ENFIN ! Après des années à m'être farci la quasi totalité des Layton et les 4 premiers Ace Attorney (jusqu'à ce que Capcom décide de faire leur petite flûte et d'enlever la traduction française des seuls jeux dont j'ai du mal à me passer de la VF), me voilà enfin arrivé sur le cross over tant attendu entre 2 de mes jeux préférés de la DS.
Comprenez bien : J'ai écumé ces séries car ils remplissaient parfaitement leur rôle respectif. Layton est un jeu super agréable de métro, ou de salle d'attente. J'entends par là que faire des énigmes à la chaîne pour passer les temps longs (et les tant pis), c'est idéal. L'histoire a toujours eu le mérite d'être assez prenante, en prime, sans compter sur la musique et l'artistique qui m'a toujours fait de l’œil. Le charme anglais sans l'ombre d'un doubt.
Ace Attorney, c'est exactement pas pareil. C'est même tout l'inverse. C'est mon jeu de chevet, qui part aussi vite qu'un bon roman policier, car c'est ça l'esprit du jeu : Des histoires policières dont vous êtes le héros. Hors de question d'y jouer par session de 20mn, mais plutôt par session de 3h calé au fond du pieu quand il s'agit d'aller de rebondissement en rebondissement dans des scénarios parfois tirés par les cheveux mais toujours bien ficelés.
Je pars donc avec un sérieux dilemme de base : Comment y jouer, quel jeu prendra le dessus ? "Il rend les joueurs fous avec cette question, et sa réponse va vous étonner."
Finalement c'est un bien étrange mélange que j'ai pris plaisir à parcourir en 17h :
J'y ai joué principalement dans le métro, et donc en mode Layton. Les parties "enquêtes" de Ace Attorney classiques se transforment donc en aventure classique d'un Layton, à coup d'énigmes et de tapotage pour trouver des pièces SOS (qui ne vous serviront, comme d'habitude, à pas grand chose, mais la complétionite, que voulez vous...).
Je dois dire que j'ai été assez déçu de la partie Layton sur un point, et un point plutôt gros, noir, avec un peu de poil et une odeur pas ouf : les énigmes en elles-même.
En effet, pour une raison que j'ignore, les développeurs de chez Level 5 ont décidé de retirer le système qui permet de donner une réponse chiffrée en l'écrivant avec le stylet. Ce qui a pour conséquence que les énigmes dans Layton vs AA se résument en 3 choses : Des labyrinthes, des puzzles ou des énigmes à choix fermés (A B C D). Rares sont les énigmes qui sortent de ces 3 catégories, et il faut le dire, ça fait quand même pas mal chier, et on sent vite la redondance.
Pourtant, Layton vs AA ne contient que 70 énigmes contre souvent une 150ene dans un Layton classique, dans lequel je n'ai que rarement éprouvé ce sentiment de redondance.
Heureusement le charme Layton, de part sa direction artistique, son OST et son univers, sauve un peu la mise et reste divertissant, mais on a hâte de passer au procès.
C'est là qu'on se rend compte du terrible fait qui se tient devant nous : Ace Attorney écrase complètement la partie Layton du point de vue plaisir.
Les rebondissements au tribunal donnent toujours la même adrénaline, l'OST est superbe et offre des moments de révélation de haute volée. Trois procès se tiennent durant les 10 chapitres de cette aventure, et il parait clair dès le premier qu'on "trace" la partie énigme pour vite découvrir la suite de l'enquête au procès.
Puisqu'il faut citer des défauts, je dirais que le concept des "plusieurs témoins" est intéressant mais n'a pas beaucoup d’intérêt, on ne fait qu'attaquer et attendre le gros indice sonore ET visuel nous faisant comprendre qu'un autre témoin doit être interrogé à ce moment.
J'aurai préféré un concept plus subtile comme celui de Apollo Justice ou j'aurai du moi même voir les comportements étranges des témoins pendant que le témoin principal parle.
De même, quelques preuves ne sont pas présentés pour relever des contradictions mais plus des "c'est de ça qu'tu parles", ce qui peut s'avérer trompeur et pas ultra clair dans la façon de sortir de certains témoignages.
L'histoire, qui fait centre dans les 2 jeux, est excellente de mon point de vue. Tiré par les cheveux, ça oui, tout comme certaines preuves au procès, mais pas plus que les autres histoires des 2 licences. Les moments de rebondissements sont nombreux et le rythme est très bon. A part un passage un poil mou dans l'arrivée à Labyrinthia au début du jeu, on ne s'ennuie jamais dans cette aventure.
Elle se dévore comme un vrai conte et la révélation finale est surprenante même si on la sent un peu venir, il est toujours assez jouissif de voir la vérité éclater sous notre nez. Certaines explications finales restent dans la fourchette haute de la capilotraction des deux enseignes, mais, bizarrement, ça passe assez crème et on en ressort pleinement satisfait.
Un dernier point négatif cette fois d'ordre technique : Qui l'aurait cru que j'aurai pu critiquer la technique dans un jeu avec une direction artistique assez cartoon, et sur 3DS, mais je ne peux pas m'empêcher d'être assez effaré sur le framerate (sans 3D !) de certains passages de Latyon vs AA.
Des personnages au modèle un peu plus élaboré que le veston simple de Layton à plus de 2 sur un écran et c'est la débandade, on passe clairement sous le seuil de tolérance. Parfois, certains éléments du décor pourtant très cons visuellement font de même, c'est à ce demander comment c'est possible.
Pire exemple est le soldat Beatrix qui, avec ses 2 amoureux débiles, torture la fluidité de la caméra à la barre des témoins jusqu'à l'agonie. On ne comprendra pas non plus le modèle du beffroi qui passe en jpeg qualité 4 à la fin du jeu, le zoom final faisant prolonger le malaise en dolby vomi.
Heureusement que la direction artistique reste propre sous ces couacs parfois un poil grossiers.
Si vous aimez Professeur Layton, et (surtout) si vous aimez Ace Attorney, que vous avez une 3DS, alors je ne vois absolument aucune raison qui vous ferait passer à coté de ce cross over qui rend honneur aux deux licences (avec cependant une mention "acné sensible" sur la partie Layton tout de même). Il peut paraître encore cher malgré son âge, mais c'est tout de même une bonne 15ene d'heure d'une excellente histoire qui se trouve à portée de carte bleu.
Y a plus qu'à faire sonner votre argent. Comprendra qui pourra.