Un des premiers Rayman auquel j’ai joué. Etant jeune, j’avais déjà bien joué au tout premier volet en 2D (éternellement mon préféré) quand je commençais ce troisième volet sur GameCube. Je n’avais pas réussi à le finir, j’étais resté bloqué chez les Knarens, peut-être parce que j’avais trop peur ou que c’était trop dur.
Enfin bref, à l’époque, je l’avais vendu, et il a bien fallu attendre dix ans pour que je me le procure une nouvelle fois pour cette fois le finir. Puis le finir une nouvelle fois. Et encore, et encore.
Rayman 3, est un des rares jeux de ma collection où j’y reviens très régulièrement. Au même titre que les jeux Mario, jouer à Rayman me rappelle le véritable but d’un jeu vidéo, le « jeu ». Car qu’on le veuille ou non, Rayman 3 c’est un vrai jeu qui amuse, foutrement prenant, divertissant, et surtout, drôle comme c’est pas permis.
C’est d’autant plus le cas à l’époque avec la saga Rayman, puisque chaque épisode était un véritable renouveau dans le gameplay et le traitement du personnage. Le premier est un jeu de plate-forme en 2D avec pas mal de spécificités (planer avec les cheveux, balancer ses poings). Le second est un jeu de plate-forme 3D avec un peu les mêmes pouvoirs, mais changeant radicalement l’univers. C’est dans le second volet d’ailleurs que les personnages comme Globox, les Ptizètres et Murphy font leur première apparition. Et enfin, ce troisième volet est un bon gros beat’em all bien bourrin avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d’ennemis à combattre.
Rayman 3 marque également le retour de l’humour. Là où je trouvais le deuxième un peu trop sérieux malgré quelques blagues bien placées, ici, c’est un véritable festival. Dès le premier niveau, on comprend qu’on est face à un gros bordel qui n’hésite pas à briser le quatrième mur (Murphy qui lit le manuel du jeu en guise de tutorial et qui n’hésite pas à critiquer la banalité des explications). Voici déjà une petite liste de répliques hilarantes que vous pourrez entendre dès le premier niveau :
- Hey la fée, retourne chez Zelda voir si j’y suis !
- Si André triomphe, il contrera Globox et t’obligera à jouer de l’harmonica !
- Rayman, fais gaffe. André est un lums noir, et les lums noirs… sont des pervers.
- Cet interrupteur permet de déclencher…un mécanisme ! Non mais qui a écrit cette m****.
Et encore, ça, c’est que le premier niveau, tout le jeu est un festival de blague et d’idioties en tout genre. Même des niveaux qui me faisaient peur quand j’étais gamin me font éclater de rire aujourd’hui. C’est le cas par exemple avec les Knarens, passant leurs journées à profaner des menaces d’une voix grave : « Le retourner comme un gant, dévorer sa chair, cerveau frais », jusqu’à ce que l’un d’eux balance « dites, quelqu’un aurait pas du sirop pour la toux ».
Et puis on est accompagné tout le long du jeu par Globox, personnage ô combien hilarant. Il suffit de lui donner un bon coup de poing dans le ventre pour savourer ses innombrables réponses toutes plus débiles les unes que les autres et servies par un doublage absolument exquis.
Enfin voilà, je pourrai énumérer toutes les blagues du jeu tellement elles sont foisonnantes et réussies. Je pense sincèrement que Rayman 3 est le jeu qui me fait le plus rire, même après cinq ou six parties.
Mais à côté de ça, que vaut réellement le gameplay de Rayman 3 ? Bah justement, je le trouve finalement pas si énorme que ça. Déjà, le jeu est court. Je connais le jeu par cœur donc je suis assez à l’aise, mais là, je l’ai fini en même pas dix heures, ce qui est un peu dommage. Ensuite, les phases de combat, bien qu’assez sympa se répètent assez. Il y a quelques ennemis qui demandent une façon spécifique d’être vaincus, mais dans l’ensemble, on se contente de marteler le bouton d’attaque pour battre les ennemis. Heureusement que les boss font preuve d’imagination. Aucun ne se ressemble et pour le coup, chacun a une façon particulière d’être vaincu. Et à tout cela, s’ajoute les cinq ou six pouvoirs que nous procurent les boîtes de conserves lâchées par les ennemis.
Ensuite, concernant le level design, il est plutôt réussi. Le jeu sait user des pouvoirs de Rayman pour offrir des phases de plate-forme assez différentes. Il y a cependant quelques passages parfois trop longs, je souffle toujours du nez quand j’arrive dans la Lande aux Esprits Frappés, à mon sens le moins bon niveau du jeu qui demande de faire des détours interminables pour simplement passer une porte.
Cependant, le jeu jouit d’un travail visuel ahurissant. Déjà, je trouve que pour son époque, le jeu est foutrement bien modélisé. Quant au travail artistique, le jeu nous offre un univers tout simplement somptueux. Les différents niveaux proposent des mondes totalement différents et à des années lumières de ce qu’on peut voir dans les jeux traditionnels. La vallée des Knarens, le Monde des Fées ou encore le Marais, tout ces mondes que l’on ne retrouve que chez Rayman et qui donnent de la saveur à cet univers coloré et complètement barré. C’est je pense la plus grande qualité du jeu (avec l’humour), cet univers foisonnant, riche, un univers qu’on a envie de parcourir, rempli de cachettes et de secrets. Clairement, un des plus beaux jeux de sa génération.
En sommes, oui, Rayman 3 n’est pas un jeu exempt de tout défaut. Sa durée de vie courte, ses phases de combat assez répétitives. Mais il n’en demeure pas moins un jeu tout bonnement exquis. Un jeu où on ne s’ennuie guère tellement il est riche en blagues, en décors et en possibilités. C’était l’époque où Rayman était gage de qualité, c’est d’ailleurs le dernier épisode avant l’arrivé des Lapins Crétins. En attendant, moi, je l’attends toujours mon Rayman 4.