Cela faisait un bon moment que ce jeu me faisait de l'oeil. Je crois que dès son annonce en 2010 je me suis dit "putain, ça à l'air d'être un truc de fou." Et à l'époque, je n'avais joué à aucun jeu Ace Attornay et il me semble même que je ne connaissais le Professeur Layton que de loin.
Aussi, j'ai fait trois jeux de Prof Layton sur DS et acheté et fait Phoenix Wright et Justice for All avec dans la tête, l'espoir de pouvoir comprendre ce futur cross-over. Et plus j'y jouais, plus je me demandais comment on pouvait mélanger ces deux mondes là : le monde du Professeur Layton ce sont des petites énigmes bien couillonnes dans un monde anglais, avec un visuel très simpliste et un final tiré par les cheveux, le monde d'Ace Attornay c'est un mélange de visual novel et de point&click se terminant au tribunal, avec un visuel très manga.
Puis le jeu est sorti sur 3DS, j'avais pas de 3DS et il a fallut attendre le moment parfait (c'est à dire que je sois obligé de rester coucher plusieurs jours suite à une opération et que ma copine me passe sa console portable) pour enfin m'y mettre.
Est-ce que cette attente valait le coup ? Oui. Mais surtout, ce jeu est un très bon cross-over, dans le sens où il cumule à la fois les qualités ET les défauts des deux licences qu'il utilise.
Si l'histoire semble être un prétexte à permettre de faire se rencontrer les 4 personnages (Layton et Luke + Phoenix et Maya) au sein d'un troisième monde, celui-ci ne se différencie pas du gameplay de ces deux jeux. Ici, on a remplacé les phases de recherche de décors en point&click de Ace Attornay par des phases de recherches de décors à la Professeur Layton, où les personnages peuvent mater le décors, trouver des pièces ou des énigmes cachés, le tout en vue d'une phase de procès où il faudra sortir les indices trouvés auparavant au bon moment.
Au final, le jeu réussi à bien respecter la parité entre les deux univers : les personnages ont autant de chapitres les uns que les autres avec autant de phases "énigmes" que de phases "procès", le chara-design a décidé de ne pas trancher et de garder les trognes originelles des personnages au milieu de personnages en 3D et l'histoire respecte les deux univers : un peu plus sombre qu'une histoire du professeur Layton et un peu plus léger que du Ace Attornay. On a tellement l'impression que le jeu a été basé sur le titre "Professeur Layton VERSUS Ace Attornay" qu'il y a même quelques phases où les deux personnages se confrontent. (Même s'ils sont évidemment potes durant la majeure partie de l'histoire.)
Et après, il y a les poncifs de ces deux licences : des énigmes parfois trop faciles ou mal expliquées, les personnages secondaires ont des noms basées sur des jeux de mots débiles, il y a des moments dans les phases de procès où l'on ne sait plus quel indice pointer (et le jeu puni bien le "save scumming") on se retrouve avec trop de pièces indices, et ça blablate. Oh, oui, on échappe pas aux répétitions et aux dialogues parfois un peu trop naïf, potifiants de ces deux licences (on a pas d'option pour prendre Maya pour taper sur Luke ou vice/versa)
Et comme d'habitude, les mystères du jeu sont basés sur une histoire totalement tirée par les cheveux avec un épilogue interminable.
Ce qui est marrant, c'est que la résolution de l'histoire est à la fois une histoire de "ville secrète dans laquelle les habitants sont en proie à des robots et des hallucinations" (cliché Professeur Layton) et de "personnage qui a reflué ses souvenirs traumatisants dans son subconscient" (cliché Phoenix Wright)
Mais bon, j'ai passé un bon moment devant ce jeu et même les défauts listés ci-dessus font parti du charme de ces deux licences. Après tout, les développeurs de Capcom et de Level 5 ont travaillés main dans la main pour respecter ces deux univers afin produire du fangasme... et c'est exactement ce qu'on a eu.