Pas un film semi-interactif comme on en voit de nos jours, ni un énième clone de recette qui marche.
Un shooter. Pas aussi révolutionnaire qu'on ne l'a dit : quatre armes, qui évoluent en fonction du nombre d'utilisation qu'on en fait, une sorte de lame laser difficile à utiliser, un usage de la 3D au fond assez classique. Ce n'est pas un jeu bluffant au niveau graphique, surtout à l'aune des standards actuels. MAIS...
1 - Du gameplay à l'état pur.
Je suis nul à ce jeu. Je fais assez pitié quand j'y joue. Mais je ne peux pas m'empêcher d'y jouer, tellement le sentiment d'urgence y est pressant. Chaque seconde amène un nouveau défi, et même en connaissant le jeu par coeur, ce n'est pas une simple question de mémorisation de schémas récurrents dans le mouvement des ennemis. La musique très prenante, assez sombre, et les cut-scene où les pilotes parlent entre eux entre chaque moitié de niveau, le rythme frénétique d'obstacles à éviter, de trucs à dégommer, d'astuces à trouver : tout est fait pour qu'il soit impossible de lâcher le joypad une fois que l'on a appuyé sur start.
2 - Une parabole sur les jeux vidéos.
Il est rare que les jeux vidéos se montrent réflexif sans être lourdingues (le nombre de RPG qui se croient malins quand un PNJ dit au héros : "tu n'es qu'une marionnette contrôlée par des forces extérieures"). En dehors de Radiant Silvergun, je ne connais que la série des "Mother ("Earthbound" et "Mother 3") qui aient poussé aussi loin l'effet de distanciation. [WARNING : SPOILER] Une fois le jeu terminé, le joueur qui voudra refaire une partie sait que le personnage qu'il va jouer mourra à la fin, puis sera cloné et recréé par un robot afin de renaître... en vue d'une nouvelle partie. Paradoxalement, cela accroît encore la charge émotionnelle que l'on porte aux personnages, qui, contrairement à beaucoup d'autres héros de shooters, sont ici attachants.