sont supplantés par des plus méchants encore, qui au final, sont eux aussi supervisés par d'autres méchants. La grosse débandade.
Il est vrai que les concepteurs nous en mettent plein la vue, que les scènes finales sont spectaculaires, mais l'ensemble fait penser à un gros délire entre potes ou à un scénario de série B écrit à l'arrache... dommage. Même le vampire de la boîte de Pandore avait une histoire plus intéressante.
Et puis... pourquoi tant de bla-bla ? On en vient parfois à se demander si ce troisième opus n'est pas un dessin animé avec quelques passages ludiques de temps en temps...
Au niveau des énigmes, ce n'est pas plus reluisant.
Déjà, la plupart d'entre elles se ressemblent. Contrairement à ce que les pubs promettent, l'ensemble des jeux de réflexion n'est pas particulièrement varié. Je me suis même surpris à résoudre une énigme en deux secondes... car une autre m'avait déjà donné la réponse. Pour un jeu de cet acabit, qui repose justement sur une progression intellectuelle d'heure en heure de jeu, c'est le comble !
Les énigmes sont souvent trop faciles, ou complètement insignifiantes. Là où Layton 1 nous proposait des énigmes débordant d'ingéniosité, Layton 3 se contente d'un grand nombre de puzzles "physiques", où il faut déplacer des pièces et raccorder des fils... ça sent le manque d'inspiration.
N'oublions pas la musique, agaçante au possible. Ce qui était charmant, reposant voir entraînant dans les épisodes précédents devient terriblement monotone, terriblement répétitif. J'en garde un souvenir amer.
Évidemment, ce jeu ne comporte pas que des défauts. Premièrement, un effort énorme a été fait au niveau des environnements. Alors qu'on visitait toujours le même endroit dans "L'Étrange village" et qu'on passait tout de même une bonne partie de "La boîte de Pandore" dans la ville du château, ici, on a droit à un parcours particulièrement varié.
Layton et son apprenti passent par deux version de Londres, par Chinatown, par les rails du métro, par une forteresse, un temple... et j'en passe. Un très bon point.
Il faut aussi saluer l'effort graphique ; l'univers de Layton est toujours très soigné. De même, les petites cinématiques entrecoupant l'aventure sont bien plus ambitieuses qu'auparavant ; les dernières minutes du jeu nous offre des prouesses visuelles pour un jeu DS.
Enfin, le gameplay reste addictif : on ne boude pas son plaisir à la découverte d'un petit point d'interrogation rouge indiquant l'arrivée d'un nouveau puzzle, quelle que soit la mauvaise surprise qui peut se cacher derrière. Le déroulement du jeu, scénario et dialogues superflus mis à part, reste assez fluide et respecte bien son contrat d'exploration.
Ma note finale : 6/10
J'ai dans l'ensemble été déçu par ce troisième Layton. Doté d'un scénario abracadabrant, d'un lot d'énigmes peu convaincant et débordant de conversations inintéressantes, le "destin perdu" ne sauve la saga que par son univers très travaillé, ses personnages intéressant et son gameplay comme toujours efficace dans sa structure.