Red Dead Revolver fait partie de ces jeux qui malgré des maladresses et un scénario faiblard parvient à scotcher le joueur grâce à son identité. Tout le déroulement du jeu est basé sur une recette simple : une succession de niveaux courts mais à l'action soutenue, entrecoupés de duels au pistolet et souvent conclus par un combat de boss, le tout rythmé par une excellente sélection de musiques piquées ça et là à de grands westerns spaghettis.
Cela paraît redondant sur le papier mais fonctionne ici à merveille, d'une part grâce à l'absence de temps morts, d'autre part par la richesse des lieux visités. Les amateurs de westerns retrouveront des scènes clés de leurs films favoris : attaque de train à cheval, protection de diligence, traque sur des sentiers arides, bagarre de saloon, sauvetage d'un ranch, exploration d'une mine, etc. Red Dead Revolver a clairement été réalisé par des amoureux du Far West, pour les amoureux du Far West. À mon avis l'un des gros points fort du titre.
Côté gameplay on peut dire que le jeu est assez simple à prendre en mains et privilégie la nervosité, récompensant les joueurs audacieux par des bonus supplémentaires à la fin de chaque niveau selon leur précision, rapidité et capacité à effectuer des "combos". Chaque personnage jouable possède une attaque spéciale (Dead Eye) lui permettant d'infliger rapidement des dégâts à plusieurs ennemis se trouvant dans sa ligne de mire. L'un des avantages d'avoir des niveaux assez courts et que l'on se prend rapidement à apprendre la position des ennemis et à rejouer les niveaux pour mettre en application nos talents en espérant terminer avec la mention d'Excellence. Le système de duels est extrêmement bien pensé et demande pas mal d'adresse afin d'être correctement assimilé, d'autant plus que leur difficulté augmente au fil de l'aventure rendant ces passages particulièrement épiques.
Bien que les niveaux s'enchaînent avec cohérence j'ai trouvé dommage que le scénario n'ait pas été creusé davantage. Le cinéma, dont l'opus est fortement inspiré, regorge pourtant de références de qualité. Cet aspect est rattrapé partiellement par le nombre de personnages croisés dans le jeu et leurs interactions avec notre protagoniste, mais l'histoire de fond de Red Dead Revolver reste anecdotique. Par ailleurs j'aurais apprécié que les passages par Brimstone (la ville principale que l'on visitere à quelques reprises) ne se limitent pas à parler aux 4 uniques commerçants afin d'acheter armes et personnages pour le mode multijoueur. On s'attend à trouver de la vie et du brouhaha dans une ville du Far West, ici c'est plutôt un sentiment d'abandon qui s'empare du joueur.
Je finirai ma critique par une courte note concernant le mode multijoueur qui est selon moi extrêmement fun à jouer pour peu que l'on ait quelques compagnons de jeu sous la main. Les combats se déroulent en effet uniquement en écran splitté, le jeu en ligne balbutiait encore au moment de la sortie de RDR. Pas moins d'une trentaine de personnages jouables, possèdant chacun des armes et des caractéristiques propres, s'affrontent entre 2 et 4 dans des environnements inspirés de l'aventure en solo. Le but du jeu est là encore bête et méchant : tirer sur tout ce qui bouge et cumuler un maximum de points afin de sortir victorieux. Dommage que le portage du jeu sur PS4 ne nous ait pas permis de revivre ces furieux échanges de tir en ligne.
En résumé, Red Dead Revolver est un titre imparfait qui procure cependant une dose de fun exceptionnelle, et je ne peux que le recommander à quiconque n'est allergique ni aux westerns spaghettis ni aux shooters sur console.