Dans la famille des clones, je demande... Project : Snowblind !

Je me disais bien que Project : Snowblind avait un air de Deus Ex, avec son univers SF crasseux, ses améliorations cybernétiques et ses quelques choix dans la façon d'aborder une situation. Je ne fus alors pas véritablement surpris en apprenant que le jeu devait à l'origine être « Deus Ex 3 » avant de devenir une toute nouvelle licence (sûrement parce que le projet avait malgré tout trop divergé de la saga d'origine). Issu du studio Crystal Dynamics, à qui l'on devait déjà la cultissime trilogie des Legacy of Kain, Project : Snowblind est un FPS tout ce qu'il y a de plus méconnu aujourd'hui. Découvert totalement par hasard, je ne savais rien du titre avant d’insérer le CD dans ma Xbox. En résulte une aventure imparfaite mais sympathique qui sent bon le game design des années 2000.

Nous sommes en 2065 et Hong-Kong est déchiré par la guerre civile. D'un côté, la « Coalition de la liberté » c'est-à-dire les gentils. De l'autre, la « République » dirigé par le General Yan Lo, c'est-a-dire les méchants. Dans ce beau merdier, on incarne le brave Nathan Frost, un soldat de la coalition qui meurt comme un caca au cours de sa première mission. Mais voilà, vu que c'est le héros, il est choisi comme sujet de test pour une expérience de la coalition : le ressusciter en faisant de lui un cyber-soldat. Notre petit Nathan revient alors à la vie, bien décidé à cribler de balles la tête du général avec ses petits joujoux. Vous l'aurez compris, le scénario, on s'en tape. On est encore face à un titre ultra militariste nous ressortant les mêmes poncifs que l'on retrouve dans la plupart des jeux de tir. Pour autant, on va pas s'amuser à tirer sur l'ambulance, on comprend rapidement que le propos du jeu n'est pas là mais plutôt dans sa volonté de nous faire incarner un soldat surpuissant.

Il faut d'ailleurs dire qu'une fois manette en main, cette sensation est plutôt bien retranscrite. Si l'on retrouve tous les poncifs du FPS (mitraillette, sniper, fusil à pompes et autres grenades) notre personnage à également la possibilité d'activer ses capacités technologiques : ralentir le temps, créer un bouclier pares balles ou encore devenir invisible. C'est d'ailleurs la grosse feature du titre, qui n'hésite pas à envoyer le joueur face à des hordes d'ennemis afin de le pousser à utiliser ses compétences. On aurait pu apprécier que cet aspect du jeu soit encore plus mis en avant, il n'en reste pas moins l'un des gros points forts du jeu. Petit détail amusant, on dispose également d'un grand nombre de grenades différentes : Fragmentation, IEM, Flash, Gaz... Je pense avoir rarement vu autant de grenades différentes dans un FPS et pour le coup elles ont toutes leur utilité.

Le level design est très linéaire et vous restreindra bien souvent dans des couloirs grisâtres. Les développeurs ont tente de proposer plusieurs approches pour les joueurs les plus méticuleux. Ainsi, vous pourrez goûter aux joies de l’infiltration (si vous le souhaitez) au cours de certains passages bien précis. Vous aurez aussi la possibilité de contourner certains dispositifs, comme les tourelles, en les piratant plutôt qu'en les affrontant. Mais dans les faits, le jeu est avant tout de l'action pure et dure et vous passerez plus de temps à tirer qu'à vous cacher. Project : Snowblind est un titre terriblement classique et ne surprend pas pour un sou. C'est pour cela que cette critique est assez courte, n'ayant pas tant de choses que ça à dire sur le titre. Si vous avez déjà joué à un FPS de la génération 128 bits, vous avez alors sûrement une idée assez précise de ce à quoi peut ressembler le jeu. Pour autant, il reste une expérience sympathique ainsi qu'un bon défouloir pour ceux qui cherchent un petit jeu sans prise de tête.