Plaisir, c’est le mot qui définit parfaitement mon ressenti.
Quel plaisir, en effet, de retrouver RE 2 dans une nouvelle version maîtrisée. Quel plaisir de retrouver les héros et les lieux emblématiques de la série. Quel plaisir de retrouver l’ambiance typique des premiers Resident Evil. Quel plaisir de recouvrer les sensations de l’époque.
Et quel plaisir de constater que, globalement, les développeurs ont su trouver un équilibre entre l’expérience d'antan et les exigences actuelles.
Alors, oui, certains pesteront contre l’inventaire limité. Il est vrai qu’il est assez pénible de voir qu’une clé occupe toujours un espace complet alors… qu’elle pourrait être glissée dans une poche. Mais cette mécanique, si elle peut parfois s’avérer pénible, ne devient jamais frustrante pour un joueur qui sait organiser et anticiper ses actions.
De la même façon, on pourra regretter les déplacements qui manquent parfois de souplesse ou la caméra sans doute un peu trop centrée sur le personnage. Mais ce sont, là aussi, des reliquats des épisodes 1 à 4 qui ont été habilement réajustés et qui contribuent au sentiment de stress.
En vérité, le seul véritable grief porte sur les scénarios. Si ce remake nous offre quelques nouvelles séquences intéressantes (mais un peu courtes !), il est clair que les scénarios A et B sont toujours aussi anodins dans l'absolu. Que l’on joue Claire ou Léon, l’essentiel de la campagne sera identique. Le pire, c’est que les deux héros réalisent souvent la même action au même endroit, créant de nombreuses incohérences pourtant facilement évitables. Un exemple !
Au début du jeu, Claire et Léon entrent dans la supérette d’une station-service. Si vous jouez Léon, il entre dans le bâtiment, se retrouve submergé par les zombies et finit… sauvé par Claire. Le problème, c’est que si vous jouez Claire, la situation est exactement la même ! Elle se voit simplement inversée : c’est Léon qui extirpe Claire du mauvais pas dans lequel elle se trouve.
Hélas, des exemples pareils, on en trouve tout au long de la campagne. Il en va de même pour les monstres qui, globalement, apparaissent au même moment, au même endroit. Les quelques variations, tant dans le bestiaire que dans les actions menées, sont franchement timides, en dehors de la section du scénario spécifiquement dédiée au personnage joué (mais qui s’avère finalement assez courte). De fait, les scénarios bis (un pour Claire et un pour Léon) s’avèrent eux aussi toujours aussi peu palpitants quand on a bouclé les scénarios de base (si ce n'est pour le challenge accru). On peut toutefois les faire un peu plus tard. Pour le coup, on aurait en tout cas apprécié que Capcom soit plus ambitieux.
Pour le reste, techniquement, le jeu est plutôt solide, bien qu'il ne soit pas épargné par des bugs regrettables (comme des corps qui traversent les portes). Graphiquement, le moteur est capable du meilleur mais aussi du pire. Dans l’ensemble, le jeu reste toutefois agréable à l’œil et rappelle inévitablement RE 7 qui, à l'époque, faisait déjà l'objet du même constat. Mention spéciale aux visages, très crédibles, en dehors de celui de Claire. La pauvre semble perpétuellement animée d’une lueur démente dans le regard et dans le sourire.
Soulignons pour conclure la bande son de qualité et les doublages, en français, de qualité.
Ce RE 2 constitue donc une bonne pioche, qui revisite brillamment un grand classique du jeu vidéo. Il lui manque toutefois ce supplément d’âme, notamment dans le déroulé scénaristique, qui aurait pu en faire le chef-d’œuvre attendu.