Remember Me
6.4
Remember Me

Jeu de Don't Nod Entertainment, Olivier Derivière et Capcom (2013PlayStation 3)

Tout pour me plaire :



  • Un jeu FRANÇAIS qui se déroule en FRANCE (Par rapport à d'autres jeux Français rongé par un impérialisme culturel américain)

  • De l'anticipation dans un contexte techno sociétal complexe.

  • Alain Damasio

  • De la Next Gen pour adulte.


Ou presque :



  • Un personnage féminin à l'arrogance sensuelle aussi désopilante qu'inutile. Le cliché de la dominatrice. Un sexe toy pas super crédible dans ce genre de contexte résolument engagé contre un usage abusif d'une technologie.


Ça, c’était mes préjugés sur le jeu.


Au final Paris n'est qu'une vitrine lointaine et esthétique, un attrape touriste pour voyageur du passé, aussi vivante et crédible qu'une boule à neige.
Le Background supposé complexe et riche n'est accessible que via des petites fiches de lecture qu'il faut trouver.
On sens résolument que le jeu n'est que l'animation, ou la mise en image, d'un scénario livresque et linéaire.
En plus, les décors trop figés ne révèlent finalement que trop peu de chose sur l’évolution sociétal qui s'est opéré.
Les classes sociales se résument t-elles uniquement par d'un coté les taudis insalubre et dangereux et de l'autre les beaux quartiers de la gauche bobo ?
Et les travailleurs ?
Et les paysans ?
Et le contexte ethnico-religieux ?
et l'embrigadement politique ou l’impérialisme technocratique ?
Et où sont les stigmates de la guerre ? Et les cicatrices du libéralisme marchand ? De la mondialisation ?


Bon... j'avoue, le cul de Nilin est quand même superbe. Faut pas trop en demander. C'est qu'un jeu vidéo. Faut aussi penser à flatter le regard du mâle hein.


La jouabilité quand à elle est trop rigide et on sent notre personnage pas vraiment à l'aise dans ses sandales en mode acrobatie.
La ou Naughty Dog, avec son savoir faire et son équipe talentueuse, nous a habitué à un certain niveau technique et à une certaine qualité cinématographique permettant (entre autre) de partager notre expérience à plusieurs,
Dontnod lui, se casse la gueule et tente de sauver les meubles avec des combats épileptiques et des graffitis sur les murs.
Il se contente aussi de couper l'action avec quelques "vues" sur un panorama carte postal. Coucou, tavu ?


Sinon je marche, je cours, je saute, je grimpe, j'explore, je parcours, je lutte, déguisé en héros. Contre quoi ?
Contre une technologie, une idéologie scientifique, contre un progrès, contre un réseau, contre des machines, contre des bugs, des itérations, des boucles, des algorithmes, la mémoire, un système.
Le combat n'est il pas un peu grotesque ? Disproportionné ?
Ce modèle de lutte n'est t-il pas un peu archaïque face à ce genre de menace ?
Comment peut-on croire que la figure du héros solitaire est encore approprié avec ce type de danger civilisationnel?


Voila, à par certain moment de fulgurance esthétique sympatoch' (les glitchs par exemple, trop rare), le jeu est totalement surfait.


ps : J'aurais kiffé un Ryoji Ikeda au son.

Nuinuit
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le 8 juin 2013

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Elie Belhadjar

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