French touchette
Remember Me était un jeu que je surveillais de près même avant son annonce à l'E3, quand il s'appelait encore "Adrift". L'idée d'un jeu cyberpunk qui se déroule à Paris me plaisait bien, et les...
Par
le 30 déc. 2013
40 j'aime
19
Tout pour me plaire :
Ou presque :
Ça, c’était mes préjugés sur le jeu.
Au final Paris n'est qu'une vitrine lointaine et esthétique, un attrape touriste pour voyageur du passé, aussi vivante et crédible qu'une boule à neige.
Le Background supposé complexe et riche n'est accessible que via des petites fiches de lecture qu'il faut trouver.
On sens résolument que le jeu n'est que l'animation, ou la mise en image, d'un scénario livresque et linéaire.
En plus, les décors trop figés ne révèlent finalement que trop peu de chose sur l’évolution sociétal qui s'est opéré.
Les classes sociales se résument t-elles uniquement par d'un coté les taudis insalubre et dangereux et de l'autre les beaux quartiers de la gauche bobo ?
Et les travailleurs ?
Et les paysans ?
Et le contexte ethnico-religieux ?
et l'embrigadement politique ou l’impérialisme technocratique ?
Et où sont les stigmates de la guerre ? Et les cicatrices du libéralisme marchand ? De la mondialisation ?
Bon... j'avoue, le cul de Nilin est quand même superbe. Faut pas trop en demander. C'est qu'un jeu vidéo. Faut aussi penser à flatter le regard du mâle hein.
La jouabilité quand à elle est trop rigide et on sent notre personnage pas vraiment à l'aise dans ses sandales en mode acrobatie.
La ou Naughty Dog, avec son savoir faire et son équipe talentueuse, nous a habitué à un certain niveau technique et à une certaine qualité cinématographique permettant (entre autre) de partager notre expérience à plusieurs,
Dontnod lui, se casse la gueule et tente de sauver les meubles avec des combats épileptiques et des graffitis sur les murs.
Il se contente aussi de couper l'action avec quelques "vues" sur un panorama carte postal. Coucou, tavu ?
Sinon je marche, je cours, je saute, je grimpe, j'explore, je parcours, je lutte, déguisé en héros. Contre quoi ?
Contre une technologie, une idéologie scientifique, contre un progrès, contre un réseau, contre des machines, contre des bugs, des itérations, des boucles, des algorithmes, la mémoire, un système.
Le combat n'est il pas un peu grotesque ? Disproportionné ?
Ce modèle de lutte n'est t-il pas un peu archaïque face à ce genre de menace ?
Comment peut-on croire que la figure du héros solitaire est encore approprié avec ce type de danger civilisationnel?
Voila, à par certain moment de fulgurance esthétique sympatoch' (les glitchs par exemple, trop rare), le jeu est totalement surfait.
ps : J'aurais kiffé un Ryoji Ikeda au son.
Créée
le 8 juin 2013
Critique lue 1K fois
13 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur Remember Me
Remember Me était un jeu que je surveillais de près même avant son annonce à l'E3, quand il s'appelait encore "Adrift". L'idée d'un jeu cyberpunk qui se déroule à Paris me plaisait bien, et les...
Par
le 30 déc. 2013
40 j'aime
19
La nostalgie, la souffrance, la peur, mais aussi le bonheur ou l'euphorie. Autant de sentiments qui puisent leur essence dans nos souvenirs. Parfois on s'amusera d'un brin de passé cocasse, à...
Par
le 6 juin 2013
37 j'aime
8
Remember Me est bourré de défauts. On ne peut mentir. Mais à l'instar de jeux tels que Mirror's Edge, Enslaved, ou encore des Nier, il parvient à outrepasser ses lacunes par des qualités esthétiques...
Par
le 28 oct. 2013
31 j'aime
Du même critique
Tout pour me plaire : Un jeu FRANÇAIS qui se déroule en FRANCE (Par rapport à d'autres jeux Français rongé par un impérialisme culturel américain) De l'anticipation dans un contexte techno sociétal...
le 8 juin 2013
13 j'aime
5
Ce film a été pour moi une claque esthétique. A ce jour, je ne pense pas avoir vue de film emprunt d'une poésie si envoutante. Les 30 premières minutes font pour moi partie des meilleurs moments...
le 26 sept. 2011
11 j'aime
Une exubérance/extravagance dans les décors (un peu comme ceux, très figé, du théâtre) avec des couleurs incroyables. Ils y manquent cependant un peu de substance, de naturel. C'est parfois presque...
le 30 sept. 2011
10 j'aime