Amis retrogamers, voici le jeu de toute une génération !
Avant de nous pondre des Pikachus à la louche, les deux cerveaux de game freak -dont j'ai oublié les noms vous en conviendrez je pourrai faire l'effort de googler mais j'ai une flemme indécente et surtout je bois mon café ne me privez pas de ce moment délectable s'il vous plait- pondent en exclusivité japonaise -et sur megadrive seulement- ce Pulseman, jeu terriblement efficace sorti en 1994.
Si je devais résumer Pulseman en quelques mots je dirai un truc du genre "C'est Sonic le hérisson qui a couché avec Megaman, le fruit de leur amour -défiant tout sens logique- se voit alors doté de pouvoirs électriques puissants et quitte la maison familiale pour aller voir du côté de Gunstar Heroes si c'est mieux" mais en mieux formulé mais je n'en ai ni le temps, ni l'envie, ni le talent, et puis je vois pas pourquoi je me ferait violence pour une critique d'un jeu dont tout le monde se fou. En fait je dis juste ça parce que le héros ressemble à Megaman mais en rouge avec le charisme espiègle du hérisson.
De plus, la réalité est bien plus glauque que ce tableau somme toute réducteur. En réalité, à l'aube du XXIème siècle un docteur fou avec un nom japonais que j'ai oublié -café, etc..- crée l'intelligence artificielle ultime, la C-Life (tiens ça je l'ai retenu).
Étant donné que :
- C'est un docteur fou
- Informaticien de surcroît
- Il est japonais
Il tombe amoureux de sa propre création et décide de lier son ADN avec elle. Le résultat est sans appel : PULSEMAN ! Mi homme mi computer ! Le rêve éveillé des geeks enfin réalisé, en somme. Jusque là tout va bien mais il se trouve que le prof fou ne supporte pas la cyber-réalité et devient totalement schizo à la manière d'un docteur jeckyll. Il décide de créer un groupe de cyber terroristes, le Galaxy Gang (pokémooon !) afin de plonger le monde dans un cyber chaos.
Waouh, c'est ici que l'on entre en jeu. Les mecs de chez Game Freak ne font pas les choses à moitié, réalisation parfaite, les couleurs crèvent l'écran, les détails foisonnent, l'animation est excellente, le scrolling est détaillé, effets de lumières, pseudo 3D façon mode 7 du pauvre, distorsion, ambiance musicale à tomber, voix digit' tout le long du jeu -le boss de fin qui hurle PULSEMAN est un grand moment à vivre !- On se foutait pas encore de la gueule des joueurs y'a 15 ans chez Game Fric.
Peu importe, avec tout ça on a pas encore touché au jeu, et c'est au fond ici que l'on va s'attarder. Prise en main immédiate, classiquement pulseman court, saute, se baisse, saute périlleux -totalement inutile d'un point de vue gameplay mais bon sang quelle classe-, danse la capoeira et attaque frontalement à grands coups de décharges électriques. là où les développeurs sont des génies, c'est qu'ils ont pensé à exploiter le perso. Ok on fait un mec avec des pouvoirs électriques, mais si on ne l'exploite pas à fond ça n'a aucun intérêt, et ils l'ont bien compris. A force de courir, à la manière d'un sonic avec une accélération cependant un peu plus soudaine à laquelle il faudra s'habituer, le héros se charge en électricité jusqu'à atteindre la vitesse maximale, une fois fait, il pourra alors défier les lois du level design en se transformant en boule électrique rebondissante et invulnérable. Voilà toute la force du jeu, l'ensemble du level design est pensé pour que cette feature soit exploitée tout le long. Des passages très permissifs où l'on se verra doté d'une charge infinie contrastent avec d'autres où l'on se verra privé totalement d'électricité (en passant sous l'eau, tout s'annule), et le jeu devient bien plus difficile à appréhender. Un coup de génie où l'exploitation d'une idée se voit poussée au bout, pour notre plus grand bonheur.
Le jeu n'est pas forcément long ni difficile, mais est un pur régal à parcourir, grâce à une esthétique particulièrement intéressante basée sur l'alternance monde réel/monde cyber, avec des effets très hertziens cathodico-psychédéliques à déconseiller aux épileptiques typique des années 90, il dispose d'une excellente réalisation globale, d'un gameplay très bien pensé, des idées neuves tout le long de l'aventure, une narration très présente et pourtant jamais intrusive (ah ! Une leçon qu'aurait dû retenir cette next-gen), des niveaux peu nombreux mais très longs et un rythme alternant entre séquences speeds épiques et passages de plate-forme précis et cruels très bien dosé.
On regrettera toutefois une prise en main un poil laborieuse en début de partie, et une progression un peu facile mais pas trop, Pulseman est cependant clairement à faire pour tous les amoureux du retrogaming. Et même les autres, tiens.