Donald au pays d'Indiana Jones, mais pas que...
Quackshot devait certainement être grave en avance sur son temps. Ce n'était pas un simple 2D plateformer comme il en sortait à outrance en ce temps, sa réalisation était à tomber par terre. Je me souviens ô combien j'étais impressionné de voir ce titre bouger dans Télévisator 2 avec cette tête de nœud de Cyril Drevet. Les « sprites » étaient gros et terriblement bien dessinés et bien animés pour un titre de 1991.
Sega et Disney avaient déjà montré leur savoir-faire dans le fameux Castle of Illusion, qui m’était un peu resté en travers dernièrement, étant donné que Mickey sautait sur ses ennemis avec son cul, ça le faisait pas trop à mon goût. La dans Quackshot, Donald possède un pistolet à ventouses, et c’est plutôt génial. Ce dernier servira à immobiliser nos ennemis pendant cinq secondes le temps de passer, mais aussi à nous servir des ventouses pour grimper aux murs, après avoir fait une première amélioration de l’arme. Original d’améliorer son arme pour un jeu de plates-formes de l’époque non ?
Quackshot c’est de la plate-forme 2D plutôt simple, mais on y retrouve aussi un petit côté RPG, pas très fourni, mais assez amusant. Une carte du monde tout d’abord, avec trois destinations possibles dès le début (c’est aussi accessoirement une chasse aux trésors), mais aussi un petit inventaire. Le premier niveau, Duckburg, permettra de nous familiariser avec le système de jeu principal, immobiliser nos ennemis avec le pistolet à ventouses, et esquiver leurs tirs. Dans le niveau du Mexique, c’est la précision des sauts, impeccable au demeurant, qui nous mettra à rude épreuve. Et dans ce même niveau, qui se joue d'abord en extérieur, on y trouvera un temple aztèque, comme une sorte de donjon à la Zelda à terminer, ou Dingo nous offrira les ventouses qui collent aux murs en récompense. C’est très bien fait.
Aussi, tout le long du jeu, grâce à un petit avion conduit par les neveux Riri Fifi et Loulou, on peut même quitter et rejoindre n'importe quel niveau du jeu pour chercher par exemple, la clé ou l’accessoire qui permettra de passer tel ou tel endroit. La progression est bien ficelée, les quelques énigmes à la Indiana Jones bienvenues, la difficulté bien dosée, le level design classique mais assez ingénieux pour l’époque, et pour finir, le folklore des niveaux surprenant (Mexique, Inde, château hanté, bateau Viking...) quoique assez peu cohérent (Mais OSEF).
Il manque malheureusement la possibilité de sauvegarder son aventure, bien qu’elle ne soit pas très longue (3-4 heures environ), qui aurait pu éviter de se retaper tout ce qu’on avait déjà fait. Heureusement, les continues sont illimités. D'autres menus défauts aussi, le « mode rage » de Donald ne fonctionne que dans deux niveaux et est finalement mal exploité (une bonne blague en fait), et les glissades, petites merveilles de gameplay au passage, sont difficilement maitrisables, mais rien de bien grave. On peut aussi noter pas mal de passages "die & retry" cruels, gonflant ainsi artificiellement la durée de vie des niveaux.
En gros, on aime Indiana Jones, si on aime Donald Duck et son sale caractère, en plus d’apprécier l’alchimie parfaite entre ces deux mondes, on appréciera également de jouer à une grande aventure plateformer sur 16 bits, probablement l’une des meilleures de cette génération. Pas seulement un très bon jeu de plates-formes, Quackshot, c’est un colosse de la Megadrive, une merveille à tous niveaux, game design, musique, graphiques… Tout n'est pas parfait certes, mais c'est une leçon du genre, donné par Sega.