American Psycho

A la manière des habituelles productions Tim Schafer, Psychonauts dépeint à nouveau un univers totalement excentrique (mais possédant pourtant sa cohérence) portée par une direction artistique exceptionnelle et une galerie de personnages attachants. Le traditionnel mélange de comédie et d'émotion fonctionne ici à merveille, le monde de Psychonauts avec son allure très enfantine distille pourtant plusieurs moments d'humour noir et quelques moments poignants dont l'impact est d'autant plus efficace grâce au décalage avec la naïveté apparente du jeu. Dans un soucis de pertinence remarquable, les créateurs de Psychonauts n'oublient jamais que la psychologie est la moelle épinière de leur oeuvre et cette dimension morale se retranscrit dans tous les composants du jeu qu'il s'agisse de sa narration, sa conception visuelle ou son level design.

Malheureusement comme toujours également chez Double Fine, l'extraordinaire soin appliqué à l'ambiance du jeu est à la mesure de la banalité de son gameplay. Si l'on rejette tout l'incroyable travail appliqué à son atmosphère, Psychonauts n'est rien de plus qu'un Mario 64 du pauvre, adoptant une structure de jeu similaire mais sans le génie de Nintendo en matière de plate forme. Alors que la direction artistique ne cesse de se renouveler et de briller d'inventivité, le gameplay reste désespérément identique tout le long du jeu jusqu'à en devenir rapidement redondant et lassant.Toutefois l’ambiguïté de l'univers du jeu, rappelant les libertés que peut parfois prendre le jeu vidéo en comparaison du cinéma d'animation, est suffisamment originale pour outrepasser les lacunes réelles de son interactivité. Pas forcément désagréable à prendre à main mais indéniablement ennuyeux à jouer, Psychonauts demeure avant tout un régal de créativité pour les yeux et le cerveau.