C'est clairement à partir de ce nouveau chapitre que la saga Resident Evil prend un tournant pour le meilleur et pour le pire. Pour le pire, je l'évoquerai plus en détails dans mes prochaines critiques sur Resident Evil 5 et Resident Evil 6. Dans le cas présent, Resident Evil 4 présente une innovation majeure dans son gameplay, passant de l'aventure en caméra multiples vu d'en haut à une vue en troisième personne qui offre une manière de tirer et d'explorer plus immersif et jouissif pour nous autres joueurs. Une aventure horrifique en Espagne qui promet donc !
Replaçons le contexte: plusieurs années après la destruction de Raccoon City, Umbrella Corporation finit enfin par mordre la poussière quand la vérité éclata sur ses crimes illégaux, et mit la clé sous la porte après avoir été reconnu coupable par les grandes instances juridiques. Durant ce même temps, Leon S. Kennedy, un des héros principaux de Resident Evil 2, a été engagé et entrainé par les services spéciaux de la Maison Blanche pour devenir un de leurs meilleurs agents. La dernière mission qui lui a été confié consiste à retrouver la fille du président, Ashley Graham, kidnappé par un mystérieux culte basé dans une zone rurale espagnole, endroit dans laquelle elle aurait été aperçu pour la dernière fois. Une fois sur place, Leon se rendra compte que la situation est bien plus pire qu'il le pensait, et va se lancer bientôt dans une course contre la montre pour sauver Ashley avant qu'il ne soit trop tard.
Conçu à la base comme un jeu plus orienté action avec des protagonistes différents (le concept sera plus tard développé sous la forme de Devil May Cry), Resident Evil 4 parvient à conserver son ton et son ambiance horreur survival qui avait fait le succès de la série, tout en changeant son gameplay de base pour un tir en troisième personne plus dynamique et fun, ainsi que pour mieux mettre la pression sur le joueur quand à tirer sur les ennemis. Car ceux-ci, un bestiaire inédit excluant pour la première fois les zombies, se révéleront très coriaces et dangereux, et il ne tient qu'aux compétences du joueur pour parvenir à les tuer et à survivre jusqu'à la fin du jeu. D'autant qu'en plus, les ennemis tués laisseront sur place du butin, munitions ou trésors permettant d'acheter des armes et autres objets utiles dans la nouvelle boutique du jeu. Grande nouveauté du jeu, la boutique permet de la main sur pas mal d'armes redoutables qui peuvent également être améliorés moyennant finance, avec même un bonus utile quand on a full upgrade une. Cela encourage donc le joueur à tuer un max d'ennemis, ainsi qu'à explorer de manière assez approfondi les différentes zones du jeu, recelant parfois de bonnes surprises à force de chercher. Autre nouveauté notable, la présence d'actions contextuels et de QTE (Quick Time Event) qui ajoutent un certain dynamisme au soft et poussera alors le joueur à rester concentré non seulement pour accomplir des actions spectaculaires et redoutables, mais aussi pour éviter des échecs fatals pour Leon. La gestion de l'inventaire reste un certain point noir, car les coffres ayant disparu du jeu, on doit alors le gérer en faisant bien attention à l'espace disponible. Et même si il est possible de l'élargir au maximum par la boutique, il est inutile d'espérer rassembler toutes les armes du jeu dans l'inventaire, nous poussant alors à bien choisir notre arsenal ainsi que nos munitions et objets de soins à conserver.
Au niveau du background et du décor, il y a des hauts et des bas. L'équipe de Capcom a réussit à concevoir et exposé un univers tout aussi hostile, sombre, gothique, et horrifiante par la décadence présenté dans le village espagnol, le château, ainsi que la base militaire. Sans oublier bien sûr les ennemis du jeu que sont notamment les Ganados, des humains parasités par les plagas, qui en plus de présentés des aspects de possédés monstrueux, sont également très dangereux, comme par exemple avec ceux dotés de tronçonneuses, de redoutables tanks qui nous fileront assez de fil à retordre durant tout le cheminement. Niveau histoires et personnages, bon pour le premier on reste encore dans du cliché et du basique, et dans le deuxième cas on aura quand même des personnages assez intéressant dont Leon et Ada notamment. Seule exception au tableau, Ashley Graham, personnage assez faible et relou avec ses "Help !" lorsqu'elle accompagne Leon, qui constitue une assez grande gène dans nos action, et dont sa mort pour ne rien arranger provoque direct un game over. Un mal dont il faudra faire avec malheureusement. Niveau bande-son et doublage, c'est assez correct.
Au final, Resident Evil 4 est un exemple d'un changement de direction qui au lieu de le dénaturer et le rendre moins populaire, fait l'inverse, et offre une grande expérience de jeu jouissif à tous les joueurs s'y étant essayé, et demeure encore à ce jour un des gros succès de Capcom, ainsi qu'une grande source d'inspiration pour pas mal de bons jeux des années suivantes.