Red Dead Redemption: Undead Nightmare par Matclane
J’avais très peur de me retrouver devant un simple mod fait à la va-vite ou un DLC bidon, mais Undead Nightmare rassure tout de suite avec un véritable mode histoire qui se met en place dès les premières minutes de jeu.
On retrouve rapidement ses marques et tous les codes du jeu de base - qui ne seront d’ailleurs jamais chamboulés - le tout dans une excellente atmosphère post-épidémique qui a fait l’objet d’un soin tout particulier, que ce soit dans les couleurs, l’environnement sonore ou la modélisation des infectés.
Au départ, seule la vétusté du rendu technique et la rigidité du gameplay propre à Red Dead s’érigent en défauts ostensibles quand on parcourt cette nouvelle découverte ludique.
On enfourche son cheval, on chausse son arme et on part prendre la mesure de la catastrophe dont on ignore la portée géographique, et il faut avouer que c’est vraiment intriguant de redécouvrir tous les endroits marquants du jeu original transformés et impactés par une épidémie de zombies.
Le résultat général n’a d’ailleurs pas grand-chose à envier à de nombreux autres titres d’horreur et je me suis souvent dit qu’Undead Nightmare avait des allures de vrai survival-horror à part entière. D’autant plus que la difficulté est accrue, qu’on se retrouve vite encerclé par des zombies nombreux et coriaces, et que les munitions sont données au compte-goutte. C’est exactement ce qu’il fallait.
Et puis quelle sensation grisante que de se frayer un chemin au milieu des hordes de zombies en mode Dead Eye, avant de se mettre à courir éperdument pour recharger son révolver, avec une armée de morts-vivants enragés à ses trousses alors qu’on est perdu au beau milieu du désert, en pleine nuit, et que notre canasson est mort comme un vulgaire cochon… !
Mais au bout de quelques heures, passé la découverte de l’environnement et les premiers contacts presque jubilatoires, le jeu a du mal à cacher ses limites et s’essouffle un peu dans sa diversité et son originalité.
Le recours abusif aux missions similaires et aux objectifs barbants devient presque systématique, et en dehors des missions principales, le jeu se résume à peu près à nettoyer des cimetières ou des villes, où les zombies finiront de toute façon par respawner à intervalles réguliers pour occuper artificiellement le joueur et masquer le manque d’inspiration dans ce nouvel environnement.
C’est dommage parce qu’avec plus de travail sur les situations ou la profondeur de jeu, Red Dead Redemption aurait pu se payer l’outrecuidance d’être un excellent jeu de zombies juste après avoir été un titre mémorable de cow-boys. Un doublé inédit qui aurait pu propulser le titre au firmament des jeux cultes dans deux domaines assez différents.
Ceci étant, le mode story en lui-même reste amusant et quand on a aimé Red Dead, on est bien content d’incarner John Marston dans une nouvelle aventure qui reste malgré tout au-dessus d’un certain nombre d’autres productions.