Depuis sa sortie il y a quatre ans, l’anime Psycho-Pass a su rassembler une bonne fanbase grâce à ses deux saisons et son long-métrage. Fort de ce succès, le titre se dote d’une adaptation vidéoludique sous la baguette de Koch Media et NIS America. Quoi de mieux qu’une aventure sous forme d’enquête pour suivre ces nouvelles aventures ? Si le format visual novel semble être le mieux adapté à cette histoire, le pari est-il pour autant réussi ?
L’histoire de Psycho-Pass : Mandatory Happiness se déroule durant la première saison de l’anime, où à peu près tous les personnages de cette période sont présents dans le soft, des plus habituels tels que Kogami, Guinoza, Kagari ou encore Tsunemori, aux plus surprenants. Cela dit, trois personnages inédits font leur apparition, et deux d’entre eux seront jouables et feront d’ailleurs office de protagonistes jouables : Takuma Trurugi l’Executeur recruté par la Brigade de Sécurité Publique, ainsi que la belle et froide Nadeshiko Kugatachi, une inspectrice amnésique. Le dernier, nous ne vous en parlerons pas ici, car il n’est pas dans nôtre intérêt de trop parler du scénario d’un visual novel, où l’histoire fait tout.
Tout comme dans la série, votre but sera d’enquêter sur diverses affaires plutôt étranges qui se révéleront par la suite toutes liées à une entité bien plus importante, forcément. L’histoire se révèle principalement dynamique avec son lot de rebondissements et de fan-service pour gâter les férus de l’anime, mais du fan-service bien foutu, en fait. On appréciera notamment le fait que partir en mission avec les différents héros de Psycho-Pass ira même jusqu’à développer certains pans de l’anime trop peu exploités et approfondira même le background de vos acolytes, entre autres via la base de données et les différents choix que vous ferez au cours de l’histoire.
Partons maintenant vers ce qui fait le plus tâche dans ce Mandatory Happiness : le gameplay. Certes, les visuals novels ont pour principe de proposer du dialogue à outrance, mais la plupart d’entre eux ont le mérite de proposer tout de même quelques vraies séquences de jeu vidéo, notamment via des mini-jeux. Ici, il n’y en a quasiment pas. Vos seules interactions seront les quelques choix que vous aurez à faire, dont nous parlions plus tôt, et dont vous serez totalement spectateurs puisque les enquêtes se mèneront à terme d’elles-mêmes, dommage. Votre seule chance de tomber dans le game over réside dans la mauvaise gestion de votre Psycho-Pass, un procédé de numérisation des émotions et des inclinaisons psychologiques humaines, pour ceux ne connaissant pas l’anime. En gros, si vous êtes trop louches ou trop bons, la fin variera. De même, l’histoire changera sensiblement selon si vous choisissez de jouer Trurugi ou Kugatachi au début de l’aventure.
Il y a bien quelques phases avec le Dominateur, mais elles ne servent pas à grand chose et n’ont clairement pas le même souffle épique que dans l’anime. Terminons en revanche sur quelques points positifs : le titre flatte la rétine via ses divers plans fixes et les personnages et la bande originale reprend les thèmes de la série animée. Alors certes, l’absence totale d’animation donnera un aspect un peu vide à l’ensemble, mais n’est-ce pas le cas pour la majorité des visual novels ?
On peut dire que Koch Media et NIS ne se sont pas cassé en deux quant au gameplay de leur bébé. Si le titre fera probablement le bonheur des férus de Psycho-Pass, nul doute que le nouveau venu aura du mal à prendre ses marques, surtout s’il est anglophobe puisque le jeu ne propose même pas de texte en français. L’absence de gameplay et la paresse des développeurs sur ce point peine à mettre en valeur les points positifs du « jeu », et ce n’est pas comme s’il en manquait. Dommage, quand on voit ce que peuvent faire dans le même temps des DanganRonpa et autres Ace Attorney.