Le meilleur et le pire

C'est quand même un sacré classique. Sa galerie de personnages, ses recoins tout pointus de la bonne époque de la N64, que de bons souvenirs. Mais le jeu lui, il rend comment aujourd'hui ?
Cette question me trotte dans la tête depuis loooongtemps. J'ai enfin pu le refaire, le finir même. J'ai donc été surpris et déçu. Déjà, je n'avais jamais dépassé le niveau du Bayou, c'est vous dire !

Le positif
Je trouve que l'univers convient beaucoup plus à Rayman que dans le premier jeu. Ici tout s'épaissit, ce monde féérique très français dans son application est vraiment chouette et définira non seulement toute l'imagerie des Rayman à venir, mais aussi le personnage, dans son caractère et ses mimiques.

La mise en scène est très appréciable, dès l'ouverture, avec des cinématiques ni trop longues ni trop moches. La noirceur du monde va jusqu'à l'esclavagisme ou l'incarcération, à l'arrière goût de fin du monde. Le fait d'arriver in media res après une bataille a toujours donné beaucoup de panache à l'introduction. L'histoire est donc très simple mais efficace, signature de la licence après tout.

J'ai été très surpris de toutes les idées de gameplay différentes : on peut chevaucher des fusées, des barils d'explosifs, planer, des glissades, des courses, même piloter un navire de guerre ennemi ! En fin de compte, le joueur en a pour son temps et son implication, tout transpire la passion et les bonnes idées.

La forme du jeu resplendit par sa direction artistique, ses doublages, ses effets sonores mais surtout par son OST in-cro-yable, qui développe Rayman jusqu'à être exactement ce qu'on connaît aujourd'hui. Moins fou et drôle que le troisième opus mais plus mystérieux, ce Rayman 2 a d'énormes atouts. Mais pas que...

Le négatif
Et oui, de nombreux points noirs sont à relever. Rien qui ne parasite vraiment le jeu, mais déjà la 3D a un peu de mal. Tout à son honneur d'avoir une caméra pa si dégueu que ça et des graphismes qui font le taff, mais force est de constater que c'est pas très beau non plus et que quand la caméra passe de façon inexplicable en mode bloquée, c'est juste dur pour rien.
Le jeu n'est pas facile, clairement, mais c'est surtout à cause de cette 3D.

Ensuite, les niveaux se ressemblent beaucoup trop. Ils sont funs et inventifs, mais les mondes sont trop similaires et les boss vraiment faibles. Il y a beaucoup de moments où l'aventure de Rayman s'accomplit toute seule dans une cut scène ou par un deus ex machina. Sur ce point, c'est pas du grand art.

Et malheureusement, le jeu se finit vraiment en dessous du reste. Les derniers niveaux sont d'un vide sidérant et le boss final est certainement le pire niveau : sa vie remonte lorsque l'on perd et est une simple torture si vous n'aimez pas trop diriger Rayman sur une fusée en commandes inversées.

Une fois le jeu fini, impossible de revenir dedans pour le compléter. Après le boss final, vous êtes bons pour reboot ou jeter le jeu, le carton de fin est infini. JE NE COMPRENDS PAS QU'EN 1999 CE GENRE DE CHOSE SOIT ENCORE PERMISE. Ainsi, tous les collectibles ou objectifs que vous vous seriez fixés deviennent complètement inutiles.

Au final, plus de peur que de mal avec ce merveilleux Rayman 2, qui procure une solide expérience de jeu dans un univers vraiment formidable. Il y a pas mal de trucs inachevés dans la forme qui font que ce n'est pas le plus culminant des plaisirs, mais Rayman 2 c'est vraiment comme le meilleur pote d'enfance qui fait que vous embêter : c'est pas grave putain.